L’université du Nebraska met au point des minirobots que l'on glisse à l'intérieur du corps d'un patient à opérer, offrant une imagerie bien meilleure qu’une classique cœlioscopie. L’objectif est d'aider des personnes dépourvues de connaissances en chirurgie à effectuer des opérations en urgence.


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    © University of Nebraska Medical center

    © University of Nebraska Medical center

    Mark Renschler, qui dirige l'équipe et a coécrit le texte de l'étude qui vient de paraître dans IEEE Transactions on Information Technology in Biomedicine, décrit « un nouveau champ de la robotique chirurgicale qui consiste à placer des robots entièrement à l'intérieur du corps du patient. Les robots in vivoin vivo sont petits, pas chers et facilement transportables, ce qui laisse à penser que cette technologie sera largement adoptée ». On peut voir des robots de ce type en action sur le site de l’équipe.

    Les avantages de ces minirobots ne se limitent pas au prix et à la facilité de transport. Ils permettent à des non-spécialistes de procéder à des opérations chirurgicales, convenablement guidées par téléconférence, bien sûr.

    La NasaNasa a expérimenté cette possibilité avec une équipe d’aquanautes, vivant comme des astronautesastronautes dans des conditions spatiales simulées en milieu aquatique, en l'occurrence une habitation sous-marine immergée près de la côte de Key Largo, en Floride. Ces aquanautes ont reçu une brève formation sur la manière d'observer et ouvrir les intestins. On évalua également - sans les y former - leur capacité à effectuer une appendicectomie.

    Un aquanaute, un robot et un chirurgien : une équipe qui gagne

    Les aquanautes effectuèrent leur travaux sur un simulateur de cavité abdominalecavité abdominale et utilisèrent deux robots d'une vingtaine de millimètres de diamètre pour 11 cm de longueur. Chaque robot était muni d'une caméra et pouvait être contrôlé via un interrupteur et un joystick. Leur rôle était de donner aux aquanautes une vue sous tous les angles de l'organe à opérer. Grâce aux indications distantes d'une vraie équipe chirurgicale et aux images provenant des robots, les chirurgiens amateurs réussirent leurs travaux avec succès.

    Restait à savoir si cette technique était réellement plus efficace que la coelioscopie traditionnelle. Ayant réitéré leurs tâches avec succès grâce à cette méthode plus classique, les chercheurs découvrirent que l'intérêt des minirobots tenait moins à leur plus grande efficacité qu'à la plus grande rapidité avec laquelle un non spécialiste pouvait effectuer l'opération. Or une opération plus rapide diminue les risques d'infection et de traumatisme.

    Encouragée par leur succès, l'équipe de l'université du Nebraska souhaite maintenant perfectionner ses petites machines : en leur donnant la possibilité de manipuler les tissus ou d'être contrôlés à grande distance, ou encore en les dotant d'une certaine autonomieautonomie de décision, pour qu'ils se placent d'eux-mêmes au meilleur endroit pour offrir la meilleure vue de la zone à opérer.