L’entreprise nord-américaine Lockheed Martin a testé avec succès un dispositif de lutte contre les incendies entièrement autonome. Il s’agit d’un duo formé d’un drone qui guide avec précision un hélicoptère bombardier d’eau sans pilote. Le système peut même être suivi en temps réel par les contrôleurs aériens.

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    L'idée d'utiliser des robots pour aider les pompiers à combattre les incendies n'est pas nouvelle. Récemment, la marine américaine a testé le Saffir, un prototype de robot-pompier bipède capable de se déplacer, d'ouvrir les portesportes, de voir à travers la fumée et de tenir une lance haute pressionpression pour éteindre un incendie à bord d'un navire. La démonstration impliquait également un drone capable de se déplacer dans le bâtiment pour cartographier les lieux afin de repérer la ou les sources de l'incendie. Codéveloppé par l’université Carnegie Mellon et une jeune pousse nommée Sensible Machines (issue de cette même université), ce drone pourrait à terme servir d'éclaireur et de guide pour le robot Saffir.

    Or, il se trouve que Lockheed Martin, l'entreprise nord-américaine spécialisée dans les équipements militaires et de sécurité, travaille sur un concept similaire, mais dans les airsairs. Elle vient de réaliser une démonstration (voir la vidéo sur Vimeo) dans laquelle un drone (le Stalker) muni d'une tourelle à capteurcapteur de rayons infrarougesinfrarouges guide son hélicoptèrehélicoptère bombardier d'eau sans pilote K-Max pour aller éteindre un incendie.

    Le largage du bombardier d’eau autonome K-Max a été guidé avec précision par le drone Stalker. © Lockheed Martin

    Le largage du bombardier d’eau autonome K-Max a été guidé avec précision par le drone Stalker. © Lockheed Martin

    La mission suivie en direct par le contrôle aérien

    Lockheed Martin avait déjà présenté cette technique l'année dernière mais elle a cette fois-ci reçu une amélioration déterminante. En effet, toute l'opération était transmise en direct au contrôle du trafic aérien (Air Traffic Control, ATC). Ainsi, les opérateurs du National Airspace System, le service d'aviation des États-Unis, pouvaient suivre la mission en temps réel. Il s'agit là d'une condition indispensable pour qu'un tel dispositif soit habilité à évoluer dans l'espace aérien. Il n'y a pas plus de détails techniques sur le fonctionnement de ce système. On ignore notamment si le drone est capable de guider plusieurs appareils en même temps et de quelle manière il se coordonnerait avec les équipes au sol et éventuellement des pilotes de bombardiers d'eau.

    L'arrivée de ce type de robot-pompier volant pourrait-elle, un jour, clouer au sol les pilotes de tracker ? Cela ne semble pas être l'objectif poursuivi par Lockheed Martin. Dans son communiqué de presse, l'industriel évoque plutôt une complémentarité. « Pendant plus de 80 ans, des avions et leurs pilotes ont mené des missions de lutte contre les incendies durant le jour. Étant donné qu'il peut voler de jour comme de nuit et par tous les temps, le recours au K-Max dans les opérations de lutte contre les incendies offre le potentiel de tripler la duréedurée du support aérien pour les équipes au sol. » L'entreprise n'a pas évoqué pour le moment de projet commercial concret pour ce tandem de robots-pompiers volants.