Et si l’intelligence artificielle servait la cause de la transition écologique ? C’est de cette idée qu’est née Ogaia, une société de conseil en ingénierie engagée dite « énergéthique ».


au sommaire


    Issu du monde de l'ingénierie et après avoir fondé deux sociétés, dont une à San Francisco, Nicolas Bourdin a eu l'intuition que l'intelligence artificielle pouvait avoir un impact significatif pour faciliter transitions écologique et énergétique. « Nous distinguons les deux termes, car nos clients considèrent souvent qu'il s'agit de deux sujets différents. En réalité la question énergétique est un des enjeux majeurs de la transition écologique », souligne-t-il. Une ambition concrétisée avec la création de Ogaia, une société de conseil en ingénierie engagée.

    Une troisième voie est possible

    Ogaia a donc été fondée pour opérer dans le secteur des infrastructures, particulièrement impactant pour la planète. Le bâtiment représente notamment 75 % des déchetsdéchets produits dans le monde, 27 % des gaz à effets de serre et plus de 45 % de l'énergieénergie consommée. Pour autant, les infrastructures restent un secteur indispensable à la vie et l'activité humaines, que ce soit dans l'immobilier professionnel, industriel ou les réseaux de transports, routiers, rails, télécom ou énergétiques. Selon Nicolas Bourdin, « une troisième voie est possible et c'est celle que nous défendons : continuer à nous développer en symbiose avec l'environnement ».

    Aligner intérêts écologiques et économiques

    La proposition de valeur de Ogaia est d'aligner les intérêts des entreprises avec ceux de la planète et faire de la nature une source d'inspiration et de création d'atouts stratégiques sur toute la chaîne de valeur du projet. Pour cela, la société se positionne en tant qu'ensemblier, à savoir un interlocuteur unique qui dispose d'un réseau d'expertises pour mettre les data sciences au service d'une démarche de transition écologique entreprise par un client. Au final les infrastructures sont plus durables, intelligentes, adaptées, écologiques, rentables.

    L'entreprise Ogaia veut faire aligner les intérêts des entreprises avec ceux de la planète. Les fondateurs : Nicolas Bourdin et Gabriel Schiano. © Olivia Gaudignon, Ogaia
    L'entreprise Ogaia veut faire aligner les intérêts des entreprises avec ceux de la planète. Les fondateurs : Nicolas Bourdin et Gabriel Schiano. © Olivia Gaudignon, Ogaia

    Les data sciences au service de la dynamique écologique

    « La plupart du temps, les clients viennent avec un problème, plus qu'un besoin ou une conviction. Notre volonté c'est qu'ils ne subissent pas la transition écologique comme une contrainte mais au contraire d'en faire un facteur stratégique pour la dynamique de l'entreprise », explique Nicolas Bourdin. Conformité réglementaire pour la neutralité carbone, optimisation énergétique, certificationcertification zéro déchet, BIM, AMO... les sujets ne manquent. Après analyse de la situation propre à chaque entreprise, Ogaia exploite et interprète les données collectées grâce à l’intelligence artificielle pour avoir un impact maximal en termes économiques et écologiques.

    Agilité, simplicité, efficacité

    Les mots clés d'Ogaia : agilité, simplicité, efficacité mais aussi inspiration. Pour que le projet de transition écologique ait un véritable impact, il faut que ce ne soit pas juste une décision du Comex, mais aussi que les équipes s'emparent du sujet et qu'elles comprennent l'intérêt pour leur métier, l'entreprise et la planète. Nicolas Bourdin aime à citer Antoine de Saint-Exupéry sur ce sujet : « Si tu veux construire un bateau, ne rassemble pas tes hommes et femmes pour leur donner des ordres, pour expliquer chaque détail, pour leur dire où trouver chaque chose. Si tu veux construire un bateau, fais naître dans le cœur de tes hommes et femmes le désir de la mer. »

    Des effets d’échelle importants

    Côté impact, difficile de généraliser, tant chaque projet est unique. « La plupart du temps les gains sont de l'ordre de 5 à 10 % dans le cas de l'amélioration de l'existant, mais peuvent aller jusqu'à 50 % si on change la manière de produire. Par exemple la suppression d'un poste de travail permet d'économiser environ 12.000 euros et 50 tonnes équivalent CO2 par an », estime Nicolas Bourdin. Sachant que dans le secteur des infrastructures, les effets d'échelle peuvent être vite importants.