Starlink, le service d’accès à Internet par satellite, vient de perdre son autorisation d’émettre en France à la suite d'une décision du Conseil d’État. L’affaire fait suite à un recours déposé par deux associations environnementales.


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    Mauvaise nouvelle pour la société SpaceX, qui commercialise son accès à Internet par satellite Starlink en France depuis bientôt un an. Le Conseil d'État vient d'annuler son autorisation d'utilisation de deux bandes de fréquences radio attribuées par l'Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques et des Postes).

    La décision a été prise à la suite d'une plainte des associations écologiques Priartem et Agir pour l’environnement. Celles-ci s'inquiètent de la pollution terrestre liée à la fabrication des satellites et à l'alimentation des paraboles ainsi que de la pollution dans l'espace, tant visuelle que celle causée par les débris des satellites après leur fin de vie.

    Une décision administrative et non environnementale

    Toutefois, la décision du Conseil d'État n'a pas été prise sur des critères écologiques. Elle est basée sur le fait que l'Arcep n'a pas procédé à « une consultation du public » avant d'accorder l'accès aux fréquences. Le Conseil d'État estime que cette décision était « susceptible d'avoir une incidenceincidence importante sur le marché de la fourniture d'accès à Internet à haut débit, et d'affecter les utilisateurs ».

    Le 9 février 2021, l'autorité régulatrice avait autorisé la filiale Starlink Internet Services Limited à utiliser les bandes de fréquences 10,95-12,70 GHz et 14-14,5 GHz pour les communications avec les antennes des clients. Sans ces fréquences, le service ne pourra plus fonctionner en France. Les clients actuels, qui ont dû payer 701 euros pour le matériel et l'installation, risquent de se retrouver sans connexion, et sans alternative nécessairement. La société n'a pas encore commenté la décision.


    SpaceXSpaceX a reçu l'autorisation de lancer StarlinkStarlink, son service Internet par satellite, en France. La société présidée par Elon MuskElon Musk est toutefois confrontée à la résistancerésistance d'un village sélectionné comme station de base.

    Article d'Edward BackEdward Back, publié le 19/02/2021

    « Une région résiste victorieusement à l'envahisseur. » Voici une actualité qui n'est pas sans rappeler les bandes dessinées Astérix. Le projet Starlink de la société américaine SpaceX vient d'obtenir l’accord de l’Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution) pour commercialiser ses abonnements à Internet par satellite en France, mais un village lui a opposé un refus catégorique.

    Starlink est le service d'accès à Internet très haut débit créé par Elon Musk qui fonctionne grâce à une constellation de satellites, dont un millier a déjà été mis en orbiteorbite. Le système a besoin de stations de base, qui relient les satellites au réseau mondial. SpaceX, qui opère sous le nom Tibro dans de nombreux pays, a reçu l'autorisation de construire trois stations de base en France qui utiliseront les bandes de fréquence des 18 et 28 gigahertz. Toutefois, le village de Saint-Senier-de-Beuvron, l'un des sites sélectionnés, a refusé la constructionconstruction.

    Le permis de construire refusé

    Benoît Hamard, le maire du village, décrit l'installation comme « neuf boules paraboliques de 2,30 m de diamètre posées sur des socles de 5 m² de bétonbéton ! ». Le projet mesurant plus de 20 m², le conseil municipal a imposé à la société de déposer un permis de construire, qui a été refusé de manière unanime. SpaceX n'y a pas encore réagi.

    Elon Musk compte progressivement lancer son service au niveau mondial. Les premiers clients ont déjà pu s'y connecter aux États-Unis en installant une parabole chez eux. L'abonnement est proposé à 99 dollars par mois, avec un débit de 50 à 150 mégabits par seconde et une latence de 20 à 40 millisecondes, avec comme objectif de baisser cette dernière pour atteindre entre 16 et 19 millisecondes d'ici cet été. SpaceX risque toutefois de devoir revoir sa copie pour la France. Les services déjà présents sont certes moins rapides, avec jusqu'à 50 mégabits par seconde, mais ils sont également beaucoup moins chers. Le prix des abonnements varie de 30 à 60 euros par mois.