À la différence du réseau de téléphonie mobile, le réseau Internet japonais a bien résisté aux tremblements de terre et au tsunami selon une étude de la société Renesys. Une chance pour les habitants.

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    Suite au tremblement de terre, plusieurs centaines de préfixes réseaux de pays asiatiques (le Japon mais aussi la Chine, les Philippines, Hong-Kong et Taïwan) n’étaient plus accessibles. Tout est rentré dans l’ordre automatiquement en quelques heures. © Renesys

    Suite au tremblement de terre, plusieurs centaines de préfixes réseaux de pays asiatiques (le Japon mais aussi la Chine, les Philippines, Hong-Kong et Taïwan) n’étaient plus accessibles. Tout est rentré dans l’ordre automatiquement en quelques heures. © Renesys

    C'est malheureusement une des seules bonnes nouvelles en provenance du Japon après la terrible catastrophe qui frappe le pays. D'après une étude publiée sur le blog de la société Renesys, spécialiste de la surveillance du Web, l'infrastructure Internet du Japon n'a pas été affectée par le tremblement de terretremblement de terre et ses répliques ni par le tsunami qui ont frappé le pays.

    Selon James Cowie, le directeur technique de Renesys, la plupart des sites restent opérationnels et Internet offre des fonctions de communications essentielles pour les habitants en cette période de crise (messagerie instantanée TwitterTwitter, mursmurs FacebookFacebook, téléphonie IPtéléphonie IP avec SkypeSkype, etc.).

    La société qui a aussi étudié les variations du trafic Internet en Égypte et en Libye suite à la censure opérée par les dictatures en place cite notamment les mesures de trafic fournies par Google dont les graphiques sont éloquents.

    Le trafic Internet du Japon (notamment les requêtes sur le moteur de recherche Google en haut ci-dessus) n’a pas été perturbé par le tremblement de terre du 7 mars à la différence du trafic Internet libyen suite à la censure opérée par le régime de Khadafi (en bas). © Google

    Le trafic Internet du Japon (notamment les requêtes sur le moteur de recherche Google en haut ci-dessus) n’a pas été perturbé par le tremblement de terre du 7 mars à la différence du trafic Internet libyen suite à la censure opérée par le régime de Khadafi (en bas). © Google

    Les dysfonctionnements ont duré peu de temps

    L'impact du tremblement de terre n'est toutefois pas passé inaperçu sur Internet, loin s'en faut. Dans les instants qui ont suivi la terrible secousse vendredi à 7 heures (heure française), environ 100 des 6.000 préfixes réseaux japonais n'étaient plus opérationnels. Heureusement quelques heures plus tard, les tables de routage avaient été régénérées et il était à nouveau possible d'y accéder.

    De même, Renesys a mesuré une chute vertigineuse du trafic Internet de plus de 25 gigabits par seconde dans les minutes qui ont suivi la secousse évaluée à 8,9 sur l'échelle de Richteréchelle de Richter. Puis le trafic est progressivement revenu à la normale quelques heures plus tard.

    En fait, les dysfonctionnements les plus gênants proviennent de la destruction des équipements terrestres. Les dégâts causés dans les centrales nucléairescentrales nucléaires engendrent des problèmes d'alimentation électrique qui perturbent le trafic sans parler de la menace qui plane sur la population.

    Mais pourquoi Internet fonctionne-t-il si bien ?

    James Cowie dit ne pas savoir avec certitude pourquoi Internet a si bien résisté mais avance quand même deux éléments de réponse. Le premier est que les câbles sous-marinssous-marins qui véhiculent l'essentiel du trafic Internet ont bien résisté au séisme. Seulement deux artèresartères importantes ont été touchées (un câble à haut débit qui relie le Japon, les Philippines et Hong-Kong et un câble qui relie l'Asie aux États-Unis).

    Selon lui, un second facteur important est la densité du réseau japonais, qu'il s'agisse du réseau national utilisé par les particuliers et les entreprises ou des infrastructures internationales reliant la péninsulepéninsule aux autres pays. Cette densité a permis aux équipements non affectés par le séisme de prendre le relais des équipements hors d'état.

    Rappelons qu'Internet a été conçu dès l'origine pour résister à une attaque nucléaire et que chaque ordinateurordinateur connecté est à la fois serveurserveur et client. Ainsi en cas de destruction partielle, les machines restantes peuvent se reconnecter entre elles grâce aux infrastructures encore en état.