Les assistants des enceintes intelligentes s'activent accidentellement jusqu'à 19 fois par jour selon une étude menée par des chercheurs américains de l’université de Northeastern. Pour le constater, ils ont diffusé en continu des séries TV à succès. Ils ont pu vérifier à partir de quelles expressions les enceintes se réveillaient.


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    Futura a déjà fait le point à plusieurs reprises sur les indiscrétions des assistants vocaux et même la transmission d'échantillons de la voix des utilisateurs à des sociétés tierces, voire, par erreur, à des contacts. L'applicationapplication IoT Inspector permet d'ailleurs de savoir ce que ces objets connectés collectent. Mais, avant de transmettre des données, les assistants vocaux comme AlexaAlexa, SiriSiri, ou GoogleGoogle ouvrent grand leurs oreilles pour capter le moment où vous allez prononcer l'expression qui va permettre de lancer une commande vocale. Et tous les possesseurs de ces enceintes intelligentes ou d'assistants vocaux pour smartphones ont déjà pu remarquer qu'ils se réveillent parfois par erreur.

    Aujourd'hui, une étude des chercheurs américains de l'université de Northeastern montre que les assistants se mettent en marche accidentellement jusqu'à 19 fois par jour. C'est autant de fois que les micros des assistants ont pu comprendre à tort leur commande d'activation. Pour réaliser leur étude, les scientifiques ont utilisé uniquement des enceintes connectées, comme la Google Home Mini, l'AppleApple Homepod, une enceinte Harman Kardon animée par CortanaCortana, deux AmazonAmazon Echo Dot de seconde génération et deux Amazon Echo Dot de troisième génération. Pour leurrer ces appareils, ils ont diffusé en fond sonore une douzaine de séries TV (Narcos, Big BangBig Bang Therory...) les plus populaires aux État-Unis durant 125 heures. De toutes ces séries, deux déclenchent plus souvent les assistants. Il s'agit de Gilmore Girls et de The Office. Selon les scientifiques, cela proviendrait de dialogues beaucoup plus longs et nombreux que dans les autres séries.

    Les chercheurs ont diffusé 125 heures de séries TV pour vérifier à partir de quelles expressions les enceintes pouvaient se déclencher. © Université de Northeastern
    Les chercheurs ont diffusé 125 heures de séries TV pour vérifier à partir de quelles expressions les enceintes pouvaient se déclencher. © Université de Northeastern

    Les assistants apprennent de leurs erreurs

    Celle qui se réveille le plus souvent par accidentaccident est l'Homepod d'Apple. L'enceinte confond "He clearly", "And seriously", ou encore "Hey sorry" avec "Hey Siri" et même "Faith's funeral" (funérailles religieuses). L'assistant de MicrosoftMicrosoft, Cortana, est juste derrière. Il se déclenche en entendant "Colorado" ou "Coming up". Quant à "Alexa", elle tend l'oreille lorsqu'un K ou un G s'ajoutent à une voyelle. C'est, par exemple, le cas pour "Pickles". Elle se réveille même pour "Congresswoman" (députée). La Google Home Mini et l'Echo Dot de troisième génération sont moins sensibles aux fausses alertes. L'étude explique également que les enceintes apprennent de leurs erreurs puisqu'elles ne reproduisent que dans 8,44 % des cas la même erreur. Enfin, à chaque déclenchement, l'assistant cherche à capter ses commandes durant au moins six secondes et jusqu'à 43 secondes dans certains cas.

    Mis à part désactiver l'écoute des assistants en pressant le bouton conçu pour cela, ou les débrancher lorsque l'on ne s'en sert pas, il n'y a, pour le moment, pas d'autres moyens de leur boucher les oreilles. À moins, peut-être, d'utiliser l'étrange bracelet de silence mis au point par un couple d'enseignants en informatique de l'université de Chicago. L'accessoire émet en permanence des ultra-sons pour neutraliser les micros des appareils électroniques. Efficace... mais pourquoi conserver à la maison une telle enceinte dans ce cas?


    Alexa, Google : l'app IoT Inspector vous prévient quand les objets connectés vous espionnent

    Pratiques ou futiles, les accessoires connectés pullulent. Si Alexa et Google sont réputés indiscrets, ils sont loin d'être les seuls comme le prouve une application qui espionne ces espions connectés.

    Voici quelques années que des enceintes dites intelligentes, comme Google Home et l'Echo d'Amazon animée par Alexa se sont invitées à domicile. Connectées au réseau, elles ouvrent l'oreille pour écouter les commandes vocales de leurs propriétaires et les exécuter. Pour répondre aux questions et améliorer les commandes, les données d'écoute récoltées transitent fatalement vers les serveurs des géants de l'internet. Elles sont certes très simples d'utilisation, mais il reste toujours difficile de savoir ce que ces oreilles indiscrètes collectent et transmettent comme informations. Pour répondre à cette interrogation, des chercheurs de l'université de Princeton aux États-Unis ont créé une application qui permet d'espionner ces espions en puissance.

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    Baptisée IoT Inspector, l'application en open source permet de surveiller le fonctionnement de tous les objets connectés et pas seulement les enceintes connectées, mais tous les accessoires qui transmettent des données personnelles à des serveurs distants. Sur leur blog, les chercheurs ont donné des exemples édifiants des petites manœuvres que réalisent en douce les accessoires connectés. On apprend ainsi qu'une ampoule connectée transmet des données en Chine vers une URL étrange. De même, il apparaît que le Chromecast de Google, même lorsqu'il n'est pas activé, va chercher à conserver un lien direct avec ses serveurs.

    Une application qui espionne les espions et vous espionne

    L'application est pour le moment uniquement disponible pour macOS et ne fonctionne qu'avec les navigateurs Firefox et Google Chrome. Elle permet de suivre jusqu'à 50 accessoires connectés. Elle est très simple d'utilisation comme Futura a pu le constater. Une version pour Windows et LinuxLinux devrait également être réalisée.

    Le comble de cette application, c'est que les données des accessoires connectés qu'elle intercepte sont transmises aux chercheurs. Il faut dire qu'ils ont besoin de ces éléments pour alimenter leurs bases de donnéesbases de données de recherche. Elles devraient être de surcroît, partagées avec d'autres laboratoires.