Le site Top500.org vient de dévoiler la 55e édition de son classement des supercalculateurs les plus puissants au monde. Le Japon rafle la première place grâce à sa toute nouvelle machine baptisée Fugaku. Avec une puissance de 415 pétaflops, il s’agit du premier superordinateur basé sur des processeurs ARM à dominer cette liste.


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    Le Japon dispose désormais du superordinateur le plus puissant au monde, selon la 55e édition du classement Top500 qui vient d'être publié. Baptisé Fugaku, en référence au mont Fujimont Fuji, il a été construit par Riken et Fujitsu, dans la ville de Kobe. Selon le test HPL, cette nouvelle machine atteint une puissance de 415,5 pétaflops, soit 415 x 1015 opérations par seconde. Le supercalculateur dépasse de loin l'Américain Summit qui était jusqu'à présent le plus rapide avec 148 pétaflops, soit 2,8 fois moins.

    C'est la première fois en neuf ans que le Japon se hisse en haut du classement Top500, depuis le supercalculateur K. Fugaku a également pris la première place sur les tests Graph 500, HPL-AI et HPCG, un placement encore jamais obtenu simultanément par un seul superordinateur.

    Un supercalculateur composé de 7,3 millions de cœurs

    Les constructeurs ont opté pour des SoCSoC A64FX 48 cœurs produits par Fujitsu. Pour la première fois, un supercalculateur basé sur des processeurs ARMARM domine le classement Top500. Le test a été effectué avec 396 racks, contenant 152.064 processeurs A64FX, soit 7,3 millions de cœurs ARM.

    Fugaku a déjà été mis au travail, bien en avance sur le programme initial. Son lancement était prévu pour 2021, mais il a été avancé d'un an pour aider dans la lutte contre la Covid-19. Le supercalculateur travaille sur deux axes de recherche. La première recherche s'effectue au niveau moléculaire, qui tente de voir l'effet des médicaments existants sur le virus. La seconde, au niveau macroscopique, s'intéresse aux moyens de transmission et à l'effet sur la société. Néanmoins, Fugaku ne devrait pas atteindre sa pleine puissance avant l'année prochaine.

     


    Summit, le supercalculateur le plus puissant du monde

    Publié par Marc ZaffagniMarc Zaffagni le 11/06/2018

    Le département américain de l'énergieénergie vient de dévoiler son nouveau supercalculateur présenté comme le plus puissant au monde. Délivrant 200 pétaflops, il est surtout le tout premier du genre à avoir accompli un calcul scientifique « exascale ».

    En matièrematière de supercalculateurs, la course à la puissance que se livrent les grandes nations tend vers un objectif précis : atteindre une capacité de calcul dite « exascale », c'est-à-dire un milliard de milliards d'opérations par seconde. Aux États-Unis, le laboratoire national d'Oak Ridge vient franchir un pas important dans cette direction avec son nouveau supercalculateur.

    Baptisé Summit, ce monstre de puissance composé de 4.608 serveurs IBMIBM renfermant chacun deux processeurs Power9 dotés de 22 cœurs et six processeurs graphiquesprocesseurs graphiques Nvidia TeslaTesla V100, délivre une capacité de calcul de 200 pétaflops, donc 200 x 1015 opérations en virgule flottante par seconde. Cela en fait le supercalculateur le plus puissant du monde. Mais le plus important est que Summit a permis de réaliser le tout premier calcul exascale, en l'occurrence un calcul de génomiquegénomique comparative pour la recherche en bioénergiebioénergie en santé. Selon le communiqué, la vitessevitesse de calcul maximale a atteint 1,88 exaops, soit 1,88 x 1018 opérations par seconde, mais sur des nombres entiers. Les chercheurs précisent que les résultats de ce calcul se sont révélés identiques à ceux effectués par TitanTitan, le supercalculateur d'Oak Ridge de 17,59 pétaflops mis en service en 2012, qui, lui, avait travaillé bien plus longtemps. Pour certaines opérations, affirme le communiqué, les chercheurs espèrent grimper à 3,3 exaops.

    La Chine et la France visent le supercalculateur exascale pour 2020

    Grâce à cette avancée, les États-Unis pensent pouvoir disposer de leur premier supercalculateur exaflopique en 2021. Dans cette quête, la Chine a annoncé qu'elle lancerait le premier supercalculateur de classe exascale en 2020. Le français Bull (Atos) a annoncé la même date pour son supercalculateur exaflopique Sequana. Le CEA, GENCI, IntelIntel et l'université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines ont eux aussi créé un laboratoire de recherche Exascale.

    En attendant, Summit va permettre de faire avancer la recherche en astrophysiqueastrophysique, notamment pour étudier la manière dont les supernovassupernovas créent les éléments lourds comme l'or et le ferfer. La machine servira aussi à des simulations à l'échelle atomique pour le développement de nouveaux matériaux (stockage, conversion et production d'énergie), à l'analyse de données publiques de santé pour mieux comprendre le développement du cancercancer au sein de la population des États-Unis. Enfin, des algorithmes d'apprentissage automatique et profond seront employés pour l'analyse génétiquegénétique et biomédicale sur les maladies humaines.