Au salon Siggraph Asia, qui vient de fermer ses portes, la star était la réalité augmentée, qui ajoute des images de synthèse sur le champ de vision. On y remarquait des jeux vidéos futiristes et une entreprise française, Immersion, y a présenté son Cubtile, une interface 3D d'un genre complètement nouveau.

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    Debout devant le Cubtile, l'homme manipule à l'aide de ses deux mains, en effleurant les surfaces tactiles, l'objet apparaissant devant lui sur le miroir-écran. © Nikkei Electronics

    Debout devant le Cubtile, l'homme manipule à l'aide de ses deux mains, en effleurant les surfaces tactiles, l'objet apparaissant devant lui sur le miroir-écran. © Nikkei Electronics

    Son casque HMD (head-mounted display) sur la tête et une sorte de lampe torche à la main, la jeune femme évolue sur le stand du salon Siggraph Asia 2009 de manière apparemment erratique. De temps à autre, elle avance brutalement sa lampe torche, un peu comme un escrimeur à l'attaque. Effectivement, cette Japonaise se bat. Ses ennemis sont invisibles pour nous et apparaissent sur les écrans qu'elle porteporte devant les yeuxyeux et dont la transparencetransparence lui permet aussi de voir les cloisons du stand. Le jeu s'appelle Kaidan et les monstres à estoquer sont des fantômes.

    L'objet est de démontrer ce que l'on peut attendre de la réalité augmentée (alias AR, pour Augmented Reality, bien sûr), cet ensemble de techniques qui superposent des images de synthèse sur le monde environnant.


    Mais que fait donc cette femme ? Réponse plus bas...

    La société française Immersion était là elle aussi avec une utilisation originale de son Cubtile. Cet engin prend la forme d'une borne à section carrée dont la partie supérieure porte quatre surfaces translucidestranslucides verticales plus une au sommet. Ces cinq zones carrées sont des surfaces tactilessurfaces tactiles multipoints. Et voilà une interface originale pour manipuler avec ses mains, et tous ses doigts, la représentation d'un objet apparaissant en 3D sur un grand écran en face de la borne. Avec quatre plans verticaux et un horizontal, les possibilités de manœuvre sont variées et plutôt intuitives.

    Mes super-héros vidéos sur le parquet du salon

    L'idée du Cubtile, dont la technologie Ilight de table tactile a été développée notamment avec une équipe de l'Inria, est de réaliser une interface destinée aux endroits publics. Le Cubtile a fait sensation au dernier salon Imagina et, depuis le 9 décembre, un exemplaire est installé à Bordeaux dans les locaux de Cap Sciences. Il montre des images du futur pont Bacalan-Bastide placées sur des vues réelles de la Garonne là où il l'enjambera.

    Au Siggraph Asia, Immersion a montré une version encore plus originale de son Cubtile. L'écran faisant face à l'utilisateur était aussi un miroirmiroir. L'image de l'objet à manipuler pouvait apparaître dans le reflet du Cubtile, comme si l'objet réel était vraiment à l'intérieur du cube. Elle pouvait aussi apparaître dans le miroir comme si l'objet flottait au-dessus du Cubtile. L'utilisateur pouvait alors le faire bouger dans tous les sens grâce aux cinq surfaces tactiles.


    Elle joue à Kaidan... Pour elle, et grâce à son casque HMD, elle est entourée de fantômes qu'elle s'applique à désintégrer avec son épée laser.

    Un autre Français, Frantz Lasorne, un designer, y montrait un nouveau concept de jeu, mêlant la vidéo et de véritables objets, que l'on a vu au dernier Laval Virtual. Equipés de lunettes-écran-caméras, les deux joueurs manipulent des figurines simplifiées garnies de repères géométriques. Derrière les écrans des HMD, elles apparaissent comme des combattants qui peuvent recevoir, à l'instar des jeux vidéos, une gamme d'armes, de protections et de pouvoirs magiques.

    Les deux joueurs les déplacent à la main, durant un temps imparti, au milieu d'un champ de bataille. Les bambins peuvent ainsi jouer à plat ventre au milieu du salon plutôt qu'assis devant leurs consoles électroniques...