Google estime que son service de cartographie a fait l’objet d’un usage contraire à ses conditions d’utilisation depuis le début de l’invasion militaire russe en Ukraine. Toutes les contributions publiées depuis le début du conflit en Ukraine, en Russie et en Biélorussie ont été supprimées.

 


 

 

 


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    Après avoir décidé de désactiver la fonction d'info trafic en temps réel en Ukraine dans le but de protéger les populations civiles à la suite de l'invasion russe lancée le 24 février, GoogleGoogle Maps a pris une nouvelle série de mesures restrictives. Les outils d'édition du service de cartographie, qui permettent aux utilisateurs de publier des commentaires, photos, vidéos géolocalisés et d'ajouter des lieux, ont été désactivés en Ukraine ainsi qu'en Russie.

    Une décision qui fait suite à des informations, non confirmées, selon lesquelles l’armée russe aurait pris pour cible des positions ajoutées à Google Maps dans les jours suivant l'invasion de l'Ukraine par des partisans de Moscou. « En raison d'une augmentation récente des contributions sur Google Maps liées à la guerre en Ukraine, nous avons mis en place des protections supplémentaires pour surveiller et prévenir les contenus qui enfreignent nos règles, notamment en bloquant temporairement les nouveaux avis, photos et vidéos dans la région », annonce Google dans un communique transmis à Futura.

    Le géant californien a également supprimé toutes les contributions dans Google Maps en Ukraine, Russie et Biélorussie parues depuis le début de la guerre. « Par excès de prudence, nous supprimons les contributions des utilisateurs telles que les photos, les vidéos, les avis et les informations commerciales, ainsi que tous les lieux soumis par les utilisateurs sur Google Maps en Ukraine, en Russie et en Biélorussie depuis le début de l'invasion, et nous bloquons temporairement les nouvelles modifications », précise Google.

    Le détournement de Google Maps encouragé par les Anonymous

    Ce choix intervient après de nombreux cas de détournements des commentaires dans la version russe de Google Maps. Des utilisateurs ont eu recours aux fiches de certains commerces, restaurants, hôtels et lieux publics connus pour poster notamment des photos des dégâts causés par les bombardements russes en Ukraine, des commentaires hostiles à l'invasion et à Vladimir Poutine ou encore le drapeau ukrainien. Une initiative saluée et encouragée par des membres du collectif de hackers Anonymous qui ont eux même décidé d'entamer une guerre cyber contre la Russie. « Allez sur Google Maps. Allez en Russie. Trouvez un restaurant ou un commerce et rédigez un commentaire. Expliquez ce qui se passe en Ukraine », peut-on lire dans un tweet publié par le compte @YourAnonNews le 28 février.

    Pour les volontaires en mal d'inspiration, les Anonymous proposaient même des commentaires clé en main de ce type : « La nourriture était excellente ! Malheureusement, Poutine nous a coupé l'appétit en envahissant l'Ukraine. Tenez tête à votre dictateur, arrêtez de tuer des innocents ! Votre gouvernement vous ment. Mobilisez-vous ! »

    À la suite de l'annonce de Google concernant les restrictions temporaires à appliqués à Google Maps et la suppression des commentaires, les Anonymous ont réagi en publiant le communiqué de l'entreprise précédé de cette remarque : « Vous plaisantez @Google ?? ».

    La consultation de Google Maps depuis l'Ukraine et la Russie est toujours disponible, mais elle ne permet plus de collecter ou de communiquer des informations sur le conflit en cours.


    Guerre en Ukraine : l’info trafic de Google Maps désactivée par sécurité

    Article de Louis Neveu, le 1/03/2022

    Pour protéger les populations civiles, Google a temporairement désactivé les outils de géolocalisation délivrant les informations en direct sur les conditions de circulation en Ukraine.

    « Je pense que nous avons été les premiers à voir l'invasion. Et nous l'avons vue dans une applicationapplication affichant le trafic routier en temps réel », a expliqué à Vice Jeffrey Lewis, un expert en renseignement open source et enseignant au Middlebury Institute aux États-Unis. Alors que les troupes russes étaient amassées autour de l'Ukraine depuis plusieurs semaines, dans la nuit de mercredi à jeudi dernier, l'expert a pu identifier grâce à Google Maps un embouteillage géant du côté de Belgorod, une ville russe à proximité de la frontière et de la ville ukrainienne de Kharkiv.

    Dans la matinée, les troupes russes sont parties à l'assaut des points névralgiques du pays. Les données collectées ne provenaient pas des smartphones des soldats, puisque ceux-ci ont désormais l'interdiction d'activer la géolocalisation sur ceux-ci. Elles étaient issues des embouteillages géants des véhicules civils laissant passer les colonnes de blindés et autres véhicules militaires de l'armée russe.

    Des civils qui prennent les armes

    D'après l'expert Jeffrey Lewis interrogé par Vice, les manœuvres à vocation militaire viennent générer des zones où le trafic n'est pas habituel et c'est ainsi que l'on peut les géolocaliser. Alors, si les données d'une application destinée à tout le monde peuvent délivrer du renseignement militaire, celle-ci devient un outil utile pour les deux côtés. Ainsi, grâce à ce type d'application, l’armée russe peut potentiellement identifier les zones où la circulation est difficile en Ukraine pour savoir où se massent aussi bien les civils, qui sont parfois membres de bataillons de défense, que les militaires.

    C'est sans doute pour cette raison que Google a temporairement choisi de désactiver les outils qui fournissent des informations en direct sur les conditions de circulation en Ukraine. Aujourd'hui, sur Google Maps, il n'y a désormais plus aucune information de trafic sur la totalité du territoire. Après avoir expliqué que l'arrêt de la fonctionnalité avait été décidée pour la sécurité des populations ukrainiennes, en accord avec les autorités locales, Google n'a pas donné plus de détails, ni si cette mesure a déjà été prise par le passé. Cette désactivation a été mise en place le lendemain du démontage de tous les panneaux routiers des routes ukrainiennes.

     

     

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