A l'origine de multiples cyberattaques, la Corée du Nord est dans le viseur des Etats-Unis. Les autorités du pays promettent cinq millions de dollars à qui livrera des informations sur les groupes de pirates oeuvrant au profit du régime de Pyongyang. 


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    5 millions de dollars, c'est le prix que sont prêtes à payer les autorités américaines afin d'obtenir des informations sur les cyberpirates de Corée du Nord et surtout leurs opérations en cours. Le département de la Sécurité intérieure, le FBI, le Trésor public et le ministère des Affaires étrangères, viennent de publier un rapport conjoint listant les dernières cyberattaques menées par la Corée du Nord. Les informations proviennent d'une étude du Conseil de sécurité des Nations Unies publiée en 2019.

    Globalement les pirates œuvrent dans le but unique de collecter de l'argentargent pour financer le pays entravé par les sanctions internationales. Parmi les cyberlarcins, on trouve des vols de devises dans les banques, des opérations de piratage visant à générer de façon illicite de la cryptomonnaie, du vol de portefeuilles de ces monnaies. D'autres modes opératoires ont été relevés, comme des campagnes d'extorsion sous forme de rançon, mais aussi des commandes de piratage pour des clients tiers. Les attaques visaient essentiellement le secteur de la finance.

    Deux milliards de dollars dérobés

    En tout, selon les autorités américaines, ce sont plus de deux milliards de dollars qui aurait été transférés vers la Corée du Nord. Cet argent aurait permis de financer le programme d'armement nucléaire du régime.

    Ce n'est pas la première fois que les Etats-Unis cherchent à neutraliser ces attaques, ou du moins en réduire la portée. Ainsi, en septembre dernier, trois groupes de hackers nord-coréens baptisés Lazarus, Bluenoroff et Andariel ont été identifiés et les autorités américaines ont tenté de geler les avoirs dont ils seraient détenteurs sur le sol des Etats-Unis. Des ressortissants chinois blanchissant l'argent au profit de ces groupes ont également été inculpés par le ministère de la justice américain dernièrement.

    Outre la prime de cinq millions de dollars, dans leur rapport, les États-Unis incitent les entreprises et le secteur de la finance à renforcer la sécurité de leurs systèmes afin d'éviter ce pillage. Ils menacent aussi de sanctions financières les éventuelles entreprises susceptibles d'aider directement ou indirectement ces actes de piratages. Ce rapport fait également office de message à Pyongyang, alors que le pays vient tout juste de procéder à de nouveaux tirs de missiles.