Lors d’une réunion cette semaine, des chefs de la cyberdéfense de plusieurs pays européens ont constaté l’inefficacité des cyberattaques russes contre l’Ukraine. Selon eux, le pays n’était pas prêt pour lancer une guerre hybride.


au sommaire


    La Russie mène actuellement une guerre hybridehybride en Ukraine, avec en même temps des attaques sur le terrain et des cyberattaques. Les débuts ont laissé craindre le pire, avec des hackers menant des offensives plutôt dévastatrices. Toutefois, lors d'une réunion à Lille le mercredi 8 juin, plusieurs chefs européens de forces militaires de cyberdéfense ont constaté que la Russie avait été bien moins efficace que prévu.

    « Entre experts en cybersécurité, nous étions à peu près sûrs qu'il y aurait un cyber Pearl Harbour au vu du comportement et des capacités de la Russie par le passé », a indiqué le général Karol Molenda, chef de la cyberdéfense polonaise. Il a en outre estimé que l'Ukraine était préparée et a résisté aux attaques de la Russie, et que cette dernière était douée pour l'attaque, mais pas pour la défense.

    La Russie n’est pas prête pour une guerre hybride

    En avril, l'Ukraine a déjoué une attaque sur son réseau électriqueréseau électrique, et ces derniers jours un des chefs de la cyberdéfense ukrainienne a indiqué que les responsables du pays subissaient beaucoup de tentatives de piratage de leurs smartphones, mais qu'aucun n'avait encore réussi. Le colonel Romualdas Petkevicius, chef de la cybersécurité lituanienne, a estimé que la Russie « n'est pas préparée à mener une guerre cybernétique et cinétique coordonnée », un sentiment partagé par le général Didier Tisseyre, commandant de la cyberdéfense française.

    Même si les attaques sont nombreuses, la Russie ne connaît que très peu de succès sur le front de la cyberguerre. Sa plus grande réussite reste le piratage du satellite KA-SAT de ViaSat au moment du début de la guerre. Il semblerait que huit années de cyberattaques russes ont appris aux Ukrainiens à se défendre contre les tactiques du Kremlin.