Face aux rançongiciels avec demande de paiements en Bitcoin, à l’usage de crypto dans d’autres pays pour résister aux sanctions américaines, l'administration Biden monte au créneau.


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    C'est un document officiel de 37 pages portant pour titre : La stratégie des États-Unis pour contrer la corruption. Publié par la Maison Blanche, il détaille les mesures qu'entend prendre l'administration Biden pour lutter contre diverses formes de corruption. Parmi les cinq piliers autour desquels s'articule cette stratégie, le pilier n° 3 « Amener les acteurs corrompus à rendre des comptes » cible de manière spécifique le secteur des cryptomonnaies avec deux axes essentiels :

    • les rançongiciels ;
    • limiter les possibilités de nations étrangères d'échapper aux sanctions américaines.
    Les rançongiciels (<em>ransomware, </em>en anglais) sont un type de cyberattaque dans lequel un pirate crypte tous les fichiers d'une entreprise puis réclame une rançon, le plus souvent en Bitcoin, pour pouvoir communiquer la clé de cryptage qui permet le décryptage des données. © arrow, Adobe Stock
    Les rançongiciels (ransomware, en anglais) sont un type de cyberattaque dans lequel un pirate crypte tous les fichiers d'une entreprise puis réclame une rançon, le plus souvent en Bitcoin, pour pouvoir communiquer la clé de cryptage qui permet le décryptage des données. © arrow, Adobe Stock

    La menace des rançongiciels

    Deux événements ont particulièrement marqué l'année 2021, au niveau des rançongiciels (ransomware). Pour mémoire, ce type d'attaque consiste à crypter les fichiers d'une entreprise et à réclamer une rançon devant être versée en BTC (Bitcoin), cette monnaie permettant de conserver l'anonymat du destinataire.

    Le 7 mai, une attaque par rançongiciel a bloqué le fonctionnement du Colonial PipelinePipeline, un oléoducoléoduc long de 8.900 kilomètres reliant Houston (Texas) à New York, fournissant la majorité de l'essence à la côte est des États-Unis. Une semaine plus tard, l'entreprise Colonial Pipeline a dû se résoudre à verser l'équivalent de 5 millions de dollars en « cryptomonnaies non traçables », très probablement en Bitcoin.

    Début juin, c'est la société JBS, qui traite 20 % de la viande américaine, qui a dû se résoudre à débourser l'équivalent de 11 millions de dollars en BTC.

    Dès le début de l'été, le Congrès s'est saisi de la question. Une première task force a été mise en place afin de lutter officiellement contre le recours à des cryptomonnaies dans des activités financières illicites.

    Des sanctions financières qui pourraient perdre de leur efficacité

    Là n'est pas tout. L'une des armes couramment utilisées par les États-Unis pour faire plier certaines nations est le spectrespectre des sanctions financières. Plus de 9.000 sanctions de ce type sont actuellement en vigueur, notamment vis-à-vis de pays comme la Corée du Nord ou l'Iran.

    Depuis septembre 2021, le Salvador a adopté le Bitcoin comme monnaie nationale. Le Costa Rica, le Laos, le Zimbabwe, le Liban, la Jamaïque, le Pérou et d'autres contrées envisagent sérieusement de faire de même.

    Un rapport publié en octobre par l'administration Biden a fait ressortir que les actifs numériquesactifs numériques représentaient un risque pour son système de sanctions. « Ces technologies offrent des opportunités à des acteurs malveillants de détenir et transférer des fonds en dehors du système financier fondé sur le dollar. Ils donnent à nos adversaires des moyens de bâtir des systèmes de paiement ayant pour but de diminuer le rôle global du dollar. »

    Une « task force » dédiée aux cryptomonnaies

    Une task force (force opérationnelle) a été établie au ministère de la Justice, la National Cryptocurrency Encorcement Team avec pour objectif  « d'investiguer sur ce domaine complexe et de pouvoir poursuivre les usages illicites de la cryptomonnaie ».

    En réalité, l'administration Biden a déjà montré une efficacité surprenante dans sa lutte contre les déviances liées aux cryptomonnaies. Ainsi, en juin 2021, le ministère de la Justice a pu annoncer que le FBI avait réussi à récupérer 63,7 des 75 bitcoins qui avaient été déboursés aux responsables du ransomware du Colonial Pipeline. Du western en perspective, donc !

     

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