Les restes délabrés d’un vieil avion de la seconde guerre mondiale, retrouvés dans les profondeurs de la Méditerranée, éclairent d’une lumière nouvelle la mystérieuse disparition de Saint-Exupéry. Mais il aura fallu se battre pour que cet avion, celui que pilotait l’écrivain et aviateur le jour où il s’est éteint, révèle son lourd secret. Philippe Castellano, qui a identifié l’appareil, revient sur cette affaire pleine de rebondissements.


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    Des épaves d'avions jonchent çà et là le fond de la mer Méditerranéemer Méditerranée. Vestiges de la seconde guerre mondiale, elles racontent bien souvent une histoire tragique où des pilotes ont trouvé la mort. C'est le cas de ce P-38 Lightning, découvert par le plongeur marseillais Luc Vanrell au pied de l'île de Riou, qui s'est écrasé en mer avec tant de force qu'il n'en reste pratiquement plus rien.

    Ce malheureux avion n'avait, au premier abord, que peu d'intérêt. Pulvérisé dans le crash, il ne pouvait rivaliser sur le plan de la beauté avec les épaves bien conservées qui font de belles attractions pour les plongeurs. Mais lorsque, par hasard, un pêcheur marseillais, Jean-Claude Bianco, repêcha non loin de l'épave la gourmette en argent d'Antoine Saint-Exupéry, Luc Vanrell réalisa soudain l'importance de sa découverte.

    La difficile identification de l’avion de Saint-Exupéry

    Le P-38 Lightning n'est plus que l'ombre de lui-même : les débris épars de l'avion comprennent une partie de l'empennage, une jambe du train d'atterrissage et une partie d'un bâti moteur. Mais de son temps, il fut « un avion très puissant », décrit Philippe Castellano, plongeur qui a authentifié l'appareil, lors d'une interview réalisée au Musée archéologique de Saint-Raphaël. Et son défunt pilote, qui n'était autre qu'Antoine de Saint-Exupéry, fait de lui le plus précieux avion d'entre tous.

    Cependant, réunir ainsi dans la postérité cet avion et son pilote ne fut pas chose aisée. L'épave est dans un état si lamentable qu'elle pouvait difficilement révéler l'identité de son pilote. Heureusement, un numéro d'usine, gravé par le constructeur, dévoila son secret au grand jour. Les débris de l'appareil désormais mythique, sortis des flots par la Comex, trônent à présent au Musée de l'AirAir et de l'Espace du Bourget.

    © Vigilant Corp., Photonico, Pierre Salaun, Immo Sud Annonces, Mathieu Serra