La mer ne fait pas de cadeaux aux plongeurs. Pour faire parler les avions engloutis par les flots, ils prennent beaucoup de risques, comme nous l’explique Philippe Castellano, le plongeur qui a identifié l’appareil d’Antoine de Saint-Exupéry. Il dévoile à Futura les périls de l’exploration sous-marine.

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    Au large de Marseille et de la Corse, un grand nombre d'épaves d'avions reposent sur les fonds marins. Ce n'est pas un hasard : ils sont tombés à proximité des anciens bastions des Allemands et des Alliés pendant la seconde guerre mondiale. D'un côté, les Allemands avaient en effet pris le contrôle de l'aérodrome d'Istres. De l'autre, la Corse a accueilli après sa libération tant d'avions américains qu'on l'a surnommée USS Corsica, en référence aux porteporte-avions de l'US Navy.

    Les avions américains, allemands ou français prisonniers des profondeurs de la Méditerranée ont longtemps tenu compagnie au P-38 Lightning d'Antoine de Saint-Exupéry, jusqu'à ce qu'ils soient remontés à la surface en 2003. Mais donner une nationalité et un pilote à ces appareils est une entreprise très périlleuse. Philippe Castellano, plongeur et expert en épaves d'avions ayant identifié celui de Saint-Exupéry, nous a expliqué comment cela se déroule lors d'une rencontre au Musée Archéologique de Saint-Raphaël.

    Les périls de la recherche sur les épaves

    Le milieu marin n'est pas très tendre avec les plongeurs, ce qui rend la recherche sur les épaves particulièrement périlleuse. Au froid, et parfois au mauvais temps, s'ajoute le risque de l'ivresse des profondeurs qui survient généralement à partir de soixante mètres sous l'eau. De plus, les débris des épaves, avalés par la concrétionconcrétion, sont difficiles à reconnaître dans les fonds marins grisâtres et obscurs.

    Pour identifier les appareils, les plongeurs recherchent des indices tels que des plaques d'identification, des moteurs, des numéros de série gravés par le constructeur. Mais encore faut-il qu'ils existent et qu'ils aient résisté au passage du temps, ainsi qu'à une immersion prolongée dans l'environnement marin. Les moteurs de l'avion de Saint-Exupéry, par exemple, n'ont jamais été retrouvés. En revanche, des effets personnels appartenant aux pilotes, découverts à proximité des épaves, peuvent aussi aider à les identifier : ce fut le cas avec la gourmette de Saint-Exupéry.

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