Régulièrement, les caméras de la Station spatiale internationale (ISS) filment des objets volants non identifiés, alias ovnis. Satellites, débris ou étages de lanceurs, quand ce ne sont pas de simples reflets dans les vitres : ces images font le bonheur des ufologues. Ici, on voit un objet allant dans le même sens que l’ISS, un peu plus bas et (logiquement) un peu plus rapide. Rêvons un peu.


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    Non, l'espace n'est pas rigoureusement vide. Juste au-dessus de l'atmosphère, il est même assez fréquenté, surtout par des objets créés de main d'Homme. Ce peut être des satellites ou des débris spatiaux mais aussi des étages de lanceurs en train de retomber dans l'atmosphèreatmosphère. Ces apparitions plus ou moins fugaces sont aussi, parfois, des phénomènes lumineux dans la haute atmosphère et il est arrivé qu'il ne s'agisse que de reflets sur un hublot ou dans l'optique de la caméra.

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    Qu'importe. Chaque évènement de ce genre fait le bonheur des amateurs de l'étude des ovnis, qui y voient facilement la preuve de l'existence de vaisseaux extraterrestres patrouillant dans le secteur. Mieux, la molle réaction de la Nasa, qui est le plus souvent « bon eh bien c'est un débris, comme d'habitude ; on va tâcher de voir ce que c'est, comme d'habitude », conforte les convictions de ces passionnés, qui pensent fréquemment que l'agence spatiale dissimule des preuves de tourisme d'extraterrestres. La Nasa est même régulièrement accusée de couper le flux vidéo au moment crucial.

    Débris, satellite, ombre ou Surfeur d'argent

    L'exercice d'identification est tout de même amusant, voire intéressant. Ici, on voit un objet, de dimension inconnue, filant à peu près dans la même direction que l'ISSISS et un peu plus rapidement. Il ne peut donc s'agir d'un avion. Sa distance est impossible à déterminer mais l'objet évolue au-dessus de la couverture nuageuse. Celui-ci est clairement en orbite, sur une altitude plus faible que celle de l'ISS. Sa vitesse plus élevée est donc logique. En effet, plus l'orbite est éloignée de la Terre plus la vitesse de satellisation est faible : elle est d'environ 8 km/s au niveau de l'ISS et de 1 km/s à la distance de la Lune (laquelle, bonne connaisseuse des lois de NewtonNewton, a d'ailleurs adopté cette vitesse).

    Il reste en lice trois hypothèses :

    • un satellite en orbite très basse ;
    • un débris ;
    • l'ombre d'un satellite (l'éclairage des nuagesnuages indique que la lumièrelumière solaire vient d'en haut à droite, ce qui exclut qu'il s'agisse de l'ombre de l'ISS elle-même).

    Une quatrième hypothèse, bien sûr, est qu'un vaisseau spatial d'exploration venu d'une autre planète soit en train d'étudier la météorologiemétéorologie terrestre, qui serait encore mystérieuse pour les concepteurs de cet engin. Une cinquième est celle, tout simplement, du passage de Norrin Radd, le Surfeur d'argentargent, profitant des vaguesvagues atmosphériques au-dessus d'une formation cyclonique...

    © Nasa