Selon l’agence internationale de l’énergie (AIE), le gaz naturel sera, des énergies fossiles, celle qui connaîtra la plus forte croissance jusqu’en 2040. Ainsi, avec des réserves inégalement réparties à travers le monde, se pose la question de l'acheminement de ce gaz, du gisement jusqu'à nos maisons. De nouveaux moyens devront continuer à être mis en œuvre.

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Le gaz naturel se forme par décomposition d'organismes microscopiques. Il reste emprisonné dans des roches poreuses que l'on trouve dans les sous-sols, qu'ils soient terrestres ou marins. Pourtant, cette transformation ne se produit pas partout. L'Agence internationale de l'énergieénergie (AIE) estime que la moitié des réserves se concentre en Russie, en Iran et au Qatar. Les experts de l'Institut français du pétroleInstitut français du pétrole énergies nouvelles (IFPEN) estiment que 30 % des réserves encore non exploitées pourraient se trouver en mer. Après avoir extrait le gaz par forage, puis l'avoir traité dans une usine, notamment pour le débarrasser des composés soufrés et du CO2 qu'il contient, il doit donc être transporté à travers le monde jusqu'aux consommateurs.

Des gazoducs pour transporter le gaz

Les gazoducsgazoducs représentent un premier moyen de transporter le gaz. Ce sont de longues canalisations, qui peuvent parcourir 3.000 kilomètres, dans lesquelles le gaz circule sous pressionpression. Pour des raisons de sécurité, ces canalisationscanalisations sont généralement enfouies sous terreterre. Elles peuvent aussi être installées sous la mer lorsque le besoin de transport existe à cet endroit.

Avec quelque 160.000 kilomètres de gazoducs, le réseau russe est le plus long du monde. Des considérations géopolitiques viennent parfois perturber le transport du gaz par ce biais. Ainsi, le différent qui oppose la Russie et l'Ukraine, depuis quelques années, a fait passer de 80 % à moins de 50 % la part de gaz russe transitant par le pays vers l'Europe. Des difficultés qui, parce qu'elles peuvent contraindre à imaginer des voies de contournement, en plus des contraintes techniques, font grimper le coût du transport par gazoduc. Celui-ci coûterait environ cinq fois plus cher que celui du pétrole.

Le gaz naturel sous sa forme liquéfié peut être transporté sur de longues distances par méthanier. © vladsv, Fotolia
Le gaz naturel sous sa forme liquéfié peut être transporté sur de longues distances par méthanier. © vladsv, Fotolia

Des milliers de tonnes de pétrole en mer

Pour construire un gazoduc, il faut généralement plusieurs années et plusieurs milliards d'euros lorsque sa longueur dépasse les 1.000 kilomètres. Mais il existe un autre moyen de transporter le gaz naturelgaz naturel sur de longues distances : le transport par méthanierméthanier coûte alors pour quelque 100.000 tonnes de GNLGNL, une moyenne de 200 millions d'euros.

Le GNL est un sigle qui signifie gaz naturel liquéfié. Car, au-dessous de -160 °C environ -- et à pression atmosphériquepression atmosphérique --, le gaz naturel se condense. Son volumevolume diminue six fois plus que lorsqu'il est mis sous pression pour être transporté par gazoduc. Il devient alors plus facilement transportable par des méthaniers qui peuvent être gigantesques. Certains ont la capacité de transporter plus de 250.000 m3 de GNL.

Arrivés à destination, les méthaniers déchargent leur cargaison sur un terminal. Le GNL y est regazéifié avant d'être acheminé par des canalisations jusqu'au réseau de distribution. Bien que la méthode demande d'importants moyens techniques pour la liquéfactionliquéfaction du gaz et son maintien à l'état liquideliquide tout au long du trajet, elle semble économiquement la plus intéressante, et la plus souple aussi, pour les longues distances.