Sur les réseaux sociaux, le partage des informations est volontairement facilité et encouragé. Il permet de créer du lien. Ou d’éclairer des sujets. D’où l’importance de ne pas entrer dans le jeu de la désinformation, dans le partage de fake news.


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    En janvier 2019, la Commission européenne a appelé à la vigilance concernant les fake news. Ces fausses informationsfausses informations qui se propagent en ligne, semble-t-il de plus en plus facilement et rapidement. Notamment par le biais des réseaux sociauxréseaux sociaux. YouTube, Facebook et Instagram assurent avoir conscience de l'ampleur du problème et mettent en place des mesures qu'ils espèrent efficaces. Notamment du fact-checking - comprenez de la vérification de faits -, par des intelligences artificielles, mais aussi humaines. Cela devrait permettre de détecter au moins une partie des fausses informations.

    Les chercheurs aussi s'inquiètent. Certains n'hésitent pas à qualifier les fake news de « problème majeur de notre époque ». Pourtant, pour éviter de se laisser prendre au piège et de propager de fausses informations, il suffit effectivement souvent de quelques clics de vérification. Et cela devrait un peu être l'affaire de tous. Mais, sans distinction d'âge, de classe sociale ou de sexe, nous semblons avoir tendance à partager aveuglément les informations qui nous arrivent par les réseaux sociaux. Seule semble compter l'éducation aux médias et à l'information.

    À l’occasion de l’élection européenne 2019, Facebook a mis en place une <em>war room</em>, une cellule de 40 employés dédiés à la chasse aux <em>fake news</em>. © vchalup, Fotolia
    À l’occasion de l’élection européenne 2019, Facebook a mis en place une war room, une cellule de 40 employés dédiés à la chasse aux fake news. © vchalup, Fotolia

    Abusés par notre mémoire

    Car il se pourrait qu'en matière de fake news, ce soit d'abord notre mémoire qui nous joue des tours. C'est aussi là-dessus que joue la publicité. Lorsque nous nous trouvons face à un produit, nous en ressentons un certain bien-être, mais sans être capables de nous souvenir que ce sentiment agréable nous vient de la publicité. Ainsi la lecture d'un titre seul renforce-t-elle la croyance que nous avons en le contenu de l'article. Et ce, même si nous avons a priori des doutes à son sujet. Première précaution à prendre pour éviter les fake news, donc : lire les articles avant de les liker, de les commenter ou de les partager.

    D'autant que plus nous voyons passer une information, plus nous avons tendance à la considérer comme vraie. Car la répétition nous donne l'illusion d'un consensus. Et imprime également en nous, une sorte de faux souvenir.

    Selon les chercheurs, nous privilégions les informations qui renforcent nos croyances préexistantes. Mais sur les réseaux sociaux, nous n'évitons pas forcément celles qui vont à l'encontre. Car il est tentant d'entrer dans le débat et de chercher à convaincre les autres. Or ce faisant, nous ouvririons aussi la porteporte aux fake news.

    Enfin la source de l'information influe aussi sur l'idée instinctive que nous nous faisons de sa véracité. Ainsi, lorsque la police nous apprend qu'une personne appréciée a été arrêtée pour avoir abusé de sa femme, nous changeons de regard sur cette personne, sans même vérifier cette information. Mais lorsque la même information nous vient d'une prétendante éconduite, nous nous montrons naturellement plus sceptique.