Décrocher un entretien d’embauche est déjà une petite victoire dans le long processus de recrutement. Cet entretien est bien sûr l’étape cruciale pour être l’heureux(se) élu(e). Il va sans dire que ce moment ne peut pas se prendre à la légère et se doit d’être préparé avec grande minutie. Car c’est bien là que le recruteur va tout mettre en œuvre pour percer votre personnalité. Et il dispose de tous les outils pour le faire…


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    Être sélectionné(e) parmi les multiples candidats qui se positionnent sur un même poste, c'est la preuve que votre profil intéresse le recruteur, que vous êtes potentiellement le candidat idéal. Vous avez su mettre en avant vos compétences tant dans votre CV que dans votre lettre de motivation. Nouvelle étape, et pas des moins stressantes, c'est l'entretien d'embauche. L'occasion d'avoir, pour la première fois, une rencontre physique avec le recruteur ou/et l'employeur. Dans certains cas, selon les postes, ce n'est d'ailleurs pas un, mais plusieurs entretiens qui auront lieu avec différents interlocuteurs. L'entretien d'embauche est le moment où le recruteur va vous faire valider votre parcours et votre expérience, mais également va réaliser un profil « psychologique » de votre candidature. Il ne suffit pas d'être compétent, encore faut-il montrer une personnalité qui va plaire à l'employeur. Il vous choisira parmi les autres candidats présélectionnés parce que votre personnalité correspondra au mieux au dirigeant, à l'entreprise, à vos futurs collègues... Croire en sa bonne étoile ou à son bagou ne suffisent pas ! L'entretien d'embauche est plein d'embuches et il est donc impératif de le préparer au mieux, voire de le répéter auprès de vos proches. Quelques conseils pour réussir cet entretien tant appréhendé par la plupart des candidats.

    Parler de sa formation et de son expérience autrement

    La plupart du temps, au début de l'entretien d'embauche, le recruteur vous demande de vous présenter, de parler de vous. N'oubliez jamais qu'il a lu votre CV et votre lettre de motivation, des documents qu'il a inévitablement sous les yeuxyeux lors de l'entretien. Nul besoin donc de lui réciter à nouveau votre CV de façon chronologique. Il faut apprendre à se présenter, de façon concise et construite en moins de deux minutes, afin d'attirer la curiosité chez le recruteur. Pour cela, il faut avoir repérer les compétences clefs nécessaires au poste et décliner la plus-value que vous pourrez y apporter. Commencez par expliquer brièvement pourquoi vous avez postulé, ce qui pour vous a été le déclic. Votre déroulé se fera ensuite sous trois axes : quelles sont vos compétences techniques, vos qualités relationnelles, vos connaissances spécifiques ou particulières ? Il ne faut pas hésiter à vous montrer didactique, en disant, premièrement, deuxièmement... Donnez aussi des exemples concrets de réalisations dans vos précédents postes avec des références précises. Pour ceux et celles qui ont travaillé sur des projets et documents, ne pas hésiter à proposer à montrer vos réalisations. En revanche, un discours général, long, monocorde, sans enthousiasme, est à proscrire.

    Faire attention à sa posture, à sa façon d’être

    Il est dit que le recruteur se fait un avis dans les 30 premières secondes de l'entretien d'embauche. C'est vrai dans la très très grande majorité des cas. Pourquoi ce qui serait vrai dans la vie, ne s'appliquerait pas dans un cadre professionnel ? Le premier contact est donc crucial : arriver devant le recruteur avec énergie, enthousiasme, avoir une poignée de mains ferme, un regard franc, une voix positive et énergique, tenue vestimentaire adaptée au poste, oui, il existe encore des codes vestimentaires ! Le langage corporel peut paraître secondaire, mais bien au contraire, il en dit beaucoup sur votre personnalité ! Tout au long de l'entretien, la posture générale reste essentielle : énergie, enthousiasme, curiosité, être positif, actif dans la discussion, toujours à l'écoute de l'autre, montrer son envie.

    Le débitdébit de parole est aussi un indicateur de qui vous êtes, ce que vous êtes. Nul besoin d'être un « moulin à paroles ». Il est vrai que l'entretien d'embauche est un moment stressant, nous avons alors tendance à parler très vite ou, à l'inverse, à ne répondre que par monosyllabes, ou presque... Il est important de parler avec une bonne voix, plutôt lentement, en n'hésitant pas à faire des pauses, à respirer, en jouant sur l'intonation. Le recruteur peut avoir envie de rebondir sur l'un de vos propos... Et cela montre votre assurance. L'idéal, d'après les professionnels du recrutement, ce serait d'arriver à s'adapter au propre stylestyle et rythme du recruteur, et selon ce qu'il est dans le processus de recrutement, un recruteur extérieur, le chef d'entreprise, le DRH, l'équipe de management... S'il est convivial, il est possible d'être en retour plus « cool », s'il est strict, ne surtout pas chercher à le « dérider », rester dans la distance qu'il met entre vous et lui... Et surtout, ne pas lui couper la parole, ou lui poser plusieurs fois les mêmes questions... Cela montre votre stressstress, votre non-écoute, votre manque de préparation... Attention également aux tics verbaux qui ressurgissent d'autant plus facilement dans ces moments de stress.

    À savoir : appelez le recruteur par son nom, c'est une façon de créer un lien, ni trop proche, ni trop lointain.

    Une poignée de mains énergique et franche est nécessaire. © bRido, Fotolia
    Une poignée de mains énergique et franche est nécessaire. © bRido, Fotolia

    L’entretien d’embauche, c’est aussi un échange

    Le candidat a trop souvent tendance à se laisser uniquement guider par les questions du recruteur. Pourtant, rentrer dans un échange, une discussion montre votre capacité d'écoute, votre curiosité, votre aisance dans la relation, votre intérêt pour le poste et l’entreprise... Il est ainsi fortement conseillé de poser des questions, sur l'entreprise, le poste, les objectifs, les challenges, mais aussi les difficultés de la fonction, les possibilités d'évolution, le développement futur de l'entreprise... Et de préciser tout au long de l'échange ce qui vous plaît dans le poste, les compétences nécessaires et variées, le travail en équipe, le challenge, l'entreprise... Si vous ne comprenez pas bien une question ou une remarque de votre interlocuteur, ne pas hésiter non plus à faire préciser les choses.

    Le recruteur utilise également des techniques pour déstabiliser le candidat en face de lui. Une façon de voir si un stress supplémentaire lui fait perdre totalement ses moyens ou s'il s'en sort par une intelligente pirouette. Il faut aussi savoir reconnaître que l'on a des faiblesses, « personne n'est parfait », et positiver en proposant des solutions ou en retournant la question, bref faire preuve d'adaptabilité. À la fin de l'entretien, remercier le recruteur pour l'échange est une façon de conclure sur une note positive.

    Réaliser son propre profil « psychologique »

    Ce qu'il faut également avoir préparé lorsque cela viendra dans la discussion, c'est la question piège : « Quelles sont vos qualités et vos défauts ? » C'est extrêmement instructif pour le recruteur car il en apprend beaucoup sur vous selon ce que vous mettez en avant et la façon dont vous l'exprimez. Certaines qualités peuvent être des défauts et inversement, certains défauts peuvent, dans certains cas, apparaître comme des qualités, et dans d'autres, rédhibitoires pour une fonction donnée. Attention à donc bien réfléchir à la façon dont vous allez vous définir, et plus particulièrement, en fonction du poste. Par exemple, la franchise peut être une belle qualité, mais elle peut avoir ses limites dans une entreprise très hiérarchisée, où elle peut heurter ses supérieurs, voire ses collègues. À l'inverse, être pointilleux est souvent considéré comme un défaut et une perte de temps, mais pas dans certains métiers qui nécessitent beaucoup de rigueur et de précision.