Le fondateur de l'Empire perse est Cyrus II, surnommé Cyrus le Grand, né vers 600 avant J.-C. dans la région du Pars, en Perse. Il parvient à unifier les tribus perses et à établir un empire en conquérant le royaume mède en 550 av. J.-C., avant d'annexer l'Empire néo-babylonien en 539 av. J.-C.
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Cyrus II, dit Cyrus le Grand, né vers 600 avant J.-C., est le fondateur de l'Empire perse. Après avoir unifié les tribus perses sous son autorité, il renverse le royaume mède en 550 av. J.-C., et consolide ainsi son pouvoir sur une grande partie du plateau iranien. Sa conquête de l'Empire néo-babylonien en 539 av. J.-C., suivie de l'annexion de l'Anatolie et de régions d'Asie centrale, étend ses territoires de manière spectaculaire.
Les origines de Cyrus le Grand
Cyrus est né vers 600 ou 576 avant J.-C. à Anshan, une région du sud-ouest de l'actuel Iran. Il appartient à la dynastie des Achémènes, une lignée qui règne sur un petit royaume vassal sous la domination médique. Son père, Cambyse I, est roi d'Anshan, et sa mère, Mandane, est, selon les traditions, la fille du roi médien Astyage. Cette ascendance mêle habilement des filiations perses et médiques, ce qui renforce la légitimité de Cyrus sur ces deux peuples.
L’émergence d’un conquérant
Selon la tradition rapportée par Hérodote, une double prophétie prédit que Cyrus s'emparera du pouvoir Mède, ce qui conduit son grand-père maternel, à marier sa fille à un dirigeant perse puis à ordonner la mise à mort du jeune Cyrus peu après sa naissance. Le général d'Astyage, Harpagos, qui devait faire disparaitre le nouveau-né confie l'enfant à un berger pour que ce dernier l'abandonne dans la montagne. Mais le berger et sa femme qui ne parviennent pas à avoir d'enfant sauve le nouveau-né de la mort. Si ce récit d'HérodoteHérodote relève du mythe et de la légende, il constitue l'une des seules sources pour retracer les premières années du futur roi.
Bien des années plus tard, en 550 avant J.C., Cyrus affronte Astyage, son grand-père, lors de la bataille de Pasargades, située dans la région de l'actuel Fars, en Iran. C'est la défection du général Harpagos qui fait basculer l'issue de la bataille. Selon les récits antiques, Astyage avait puni Harpagos de manière particulièrement cruelle : en représailles pour une désobéissance, il lui aurait fait manger son propre fils lors d'un banquet. Cet acte brutal a marqué Harpagos, qui nourrissait depuis un désir de vengeance contre son souverain. Lorsque Cyrus se révolte contre Astyage, Harpagos saisit cette opportunité pour se venger. Général influent dans l'armée médiane, il convainc une partie des troupes d'Astyage de se rallier à Cyrus. Cette trahison affaiblit considérablement les forces médianes, ce qui facilite la victoire de Cyrus. Cependant les sources babyloniennes, que sont le Songe de Nabonide et la Chronique de Nabonide, et les sources grecques notamment d'Hérodote divergent quant aux responsabilités dans le déclenchement de ces affrontements.
Cette victoire marque le point de départpoint de départ de l'Empire perse. Après avoir consolidé son pouvoir en Perse, Cyrus commence une série de conquêtes qui vont transformer son royaume en un empire. Il s'empare successivement de la Lydie (en Asie Mineure) vers 547 avant J.-C. et de Babylone en 539 avant J.-C. La prise de Babylone est particulièrement célèbre. Selon les chroniques babyloniennes et le cylindre de Cyrus, la prise de la ville fut presque pacifique. Avant même d'atteindre Babylone, Cyrus remporte une victoire décisive à Opis, sur les rives du TigreTigre, contre l'armée babylonienne. Peu après, la ville de Sippar se rend sans résistancerésistance. Lorsqu'il arrive aux portesportes de Babylone, les défenses sont déjà affaiblies, et la ville est livrée sans combat. Cyrus entre triomphalement dans Babylone, accueilli par une partie des élites locales comme un libérateur.
Un modèle de gouvernance
La gouvernance de Cyrus se caractérise par une tolérance forte à l'égard des populations locales. Cet état d'esprit est illustré par le cylindre de Cyrus, un texte gravé en akkadien et souvent considéré comme la première déclaration des droits de l'homme. Ce document proclame la liberté religieuse et le retour des exilés dans leurs terres d'origine, notamment les Juifs, autorisés à retourner à Jérusalem et à rebâtir leur temple après la prise de Babylone.
Sur le plan administratif, Cyrus pose les fondations d'un système qui est ensuite perfectionné par ses successeurs, notamment Darius Ier. Il maintient une administration décentralisée, ce qui laisse une grande autonomieautonomie aux satrapies (provinces), mais il s'assure de la loyauté des gouverneurs locaux. Ce modèle administratif novateur permet une gestion efficace d'un territoire immense et culturellement diversifié. Chaque région est ainsi gouvernée par un satrape, qui rend compte directement au roi. Cette organisation facilite le contrôle des ressources et la collecte des impôts tout en respectant les particularités locales.
L’héritage de Cyrus
Cyrus le Grand est mort en 530 avant J.-C., probablement au cours d'une campagne militaire contre les Massagètes, un peuple nomade d'Asie centrale. Son tombeautombeau, situé à Pasargades, reste l'un des symboles les plus puissants de son règne. L'empire qu'il a fondé survit après sa mort et atteint son apogée sous Darius Ier et Xerxès.