« Les anciens méandres du fleuve Rhône, appelés bras morts, encore alimentés par la nappe phréatiquenappe phréatique, se présentent comme de petits lacs aux eaux souvent très claires. La végétation aquatique y est très diversifiée et permet à nombre d'espècesespèces de s'y développer, contrairement à ce que pourrait laisser penser leur nom. » 

Le Rhône est un fleuve puissant qui prend naissance dans les Alpes suisses. C'est alors un torrent, qui dévale et traverse le lac Léman. Il se jette dans la Méditerranée dans le paisible deltadelta de la Camargue. Il court sur 812 km dont 522 en France. Depuis la terrible crue de 2003, les autorités publiques ont entrepris de réaménager le Rhône dont les eaux restent difficiles à dompter et de valoriser la richesse naturelle de ses bras morts ; certains sont d'anciens tracés du fleuve, ont donné naissance au fil des siècles à des marais, des prairies marécageuses ou des étangs.

Ces bras morts sont bien vivants, grouillants d'une vie insoupçonnée et à protéger. Lorsqu'ils ne sont pas asséchés ou souillés de détritus, ils sont en général des milieux très riches en biodiversitébiodiversité. Ils contribuent à enrichir les écosystèmes fluviaux environnants et constituent des bassins où des espèces pionnièresespèces pionnières (premières formes de vie) peuvent s'y développer en offrant un refuge. Ces méandres favorisent la colonisation par des espèces nouvelles ou disparues de ces lieux de vie.

Du fait de l'activité humaine, ils disparaissent peu à peu. À ce titre, le Rhône fait l'objet d'une réhabilitation pour améliorer la qualité de ses eaux et diversifier ses habitats. De nombreuses zones humides sont aujourd'hui labellisées Espaces naturels sensiblesEspaces naturels sensibles abritant des espèces rares floristiques ou faunistiques, comme la tortue Cistude d'EuropeCistude d'Europe, la Rainette verteRainette verte. Ces méandres rhônalpins sont aussi des éponges naturelles lors des crues, permettant également de recharger les nappes souterraines ou tout en filtrant naturellement l'eau.

Méfions-nous de l'eau qui dort, elle est bien plus vivante qu'on ne le pense !

© Rémi MassonRémi Masson, tous droits réservés, Futura