On peut considérer que la vie de Pierre Boulle fut particulièrement mouvementée. Fils d'avocatavocat, diplômé de l'École supérieure d'électricité à 24 ans, c'est avec le titre d'ingénieur qu'il part en Malaisie planter des hévéashévéas de 1936 à 1939, non loin de Kuala Lumpur. Il se servira plus tard de cette expérience pour écrire Le Sacrilège malais (1951).

Une vie de combats

En 1941, alors que la France est sous occupation allemande, Pierre Boulle rejoint les Forces françaises libres. Il part en Indochine pour combattre les Japonais qui dominent le pays, en aidant à organiser des insurrections et en faisant sauter des ponts. Il ira de la même façon en Birmanie et en Chine pour les mêmes raisons. Capturé par les forces françaises fidèles à Vichy, il sera condamné aux travaux forcés à perpétuité. Il parvient cependant à s'évader en 1944 de Saïgon et rejoint les forces britanniques, plus précisément le Special Operations Executive (SOE), qui prépare des opérations contre les Japonais en Asie du Sud-Est. Il retrouvera finalement la France après la défaite allemande et la libération du pays.

De soldat à auteur

Criblé de médailles à son retour de France, Pierre Boulle décide de se réorienter sur un coup de tête. Il sera auteur. Il s'inspirera de ses multiples aventures en Indochine pour écrire Le Pont de la rivière Kwaï qui paraîtra en 1952. Son adaptation cinématographique en 1957 eut un énorme succès. Installé chez sa sœur Madeleine, et s'occupant de sa nièce Françoise comme de sa propre fille, il écrira quasiment un livre par an de 1950 à 1992. Son autre énorme succès littéraire est La Planète des singes (1963), qui aura un fort impact outre-Atlantique et sera décliné en film en 1968 avec en tête d'affiche Charlton Heston, en 2001 par Tim Burton et plus récemment en 2011 avec La Planète des singes : les origines. On aura aussi droit à une série TV en 1974 et une infinité de bandes dessinées.

Il continua d'écrire jusqu'à sa mort en 1994, racontant dans ses récits les rencontres inopinées entre « le simple et l'étrange ».

Principaux ouvrages publiés

  • William Conrad (1950)
  • Le Sacrilège malais (1951), un ouvrage en partie autobiographique
  • Le Pont de la rivière Kwaï (1952)
  • La Face (1953)
  • Le Bourreau (1954)
  • L'Épreuve des hommes blancs (1955)
  • Les Voies du salut (1958)
  • Un métier de seigneur (1960)
  • La Planète des singes (1963)