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    Probabilités subjectives en psychologie : nos intuitions du hasard

    Probabilités subjectives en psychologie : nos intuitions du hasard

    Si la question du hasard intéresse certains psychologues, c'est en grande partie lié au fait que notre esprit se comporte bizarrement dans les domaines de l'incertain. De même que nous tombons dans les panneaux des illusions d'optique, nous succombons aussi à ceux du hasard. Le domaine des probabilités subjectives en psychologie étudie notre manière de voir le hasard, et les lois que nous lui prêtons à tort ou non.

    Les résultats sont sans appel : nous avons vis-à-vis du hasard des idées farfelues à bien des égards. Parmi ces erreurs constantes, certaines ont été étudiées plus particulièrement.

    Le biais du parieur pousse les gens à rejouer, et explique en partie les comportements de jeu addictifs. © NG.

    Le biais du parieur pousse les gens à rejouer, et explique en partie les comportements de jeu addictifs. © NG.

    Le biais du parieur

    Du fait du biais d'alternance, nous avons tendance à alterner un peu trop souvent les « pile » et « face » quand nous voulons être aléatoires. Et nous attendons aussi du hasard qu'il se conduise de cette manière peu orthodoxe. Mais là ne s'arrête pas notre perception faussée des alternances. Typiquement, nous attendons un « pile » après un « face » dans 60 % des cas (au lieu de 50 %), mais après une série de 3 « pile », c'est dans 80 % des cas que nous imaginons « face » : plus la série de tirages identiques est longue, plus nous surestimons la probabilité d'alternance (qui, en réalité, reste égale à elle-même, donc à 50 %). C'est pourquoi un joueur qui a perdu de nombreuses fois pense que sa probabilité de gain est plus élevée qu'au début, ce qui est faux et le conduit déraisonnablement à continuer le jeu. Cette conception fausse du hasard est ce qu'on nomme, pour cette raison, le biais du parieur.

    Cette publicité joue sur le besoin de contrôle, qui nous pousse à rechercher des situations qui ne nous échappe pas. L’illusion de contrôle est liée à ce besoin.

    Cette publicité joue sur le besoin de contrôle, qui nous pousse à rechercher des situations qui ne nous échappe pas. L’illusion de contrôle est liée à ce besoin.

    L’illusion de contrôle

    Une bizarrerie psychologique qui influence aussi notre perception du hasard est l'illusion de contrôle : nous avons bien souvent l'impression que les événements qui se produisent autour de nous sont, au moins partiellement, sous notre contrôle. Il n'est pas rare de voir des joueurs de dés lancer les dés rageusement pour obtenir un 6, et délicatement s'ils veulent un 1. Certain secouent les dés en les invoquant, les yeuxyeux fermés, comme si ces incantations pouvaient influencer les événements qui suivent. De manière diffuse souvent, nous pensons que nous pouvons, en partie, contrôler le hasard.

    Les corrélations illusoires. Lorsque nous observons des événements qui ne sont en aucun cas liés, comme par exemple le mois de naissance et le caractère d'une personne, nous croyons magiquement percevoir des régularités et des corrélations (liens). C'est ainsi que bien des personnes « remarquent » qu'ils dorment mal les jours de pleine lune, pendant que d'autres constatent le contraire. Nous ne pouvons en ces matières, hélas, pas nous fier à nos impressions.

    Ces liens que nous croyons percevoir est qui n'existent pas sont des corrélations illusoires.