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    La fin du règne d'Akhenaton est une période de troubles. L'impérialisme égyptien nécessitait une vigilance constante pour être maintenu et le pharaon, trop occupé aux choses de l'esprit, négligea les affaires extérieures. Les États du Proche-Orient, qui étaient vassaux de l'Égypte, furent assaillis par des envahisseurs, en premier lieu un peuple établi dans l'actuelle Turquie : les Hittites.

    Ruines du complexe religieux de Karnak. © Hamerani, CC by-sa 4.0
    Ruines du complexe religieux de Karnak. © Hamerani, CC by-sa 4.0

    Les États envahis par les Hittites demandèrent secours à Akhenaton, qui refusa d'envoyer des Égyptiens mourir à l'étranger pour maintenir un colonialisme qui le répugnait. Bien vite, ces États vassaux cessèrent de payer tribut. Or, c'est la richesse provenant d'eux qui maintenait le trésor égyptien à flot...

    Relief représentant Akhenaton après l'an 5 de son règne, au <em>Neues Museum</em> de Berlin. © Keith Schengili-Roberts, <em>Wikimedia Commons</em>, CC by-sa 3.0
    Relief représentant Akhenaton après l'an 5 de son règne, au Neues Museum de Berlin. © Keith Schengili-Roberts, Wikimedia Commons, CC by-sa 3.0

    Avec un État en faillite et une influence à l'étranger réduite à néant, Akhenaton se retrouvait seul dans sa capitale avec une marge de manœuvre beaucoup plus réduite qu'auparavant : monté sur le trône à l'apogée de l'Égypte, il avait perdu l'essentiel de son pouvoir. De plus, il avait négligé la capacité des prêtres déchus à lui nuire. Partout, l'ancien clergé du culte d'Amon complotait contre lui et préparait le retour à l'ancienne religion.

    Toutânkhamon et le retour à l'ancien culte

    Mais le pire est que son culte d'Aton n'a jamais véritablement pris pied dans le peuple d'Égypte. En dehors de son cercle rapproché, personne n'adhéra aux idées d'Akhenaton. Dans la confidentialitéconfidentialité de sa maison, l'Égyptien ordinaire continuait de vénérer son panthéon des dieux.

    Quand Akhenaton meurt, la divinité solaire meurt avec lui. Il ne faudra que deux ans pour que Toutânkhaton monte sur le trône et change son nom en Toutânkhamon, initiant le retour à l'ancien culte. Dès lors, le clergé égyptien se venge sur la mémoire d'Akhenaton : son nom et celui d'Aton sont effacés des monuments et l'on restaure les inscriptions qu'il avait fait détruire. On abandonne la ville d'Akhetaton qui est livrée aux sablessables et l'on se refuse à référer au pharaon défunt sous un autre nom que « le grand criminel »...

    Les ruines du temple d'Aton dans la capitale déchue d'Akhenaton. © DR
    Les ruines du temple d'Aton dans la capitale déchue d'Akhenaton. © DR

    Oublié pendant des millénaires, Akhenaton fut redécouvert seulement à la fin du XIXe siècle, et il faudra encore ensuite plusieurs décennies pour que l'on comprenne son histoire. Il est généralement reconnu comme l'un des pionniers du monothéisme, bien avant les « religions du livre ».

    On s'intéresse également souvent à son caractère rebelle, à la façon dont il s'opposa à la société traditionnelle égyptienne et tenta, à sa manière, une révolution. Akhenaton continue de fasciner nombre de gens et l'on ne compte plus les références à son personnage, allant d'une pièce de théâtre d'Agatha Christie à un opéra de Philip Glass en passant par le rappeur qui emprunta son nom et jusqu'à Sigmund FreudSigmund Freud qui se pencha sur son cas : son mysticisme et sa personnalité sont une source d'inspiration continue qui dure jusqu'à nos jours.