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    Les astéroïdes sont-ils une menace pour la Terre ? Depuis une trentaine d'années seulement, nous commençons à prendre conscience de la possibilité d'une collision d'un astéroïde avec notre planète.

    D'après Steven Ostro (chercheur à la Nasa), il y aurait 2.000 astéroïdes dont la taille dépasserait 1 kilomètre, quelques centaines de milliers les 100 mètres et peut-être 150 millions les 10 mètres.

    Le célèbre <em>Meteor Crater</em> d'Arizona (1 kilomètre de diamètre) est le résultat de l'impact d'une météorite d'à peine 15 mètres de diamètre. © Steve Jurvetson, CC by-nc 2.0

    Le célèbre Meteor Crater d'Arizona (1 kilomètre de diamètre) est le résultat de l'impact d'une météorite d'à peine 15 mètres de diamètre. © Steve Jurvetson, CC by-nc 2.0

    Au début des années 1970, seulement 13 astéroïdes géocroiseurs ont été repérés : ce qui laissait entrevoir un risque de collision peu élevé. C'est à cette époque qu'on a réalisé le danger présenté par les géocroiseurs. En effet, les missions ApolloApollo ont montré que la multitude des cratères lunaires était due à l'impact d'astéroïdes. Si la Lune a subi un bombardement intense, la Terre en a sûrement été elle aussi victime.

    La fréquence des collisions des astéroïdes sur Terre. © idé

    La fréquence des collisions des astéroïdes sur Terre. © idé

    Les impacts d'astéroïdes : le Meteor Crater et le cratère de Chicxulub 

    Cependant, on retrouve peu de traces d'impacts sur la Terre parce qu'elle est constamment remodelée par l'érosion, l'activité tectonique et le volcanismevolcanisme. Le célèbre Meteor Crater d'Arizona (1 kilomètre de diamètre, voir la photo ci-dessus) est le résultat de l'impact d'une météoritemétéorite d'à peine 15 mètres de diamètre. De plus, le choc d'un astéroïde de 30 mètres de diamètre dégage une énergieénergie équivalente à celle de la bombe Hiroshima. Suivant la taille de l'objet, les conséquences peuvent donc être cataclysmiques.


    Il y a environ 65 millions d’années, près de la péninsule du Yucatán, au Mexique, une météorite de plus de 10 km de diamètre s’écrasa sur Terre formant le cratère de Chicxulub. Le choc, équivalent à environ un million de bombes atomiques, serait en partie responsable de l’extinction des dinosaures. Discovery Science revient sur cet évènement en vidéo. © Discovery Science

    Pour Michel Grenon, astrophysicien à l'observatoire de Sauverny, la chute d'un astéroïde de quelques kilomètres provoquerait des séismes majeurs, des éruptions volcaniques, des raz de marée monstrueux ainsi que des nuages de poussière masquant les radiations solaires et provoquant ainsi l'équivalent d'un hiver nucléaire.

    Par exemple, le cratère de Chicxulub (180 kilomètres de diamètre), au large du Yucatan, au Mexique, a été causé par la chute d'un astéroïde de taille moyenne : 9 à 10 kilomètres de diamètre. Sa vitesse a été estimée entre 30 et 50 kilomètres par seconde. Il a créé une vague qui est remontée sur 2.000 kilomètres à l'intérieur des terres, dans la plaine du Mississippi (il y a 65 millions d'années) et a en partie causé l'extinction des dinosaures…

    Astéroïdes : comment prévenir la catastrophe ?

    La vitessevitesse des astéroïdes étant considérable, la détection et le calcul de leur trajectoire en est rendu plus difficile. De bons télescopestélescopes permettent, avec un temps de pose de l'ordre de 20 minutes, de prendre une photo d'une portion de ciel. On y voit des petits points, représentant des objets immobiles, et des sortes de traînées souvent assimilées à des astéroïdes. On calcule ensuite leur orbiteorbite, par extrapolation. Évidemment, plus ils sont gros et proches, mieux on les détecte. Un astéroïde non identifié au préalable et qui viendrait du centre du Système solaireSystème solaire serait impossible à repérer visuellement.


    La mission Aida est destinée à tester la déviation d'un astéroïde avec un impacteur, un petit engin propulsé à grande vitesse et venant s’écraser à la surface de l’astre. L’Esa (Agence spatiale européenne) nous en dit plus au cours de cette vidéo de présentation du projet. © Esa

    En 25 ans d'observations, on a identifié quelque 250 astéroïdes géocroiseurs. Les astronomesastronomes estiment qu'on a repéré à peine 10 % des plus gros d'entre eux. Afin de quantifier plus précisément le risque de collision avec la Terre, un programme de surveillance du ciel a été mis en place, Spaceguard Survey, utilisant un réseau de télescopes de 2 à 3 mètres de diamètre. L'objectif recherché est de découvrir 90 % de l'entière population des astéroïdes géocroiseurs, ou Earth-Crossing Asteroids (ECA) en anglais, de taille kilométrique. Nous serions à même de prévoir l'évolution orbital de ces objets et de prévenir tout danger de collision avec des moyens qui restent à définir (voir vidéo ci-dessus).

    Dessin d'une collision entre un astéroïde et la Terre. © Don Davis, Nasa, DP

    Dessin d'une collision entre un astéroïde et la Terre. © Don Davis, Nasa, DP

    Les grands cataclysmes sont particulièrement rares. Ils ne surviennent pas plus d'une fois tous les 100 millions d'années. Quant à une catastrophe de moindre envergure, nous avons des chances d'y échapper puisque la présence humaine ne s'étend que sur 3 % de la surface de la Terre.

    LeBarringer Meteor Craterprès de Winslow, en Arizona, estun des exemples les mieux conservés de cratères d'impact sur Terre. © D. Roddy, Wikimedia Commons, DP

    Le Barringer Meteor Crater près de Winslow, en Arizona, est un des exemples les mieux conservés de cratères d'impact sur Terre. © D. Roddy, Wikimedia Commons, DP

    Enfin, l'histoire nous montre clairement que nous avons beaucoup à apprendre sur les astéroïdes. À ce sujet, en février 1996, la Nasa a lancé la sonde Near Shoemaker (Near pour Near-Earth Asteroïd Rendezvous) qui se plaça en orbite autour de l'astéroïde 433 Éros en février 2000 et qui finit sa mission en février 2001.