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    Rolph Meier nous donne quelques conseils d'observation des comètes. Évitez l'amas de la Vierge, vous y passeriez trop de temps à constater que vous avez vu une galaxie de plus appartenant à cet amas. La Grande OurseGrande Ourse n'est guère meilleure.

    Comet (Lorenzo Benatti). © Hubble Esa, <em>Wikimedia commons,</em> CC 2.0
    Comet (Lorenzo Benatti). © Hubble Esa, Wikimedia commons, CC 2.0

    Rolph Meier évite également l'horizon ouest : astucieusement il précise que l'objet douteux sera sous l'horizon avant que vous ne l'ayez identifié, ce qui est très décevant. Si cela est vrai pour une nébulosité faible, l'argument est moins fort quand son éclat augmente comme le prouvent les découvertes de Bradfield ou Ikeya.

    Image du site Futura Sciences

    Les conseils de Rolph Meier pour l'observation des comètes

    Comme Meier veut utiliser son instrument au maximum de ses possibilités, il ne cherche ni au crépuscule ni lorsque la Lune est présente. Bradfield se couche en général plus tôt que lui et se lève sans doute avant. Sauf peut-être après la Pleine Lune, car Meier ne veut pas manquer ces matins après lesquels chacun a été stoppé dans ses recherches depuis 15 jours.

    En moyenne, il trouve des objets suspects trois à quatre fois par séance. Ce nombre n'est faible que parce qu'il connaît très bien le ciel, que son instrument est bien réglé et qu'il a une bonne documentation. Quand il pense « tenir » une comète, l'heure qui suit est cruciale, tout comme pour Ikeya : il faut faire une mesure de position et une autre de mouvement apparent. Pour deux raisons : avant tout être capable de retrouver l'objet plus tard dans la nuit, et surtout la nuit suivante ; ensuite il faut communiquer ses observations à d'autres observateurs.

    Imaginons qu'une comète soit découverte au Japon : elle peut être suivie (confirmée) en Europe la même nuit, puis en Amérique du Nord. Quand Meier découvrit 1978 f, il ne perdit pas de temps à la photographier : il rentra chez lui aussi vite qu'il put... pour téléphoner à Brian G. Marsden, le responsable du service des télégrammes de l'Union astronomique internationale (UAI) ! Tout le monde ne peut faire cela : M. Marsden reçoit des quantités de « fausses » observations, (toujours envoyées de bonne foi), peu d'amateurs sont « crédibles » et la machine des télégrammes ne se mettra pas en route immédiatement. Sauf si l'information provient d'un observatoire dans lequel se trouve un astronomeastronome qui aura pris la peine de vérifier vos assertions. Ce n'est pas une garantie ultime, mais peu d'erreurs sont malgré tout commises avec cette méthode.

    Il faut donc être crédible auprès de l'observatoire le plus proche de votre domicile. Ce n'est pas une tâche facile...

    Spécialiste des questions cométaires, Michel Festou a l'impression que la méthode Meier est extrêmement prometteuse et qu'elle mérite d'être employée plus largement. Les régions polaires par exemple ne sont pas assez observées, l'écliptiqueécliptique aussi devrait être fructueux. C'est là, et l'auteur le confirme après un relevé des coordonnées de nombreuses comètes, à plus ou moins 10° que l'on trouve 95 % des périodiques, lesquelles sont souvent autour des magnitudesmagnitudes 10 à 13 lorsqu'elles s'approchent de 1 UAUA. Passez donc plus de temps à regarder les élongationsélongations 60-150° et 210-300° du SoleilSoleil (comprenant les ascensions droitesascensions droites 4-12 h et 14-22 h). Les zones 300-60° étant trop proches du Soleil, alors que dans la zone 150-210° les comètes sont nécessairement à plus de 1 UA et donc plus faibles.

    Mais dans ce cas, la difficulté réside dans le grand nombre d'astéroïdesastéroïdes qui peuvent tromper l'observateur. Mais est-il besoin de rappeler qu'un astéroïde n'a pas de chevelure ?