L’Agence spatiale européenne a mis en ligne une vidéo qui donne un aperçu de la première mission inhabitée du véhicule spatial Orion de la Nasa pour lequel elle fournit le module de service. Cette vidéo se focalise sur le rôle du module de service qui équipe Orion. C'est pour nous l'occasion de vous en dire un peu plus sur ce module essentiel au fonctionnement du véhicule Orion. Les astronautes américains boiront et respireront made in Europe !


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    Le module de service européen est la contribution de l'ESA au véhicule spatial OrionOrion. Dans ce cadre, l'ESA finance à hauteur de 450 millions d'euros le développement et la production des premiers modules de service. Cette somme correspond à la contrepartie du loyer dont l'ESA devait s'acquitter auprès de la Nasa pour la période 2018-2020. Une contribution qui se fait dans le cadre du barter element, un système mis en place par les partenaires de l'Agence spatiale internationale où chacun finance sa part de l'utilisation de l'ISSISS par la fourniture d'un service du même montant que sa contribution. Jusqu'en 2017, l'ESA s'est acquittée de ses charges avec les cinq missions de l'ATV. 

    Ce module de service non pressurisé se présente sous la forme d'un cylindre de 4,1 mètres de diamètre, de 2,7 mètres de long (4 mètres avec le moteur) et comprend quatre panneaux solaires de 19 mètres d'envergure une fois déployés. Il est conçu et construit par Airbus. D'une masse totale légèrement supérieure à 13 tonnes, ce module emportera 8,6 tonnes d'ergols qui alimenteront un système de propulsion principal et 32 micropropulseurs. Outre sa capacité de propulsion principale et de contrôle d'attitude, il assurera l'alimentation électrique, le contrôle thermique (le maintien du véhicule à la bonne température) et fournira la puissance électrique nécessaire au bon fonctionnement du véhicule. En plus de stocker les réserves d'eau, d'oxygèneoxygène et d'azoteazote, il pourra également transporter du fret supplémentaire.

    Le module de service d’Orion à différents moments de sa construction, à laquelle participe Thales Alenia Space sous la responsabilité d’Airbus DS. © Airbus Defence & Space, Thales Alenia Space
    Le module de service d’Orion à différents moments de sa construction, à laquelle participe Thales Alenia Space sous la responsabilité d’Airbus DS. © Airbus Defence & Space, Thales Alenia Space

    Première mission inhabitée autour de la Lune du véhicule Orion

    La première mission d'Orion, réalisée dans le cadre du programme Artemis de retour sur la LuneLune, est prévue dans le courant de l'année 2021. Baptisée Artemis 1, cette mission consistera en un vol d'essai inhabité autour de la Lune, suivant une trajectoire similaire à celle de la mission ApolloApollo 8 en utilisant la gravitégravité lunaire pour gagner de la vitessevitesse et se propulser à près de 70.000 kilomètres au-delà de la Lune, à près d'un demi-million de kilomètres de la Terre - plus loin qu'aucun humain n'a jamais voyagé. Lors de son voyage de retour, Orion effectuera un survolsurvol de la Lune avant de retourner sur Terre. La mission durera environ 20 jours et se terminera par un plongeon dans l'océan Pacifique sans le module de service qui sera séparé du véhicule et brûlera dans l'atmosphèreatmosphère.

    Voir aussi

    « En avant vers la Lune ! » Interview de Didier Schmitt, expert sur l'exploration humaine et robotique à l'ESA

    Intégration du module de service au véhicule spatial Orion. © Nasa
    Intégration du module de service au véhicule spatial Orion. © Nasa

    Le succès d'Artemis 1 conditionne le retour sur la Lune des Américains dès 2024

    L'objectif de cette mission consiste à valider à la fois les performances de la capsule et le module de service avant son utilisation pour le vol habité, et celles du lanceurlanceur SLS. Ce vol d'essai ouvrira la voie à la première mission avec un équipage à bord (Artemis 2Artemis 2), puis à Artemis 3Artemis 3, celle-là même qui enverra deux astronautesastronautes américains, une femme et un homme, débarquer sur la Lune en 2024 (si le successeur de Donald Trump maintient cette date).

    Pour rappel, la capsule Orion a déjà réalisé un vol d'essai, sans son module de service. Réalisé en décembre 2014 et baptisé Exploration flight test 1 (EFT-1), ce vol avait pour but de tester le bouclier thermique, le plus grand jamais construit pour une capsule (cinq mètres de diamètre), puis de valider les systèmes de la capsule comme l'avionique, le contrôle d'attitude et les parachutes. En juillet 2019, la Nasa a testé le système d'interruption d'urgence du lancement (tour de sauvetage). Cet essai avait pour but de tester en conditions quasi réelles l'évacuation d'astronautes au cas où un problème ou une explosion se produirait peu après le lancement du lanceur au sommet duquel ils se trouveront.