Des chercheurs ont étudié le magnétisme de météorites retrouvées sur Terre. Ils en ont tiré des informations précieuses sur l’histoire du Système solaire et la manière dont certaines planètes, comme la nôtre, ont pu devenir habitables et maintenir des conditions propices à la vie.


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    Celles que les planétologues appellent les chondrites carbonées sont des météorites pierreuses issues d'astéroïdes. Elles renferment du carbone et pour certaines, de l'eau et des acides aminésacides aminés. Aujourd'hui, des chercheurs de l’université de Rochester, aux États-Unis, annoncent être parvenus à déterminer à quel moment de l'histoire ces météorites ont pénétré pour la première fois le Système solaire interne.

    « Il y a plusieurs années, nous avons réalisé que nous pouvions utiliser le magnétisme des météorites issues d'astéroïdes pour déterminer à quelle distance celles-ci se trouvaient du Soleil lorsque leurs minérauxminéraux magnétiques se sont formés », explique John Tarduno, chercheur à l'université de Rochester, dans un communiqué.

    Les chercheurs ont ainsi étudié le magnétismemagnétisme de la météorite Allende. Ce n'est pas la première fois que cette dernière attire l'attention. Elle est tombée au Mexique en 1969. Et c'est la plus grande météorite chondritechondrite carbonée trouvée sur Terre. Elle renferme notamment des minéraux -- des inclusions de |ede745c84f3d0d3266b506cab42a43b2|-aluminiumaluminium -- que les astronomesastronomes pensent être les premiers solidessolides formés dans le Système solaire.

    Selon des chercheurs de l’université de Rochester, dans le Système solaire primitif, les vents solaires ont magnétisé les astéroïdes qui ont plus tard donné les météorites chondrites carbonées. © Michael Osadciw, Université de Rochester
    Selon des chercheurs de l’université de Rochester, dans le Système solaire primitif, les vents solaires ont magnétisé les astéroïdes qui ont plus tard donné les météorites chondrites carbonées. © Michael Osadciw, Université de Rochester

    Le rôle de Jupiter

    Les chercheurs de l'université de Rochester ont d'abord établi que le magnétisme d'Allende ne résultait pas d'un astéroïde parent différencié, mais de minéraux magnétiques inhabituels. Puis, ils ont identifié des météorites contenant d'autres minéraux susceptibles d'enregistrer les premières magnétisations du Système solaire. Ces données combinées avec des travaux théoriques et des simulations informatiquessimulations informatiques montrent que les premiers corps du Système solaire ont été magnétisés par les vents solairesvents solaires qui les enveloppaient.

    C'est ainsi que les chercheurs ont pu établir que les astéroïdes parents des chondrites carbonées ont rejoint la ceinture d'astéroïde en provenance du Système solaire externe dès les cinq premiers millions d'années de notre histoire. Il y a 4,562 milliards d'années, donc.

    Un modèle commun aux systèmes d’exoplanètes

    Des conclusions qui iraient dans le sens de la théorie dite du « grand virement de bord » qui envisage une double migration de Jupiter dans les premiers millions d'années de la formation de notre système. Une migration qui aurait d'abord séparé les astéroïdes pour ensuite les mélanger. « Ce mouvementmouvement précoce des astéroïdes chondrites carbonés prépare le terrain pour une nouvelle dispersion des corps riches en eau -- potentiellement vers la Terre -- plus tard dans le développement du Système solaire », explique John Tarduno. De quoi préciser comment la Terre est devenue habitable. « Et il peut s'agir d'un modèle commun aux systèmes d'exoplanètesexoplanètes. »


    La Terre a été très tôt habitable

    L'apparition de la vie sur Terre est difficile à dater et les scientifiques ont bien du mal à déterminer les premiers processus qui ont donné naissance aux premières briques du vivant. C'est d'autant plus difficile a déterminer, qu'aucun fossilefossile ou indice significatif vieux de plus de 3,5 milliards d'années n'existe aujourd'hui quelque part sur la planète ! La Terre les ayant complètement effacés par d'incessants processus de remodélisation de la surface provoquée par la chute de comètescomètes et d'astéroïdes, d'activités volcaniques et basaltiquesbasaltiques.

    Article de Rémy DecourtRémy Decourt paru le 04/12/2005

    Mais les résultats de nouvelles recherches sur l'histoire géologique de la Terre apportent de nouvelles informations qui amènent à repenser l'époque à partir de laquelle notre planète est devenue habitable, cette notion étant à différencier de la période à laquelle la vie est réellement apparue.

    Une récente étude tend à démontrer que des continents devaient être en place très peu de temps après la formation de la planète. Cette hypothèse, si elle se confirme, apparaît en contradiction totale avec la théorie généralement admise qui veut que la Terre, alors tout juste formée, ressemble à la LuneLune ou soit complètement dominée par des océans. Les continents se seraient formés il y à 4,4 à 4,5 milliards d'années, soit environ 500 millions d'années après la formation de la Terre (4,6 milliards d'années).

    C'est l'analyse d'un métalmétal rare, le hafniumhafnium, un élément très vieux que l'on trouve en Australie qui a permis d'en savoir plus. Cet élément a été trouvé mélangé à des cristaux de zirconzircon dans des roches qui datent d'il y a environ 4,4 milliards d'années.

    Cette étude est à rapprocher avec d'autres études qui, en 2001, démontraient que l'eau existait sur la surface de la Terre il y a approximativement 4,3 milliards d'années ou tout récemment des travaux qui ont démontré que l'atmosphèreatmosphère terrestre primitive était bien plus favorable à la vie qu'initialement pensé.