Les deux véhicules robotisés d'exploration de Mars de la NASA se portent très bien et poursuivent leur mission. Spirit, dans le grand cratère de Gusev, qui est probablement un ancien lac, et Opportunity de l'autre côté de la planète, dans la région de Meridiani Planum. Le premier rover est actuellement en route vers un grand cratère d'impact tandis que son confrère est à l'intérieur même d'un petit cratère, où il a atterri par hasard le 25 Janvier.

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    Spirit roule et Opportunity joue au géologue !

    Spirit roule et Opportunity joue au géologue !

    Opportunity joue au géologue !

    Le second robotrobot de la NASA étudie actuellement l'affleurementaffleurement rocheux à couper le souffle qui s'offre à lui. C'est la première fois que les scientifiques ont la chance d'avoir à leur portée une telle mine géologique de renseignements à la surface d'une autre planète. OpportunityOpportunity a longé progressivement le murmur de pierres qui a été dénommé de son nom « Opportunity Ledge ». Le robot a fourni de nombreuses photographiesphotographies haute résolutionrésolution qui vont permettre aux scientifiques d'établir une carte très précise de l'affleurement et de choisir ainsi les roches qui seront intéressantes à étudier.

    Déjà, la vue de ces roches stratifiées et disposées telles les dalles d'un mur antique enthousiasme les chercheurs : « Les scientifiques ont été enthousiasmés lorsqu'ils ont vu de nouveaux détails, des rochers formés d'une série de couches » a déclaré un responsable de la mission. Le robot a pris, dès sont arrivée devant l'affleurement, une photographie microscopique des mystérieuses stratesstrates qui découpent les roches comme des feuillets.
    Ces feuillets ne présentent pas, comme on pourrait le penser, une disposition parallèle ; certains sont convergents, d'autres divergents. L'origine de ces stratificationsstratifications est encore incertaine aux yeuxyeux des géologuesgéologues mais il est probable qu'un « courant » ait été à l'origine de ces strates irrégulières. Ce « courant » peut être un écoulement volcanique ; il peut également s'agir de l'action du ventvent ou encore de l'eau liquide. L'analyse de ces roches grâce aux instruments du robots pourra probablement permettre de répondre à cette question.


    Des roches aux strates non parallèles dont l'origine est incertaine (crédits : NASA/JPL)

    Quoi qu'il en soit, l'exploration de Opportunity commence très fort ! Le seul problème que nous évoquions il y a quelques semaines, à savoir le mauvais fonctionnement d'un chauffage du bras articulé, est toujours d'actualité apparemment. Dans un entretien avec le journal Le Monde daté du 11 février, Claude d'Uston, directeur de recherche au Centre d'études spatiales des rayonnements (CNRS) de Toulouse, affirme que « nous avons un petit souci côté énergie : une chaufferette du bras articulé reste allumée en permanence, ce qui risque de limiter la puissance électrique disponible ».

    Dans les prochains jours, le robot utilisera une de ses roues pour creuser un trou dans le sol. Il pourra ainsi analyser la sous-surface du sol granuleux couvert de petites sphères claires, qu'il a déjà observée.

    Spirit se dirige vers un cratère d'impact

    Le robot Spirit a quitté le premier rocher qu'il avait analysé et foré pour commencer à se diriger vers un cratère situé à 250 m de là. Le véhicule robotisé s'est mis à rouler pour la première fois depuis son problème technique qui l'a immobilisé deux semaines.
    Lorsque les ingénieurs ont tenté de faire démarrer Spirit, ils ont reçu de nombreux messages d'erreurs en provenance du robot. Ce dernier s'était en effet mis au point mort lorsqu'il était passé en mode de sûreté au moment de son accidentaccident.

    Les mécanismes très complexes des robots jouent même des tours à leurs concepteurs ! Après une correction de cette commande, le robot a pu commencer à rouler sur le sol martien du cratère de Gusev. Il est passé par-dessus le rocher Adirondack qu'il a étudié et a parcouru plus de 21,2 mètres sur le sol martien, soit un record de distance jamais parcouru sur Mars ! Le robot a effectué une partie de ce trajet de manière totalement autonome grâce à son intelligence artificielleintelligence artificielle lui faisant éviter les rochers, grâce à ses six roues motrices et ses images stéréo.

    Un petit problème est survenu mardi lorsque Spirit n'est pas parvenu à rentrer en contact avec la Terre. Son antenne grand gain, qui lui permet de communiquer directement avec les paraboles du Deep Space Network, était en effet dans l'ombre du mât du robot. Les petits chauffages qui permettent aux moteurs agissants sur l'orientation de l'antenne de fonctionner n'ont pas pu compenser les froides températures dues à l'ombre. L'antenne n'a donc pas été capable de s'orienter correctement vers la planète bleue pour qu'une session de communication puisse avoir lieu. Ce problème fut seulement momentané mais a tout de même causé un certain retard dans la mission.


    Une vue avant de Spirit le 9 février. (crédit : NASA/JPL)

    Jeudi, Spirit a pu communiquer avec la Terre à nouveau correctement. Il a pris des photographies microscopiques de belles petites dunes de sablesable qui s'étendent à sa gauche.
    Le robot continue actuellement de rouler en direction du cratère d'impact de 200 mètres de diamètre qu'il devrait atteindre vers 29 février. Il a déjà parcouru plus de 58 mètres jusqu'à présent.