Le 29 mars dernier, le satellite russe de télécommunication Express-AM 11, fournissant des services de télévision, de téléphonie, et de transmission de données sur l'Europe, la Russie, le Moyen Orient et l'Extrême Orient, connaissait une brusque défaillance qui lui faisait perdre son orientation.

au sommaire


    Après avoir constaté la perte de contact avec son satellite, la compagnie d'exploitation s'est penchée sur les données télémétriques pour déterminer les causes de l'incident : il s'agirait vraisemblablement d'une collision avec un débris orbital.

    Le satellite de télécommunication russe Express-AM11 a-t-il bien été heurté par un débris orbital ? <br />(Crédits : ESA)

    Le satellite de télécommunication russe Express-AM11 a-t-il bien été heurté par un débris orbital ?
    (Crédits : ESA)

    Lancé le 27 avril 2004 depuis BaïkonourBaïkonour, le satellite russe Express-AM 11 était venu renforcer la flottille de satellites de télécommunication russes. Equipé de 38 canaux, d'une antenne fixe, et de deux antennes mobilesmobiles, il avait permis à la Russie d'élargir ses services de télévision, de téléphonie, et de transmission de données sur l'Europe, la Russie, le Moyen Orient et l'Extrême Orient.

    Seulement, le 29 mars dernier, la compagnie exploitant le AM 11 a brusquement perdu le contact avec son satellite. La télémétrie a révélé une dépressurisation rapide du circuit fluidique permettant la régulation thermique du satellite. Cette panne met le AM 11 dans l'incapacité d'empêcher les fluctuations de température à même d'endommager son électronique embarquée.

    Dans un récent communiqué, la compagnie RSCC (Russian Satellite Communication Company) a indiqué que cette dépressurisation était probablement due à la collision du satellite avec un débris orbital. De l'avis de Nicolas Johnson, qui dirige le programme de la NASA en charge du suivi des débris orbitaux, un tel impact est possible mais extrêmement rare en orbite géostationnaire. Le dernier incident en date concernait le satellite Olympus de l'ESAESA, percuté par un météoremétéore en août 1993.

    « Il n'est pas rare que, lorsqu'un satellite tombe en panne, son opérateur déclare qu'il a été heurté par quelque chose », précise Johnson avec un certain scepticisme.

    Si la compagnie venait à perdre complètement le contrôle de son satellite, la destruction d'Express-AM 11 pourrait bien accroître le nombre de débris orbitaux flottant autour de la Terre...