La controverse autour de la météorite martienne ALH84001 n'est décidément pas finie. En août 1996, la NASA avait annoncé de façon tonitruante la découverte de fossiles martiens au cœur de cette météorite extirpée des glaces de l'Antarctique. Aujourd'hui, après des milliers d'études, tous les indices présentés comme des preuves de l'existence d'une vie martienne ont été jetés aux oubliettes. Tous, sauf un. ALH84001 renferme effectivement en son sein, dans des nodules de carbonates, des cristaux de magnétite d'une pureté incroyable.

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    météorite martienne ALH84001

    météorite martienne ALH84001

    Etant donné que sur Terre, seules des bactériesbactéries sont capables d'en fabriquer de pareils (elles s'en servent comme d'une boussole), cet oxyde de fer était considéré comme un biomarqueur fiable et solide.

    Il y a quelques mois, une équipe scientifique avait cependant montré que les atomes d'oxygène des cristaux de magnétitemagnétite étaient alignés sur le même plan que ceux des cristaux de carbonates, ce qui prouvait qu'ils étaient apparus directement là où on les observe encore aujourd'hui, dans les carbonates, et certainement pas dans l'intérieur humide d'une cellule martienne. La découverte paraissait assez importante pour mettre définitivement un terme à la controverse qui entoure ALH84001, mais la riposte ne s'est pourtant pas fait attendre.

    D'après un article paru dans le numéro d'août de la revue Applied and Environmental Microbiology, 25 % des cristaux de magnétite emprisonnés dans ALH84001 seraient indubitablement d'origine biologique. Pour arriver à cette conclusion, les chercheurs ont déterminé les principales propriétés de tous les cristaux de magnétite trouvés dans la météoritemétéorite. Ce recensement a montré que si certains cristaux n'ont effectivement rien d'exceptionnel, un quart d'entre eux nécessiteraient l'intervention de microorganismesmicroorganismes pour apparaître (en l'état actuel de nos connaissances). On l'aura compris, outre des études qui doivent être réalisées à l'échelle du nanomètrenanomètre ou pire, les scientifiques font également face à un autre problème de taille : ils n'étudient pas la même chose. ALH84001 est hétérogène à tous les niveaux, ce qui fait que les quelques milligrammes de roches envoyés à un laboratoire peuvent être bien différents de ceux fournis à un autre (ce qui peut conduire à des interprétations erronées).

    En ce qui concerne la magnétite, la prochaine étape sera donc de vérifier si les plans atomiques des cristaux catalogués comme "biologiques" sont alignés ou non avec ceux des carbonates. En attendant, force est de constater qu'après six années d'études intensives, ALH84001 garde encore son plus grand secret ...