Il est un artiste suédois qui, depuis 25 ans maintenant, nourrit une ambition des plus… lunaires. Et c’est le cas de le dire ! Mikael Genberg est en passe de réussir l’impossible, installer une petite maison rouge sur la surface de la Lune. Un projet complètement insolite entre art, aérospatial et ingénierie.


au sommaire


    Depuis le 14 décembre 1972 et la mission Apollo 17, plus aucun homme ni aucune femme n'a foulé de ses pieds le sol de la Lune. Mais il y persiste quelques traces du passage des humains...

    Un projet extravagant

    En 1999, Mikael Genberg découvre que la Suède, son pays natal, est à l'origine de la création de la première sonde lunaire européenne. L'idée de placer une maisonnette sur la Lune germegerme alors dans son esprit. Dès lors, il travaille à l'élaboration de la Moonhouse, inspirée des habitations traditionnelles suédoises peintes en rouge de Falun, pendant deux décennies. Le projet s'accélère grandement ces trois années grâce aux progrès technologiques.

    Une centaine de personnes issues de différents domaines (monde du sport, de l'art, des affaires et de la technologie spatiale) gravitent autour de ce concept, apportant leur expertise pour concrétiser enfin l'envoi de la maisonnette rouge sur la Lune. Cette dernière a d'ailleurs passé une batterie de tests (chocs, vibrations intenses...) pour prouver qu'elle pouvait résister aux potentiels aléas rencontrés pendant son voyage et ainsi atteindre sans encombre sa parcelle lunaire. Pour Mikael Genberg, « l'œuvre d'art, la première maison sur la Lune peut, peut-être, être un symbole de la quête éternelle de la vie pour survivre et se développer ; une perspective sur l'existence et un regard vers la terre ».

    L'artiste Mikael Genberg et son œuvre, la <em>Moonhouse.</em> © Mikael Genberg
    L'artiste Mikael Genberg et son œuvre, la Moonhouse. © Mikael Genberg

    La maquette de la Moonhouse, déjà dans l’espace

    Le 15 janvier dernier, la fuséefusée Falcon 9 de SpaceX a lancé deux atterrisseurs privés, Blue Ghost et Resilience (ce dernier créé par la start-upstart-up japonaise iSpace), emportant avec eux la maquette de la Moonhouse.

    À son arrivée sur la Lune, la maison rouge sera déplacée par Tenacious - un rover également fabriqué par iSpace qui explorera la surface lunaire -, puis transportée jusqu'au lieu préalablement déterminé.

    La <em>Moonhouse</em> montée sur le rover lunaire Tenacious d'iSpace. © Mikael Genberg
    La Moonhouse montée sur le rover lunaire Tenacious d'iSpace. © Mikael Genberg

    La Moonhouse, dont le financement privé a coûté entre 620 000 et 888 000 dollars, devrait atteindre son emplacement fin avril-début mai 2025 pour ne plus y bouger.

    Elle rejoindra la première œuvre d'art à avoir été envoyée sur la Lune à la fin des années 1960, le Moon Museum, un waferwafer minuscule en céramiquecéramique sur lequel six illustres artistes de l'époque, dont Andy Warhol, ont chacun réalisé un dessin.

    La Moonhouse et le rover lunaire Tenacious par iSpace. © iSpace, YouTube

    Entre art et innovation, la Moonhouse vient de démontrer que plusieurs domaines peuvent s'unir, balayant d'un coup de fusée les limites du possible.