Les explosions d’étoiles en supernova sont incroyablement violentes. La formidable énergie qu’elles libèrent peut avoir des impacts jusque sur la Terre. Et des chercheurs ont tenté d’en trouver quelques traces dans les cernes de nos arbres.


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    Une diminution de la couche d'ozonecouche d'ozone, une augmentation des rayons cosmiques s'accompagnant potentiellement d'une augmentation des oragesorages et des feux de forêt, le début d'une ère glaciaire, la multiplication des mutations et des cancerscancers, voire une extinction de masseextinction de masse. Ce sont quelques-uns des effets potentiels que pourrait avoir une explosion d'étoile en supernova qui se produirait dans le voisinage -- cosmiquement parlant -- de notre Terre.

    Plus modestement, ce type d'événement pourrait, par le passé, avoir laissé des traces... dans les cernes de nos arbres. Pour le vérifier, des scientifiques de l’université du Colorado à Boulder (États-Unis) se sont lancés à la recherche de quelques-unes de ces empreintes d'explosions d'étoiles en supernova. Leurs résultats -- qui demandent encore confirmation -- suggèrent que ce type d'événement a résulté en au moins quatre perturbations du climatclimat de notre Planète au cours des 40.000 dernières années.

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    Des indices en Antarctique qu’une supernova a arrosé la Terre et fer radioactif

    Plus précisément, les chercheurs se sont intéressés à la quantité de carbone 14 présente dans les cernes des arbresarbres étudiés. Parce que rappelons que cet isotope radioactif du carbone se forme justement lorsque des rayons cosmiques bombardent l'atmosphèreatmosphère de la Terre. De manière quasi constante, donc. Et parce que les arbres, en grandissant, piègent une partie de ce carbone 14 de la même manière qu'ils piègent le carbone tout court.

    Les astronomes étudient les explosions en supernovae en observant les nébuleuses qu’elles ont laissées derrière elles, comme ici, les restes de la supernova de Kepler. © Nasa
    Les astronomes étudient les explosions en supernovae en observant les nébuleuses qu’elles ont laissées derrière elles, comme ici, les restes de la supernova de Kepler. © Nasa

    Coïncidence apparente avec huit explosions d’étoiles proches en supernova

    Cependant, les chercheurs ont observé qu'à certaines périodes, la concentration en carbone 14 dans les cernes des arbres augmente brusquement. Sans qu'ils puissent y rattacher un événement terrestre. Première hypothèse : ces pics seraient dus à des éruptions solaires hors norme. Seconde hypothèse, celle défendue par les chercheurs de l'université du Colorado : un rayonnement cosmique émis par l'explosion d'une étoile relativement proche en supernova. Une hypothèse étayée par le fait que les astronomesastronomes ont déjà enregistré, pour des supernovaesupernovae dans d'autres galaxiesgalaxies, une production incroyable de rayonnements gamma.

    Ainsi, les chercheurs ont travaillé sur une liste de supernovae apparues à proximité de notre Planète au cours des 40.000 dernières années. Ils ont comparé les dates d'apparition aux cernes des arbres. Et les huit supernovae les plus proches semblent bien pouvoir être associées à des pics jusqu'alors inexpliqués dans les taux de carbone 14. Quatre sont même considérées comme particulièrement prometteuses.

    Trop d’incertitude sur l’âge des supernovae

    Les chercheurs présentent notamment l'exemple d'une étoile de la constellation des Voiles. Située à 815 années-lumièreannées-lumière de la Terre, elle a explosé en supernova il y a environ 13.000 ans. Peu de temps après, les niveaux de carbone 14 enregistrés sur notre Planète ont bondi de près de 3 % ! Mais, le « environ » qui accompagne la date de l'explosion pose tout de même problème. Car les astronomes ont du mal à dater précisément le moment des explosions. L'erreur sur celle de l'étoile de la constellationconstellation des Voiles pourrait aller jusqu'à... 1.500 ans. De quoi mener à une révision complète des résultats présentés par les chercheurs de l'université du Colorado. Pour faire le lien entre les cernes des arbres et les supernovae, il faudra donc encore améliorer la précision de ces mesures et de ces estimations.