Pas de week-end à bord de la Station spatiale internationale. Dimanche, Thomas Pesquet et son collègue japonais Akihiko Hoshide sortiront dans l'espace pour préparer l'installation d'un nouveau panneau solaire qui sera livré en 2022. 


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    Thomas PesquetThomas Pesquet qui vient d'apprendre qu'il sera le commandant de la Station spatiale internationale à partir du 4 octobre jusqu'à la date de son départ du complexe orbitalcomplexe orbital, prévu vers la mi-novembre, réalisera une nouvelle sortie dans l'espace. La quatrième de la mission.

    Cette sortie d'une durée de six heures environ est prévue dimanche après-midi et devrait débuter à 14 h 30, heure de Paris (à suivre en direct sur ESA-TV). Il sera accompagné de l'astronaute japonais Akihiko Hoshide, l'actuel commandant de la Station. Les deux astronautes prépareront l'installation du troisième des six panneaux solaires de nouvelle génération iRosa, dont les deux premiers ont été installés lors des trois précédentes sorties (juin 2021). Ce troisième panneau sera livré en 2022 par SpaceXSpaceX.

    Les sorties dans l'espace ont rythmé la fin de semaine des astronautes 

    Cette sortie intervient après la sortie dans l'espace des cosmonautes Oleg Novitskiy et Pyotr Dubrov qui s'est déroulée jeudi 9 septembre et principalement consacrée à l'installation du module Nauka dont l'arrivée mouvementée avait suscité quelques tensions au sein des partenaires de l'ISS.

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    Sortie dans l’espace de Thomas Pesquet : une activité qui n'est pas sans risque

    Après deux sorties réalisées lors de la mission ProximaProxima en 2017 et les trois effectuées entre le 16 et le 25 juin dans le cadre de la mission Alpha, Thomas Pesquet comptera donc six sorties dans l'espace. Un record pour un astronaute français.

    L'astronaute européen Thomas Pesquet lors de sa troisième sortie dans l'espace, le 25 juin 2021. © Nasa, ESA
    L'astronaute européen Thomas Pesquet lors de sa troisième sortie dans l'espace, le 25 juin 2021. © Nasa, ESA

    Thomas Pesquet : une troisième et dernière sortie aujourd'hui pour terminer le job

    Article de Rémy DecourtRémy Decourt publié le 28 juin 2021

    Troisième sortie pour Thomas Pesquet et Shane Kimbrough pour installer le deuxième panneau solairepanneau solaire iRosa destiné à augmenter les capacités de production d'énergie de la Station spatiale internationale. Pour l'astronaute européen, cette sortie lui permettra d'égaler un record, après en avoir battu et, à deux minutes près, failli en décrocher un troisième !

    L'installation du premier panneau solaire de nouvelle génération iRosa s'étant avérée plus complexe et plus longue que prévu, les astronautes Thomas Pesquet et Shane Kimbrough sont donc contraints, mais peut-on parler de contrainte quand il s'agit de sortir dans l'espace, de remettre leur combinaison et sortir une troisième fois à l'extérieur du complexe orbital pour terminer le job. Ce job consistera à l'installation d'un deuxième panneau solaire iRosa.

    Si les deux astronautes ne rencontrent pas de problème, cette sortie de 6 heures 30 minutes devrait suffire pour installer et brancher le panneau solaire.

    Troisième sortie dans l'espace à voir en direct à partir de 12 h 30, heure de Paris. © Nasa

    Une petite histoire de records franco-français

    Depuis sa deuxième sortie dans l'espace, Thomas Pesquet est le recordman français de durée en matièrematière de sortie spatiale avec, au total, 26 heures et 15 minutes cumulées au compteur. Un record qui était détenu depuis 19 ans par l'astronaute français Philippe Perrin et acquis au cours de son unique mission en 2002 à bord de la Station spatiale internationale. Il avait alors réalisé trois sorties dans l’espace pour une durée cumulée de 19 heures et 31 minutes.

    Installation et mise en service du premier panneau iRosa qui doit augmenter la production d'électricité disponible pour la Station. Il a été installé sur le même point d’appui qui supporte l’actuel panneau solaire mais pour éviter qu’il ne le « touche », il est incliné de 10 degrés. © Nasa
    Installation et mise en service du premier panneau iRosa qui doit augmenter la production d'électricité disponible pour la Station. Il a été installé sur le même point d’appui qui supporte l’actuel panneau solaire mais pour éviter qu’il ne le « touche », il est incliné de 10 degrés. © Nasa

    Au terme de cette troisième sortie dans l'espace, Thomas Pesquet devrait égaler le record du nombre de sorties dans l'espace réalisé au cours d'une seule mission (3) que détient également Philippe PerrinPhilippe Perrin. Ce vétéran détient un troisième record que Thomas Pesquet a failli lui ravir. Il s'en est fallu de peu, à deux minutes près. Perrin détient également le record français de la sortie dans l'espace la plus longue qui est de 7 heures et 17 minutes. Lors de la première sortie dans l'espace, le 16 juin, Thomas est resté 7 heures 15 minutes dans l'espace !


    En vidéo : le déploiement complet du nouveau panneau solaire installé par Thomas Pesquet et Shane Kimbrough

    Article de Rémy Decourt publié le 21/06/2021

    La deuxième sortie de Thomas Pesquet et Shane Kimbrough s'est bien mieux déroulée que la première, mais tous les objectifs n'ont pas été atteints. Si le déploiement du premier panneau solaire iRosa a pu se faire, le deuxième sera installé lors d'une troisième sortie, prévue le 25 juin. Une vidéo montre le déploiement du panneau.

    Sur son compte twittertwitter, Thomas Pesquet avait indiqué vouloir remettre les pendules à l'heure après la petite déconvenue de la première EVA (extra-vehicular activity) qui, et c'est le moins que l'on puisse dire, ne s'est pas déroulée comme prévu. Des ennuis techniques sur le scaphandre de Shane Kimbrough avaient contraint l'Américain à retourner dans le sas du module Quest de l'ISS pour le réinitialiser. À la suite de quoi, les deux astronautes n'avaient pas pu rattraper le retard pris. « Panneau solaire : 1, Shane et Thomas : 0 Match retour demain ! », avait-il écrit plusieurs heures avant de sortir dans l'espace pour sa deuxième EVA, réalisée dimanche après-midi.

    Panneau solaire :  1, Shane et Thomas : 1

    Cette fois-ci, la deuxième sortie extravéhiculaire des deux astronautes s'est bien mieux déroulée que la précédente, même si tous les objectifs n'ont pas été atteints. Le câblage et les branchements du premier panneau solaire iRosa se sont avérés bien plus complexes à réaliser que ne l'imaginaient les responsables de la mission et les deux astronautes. Hervé Stevenin, l'instructeur de l'Agence spatiale européenneAgence spatiale européenne qui dirige l'entraînement aux sorties extravéhiculaires des astronautes européens à l'EAC, nous avait prévenus que l'installation de ces panneaux allait être complexe (lire son interview, plus bas dans la page). Malgré cette complexité, tous étaient convaincus que les deux panneaux solaires iRosa auraient été installés en deux EVA !

    Plus de trois heures auront été nécessaires à Thomas Pesquet et Shane Kimbrough pour mener à bien cette tâche. Or, la durée des sorties dans l’espace étant limitée à six heures trente minutes pour des raisons de sécurité, mais pouvant être prolongée de moins d'une heure dans des cas très particuliers, les deux astronautes et la NasaNasa ont très vite compris que l'installation du deuxième panneau solaire n'était pas possible avec des délais aussi courts. Cela dit, ce retard est sans conséquence sur la production et la distribution d'électricité. Les panneaux en service sont suffisants pour répondre aux besoins énergétiques du complexe orbital.

    Une troisième sortie dans l'espace sera donc nécessaire. La Nasa la prévoit le 25 juin. Sans surprise, les deux astronautes s'y colleront.

    Thomas Pesquet et Shane Kimbrough lors de leur sortie extravéhiculaire du 16 juin 2021. Thomas est à droite de l'image. Les deux astronautes avaient pour tâche d'installer un premier panneau solaire iRosa, que l'on peut voir au premier plan. Long de 19 mètres et large de 6 mètres, il se présente roulé sur lui-même en deux cylindres repliés l’un sur l’autre. © Nasa
    Thomas Pesquet et Shane Kimbrough lors de leur sortie extravéhiculaire du 16 juin 2021. Thomas est à droite de l'image. Les deux astronautes avaient pour tâche d'installer un premier panneau solaire iRosa, que l'on peut voir au premier plan. Long de 19 mètres et large de 6 mètres, il se présente roulé sur lui-même en deux cylindres repliés l’un sur l’autre. © Nasa

    Suivez en direct la deuxième sortie dans l'espace de Thomas Pesquet et Shane Kimbrough

    Article de Rémy Decourt publié le 20/06/2021

    Les sorties dans l'espace ne sont pas des activités routinières et sans risque pour les astronautes, comme le montre celle de Thomas Pesquet et de Shane Kimbrough qui ne s'est pas déroulée comme prévu. Les deux astronautes devraient de nouveau sortir dimanche, pour terminer le job. Une troisième sortie pourrait être nécessaire si les deux panneaux solaires iROSA à installer ne sont pas mis en service avant la fin de cette deuxième sortie extravéhiculaire.

    Les sorties dans l'espace ne sont pas des activités routinières et sans risque pour les astronautes, comme l'ont montré les différents « couacs » qui ont marqué l'EVA du 16 juin. Hervé Stevenin, l'instructeur de l'Agence spatiale européenne qui dirige l'entrainement aux sorties extravéhiculaires des astronautes européens à l'EAC, nous avait prévenus que cette EVA était annoncée comme complexe.

    L'intégralité de la sortie extravéhiculaire est à suivre en direct sur ESA Web TV. La prise d'antenne débute à 12 h 30, heure de Paris. Le canal 2 proposera des commentaires en français, avec plusieurs experts du Cnes et de l'ESA. La sortie du sas est prévue à 14 h 00.

    En direct, la deuxième sortie extravéhiculaire de Thomas Pesquet et Shane Kimbrough. © ESA

    Cette première sortie dans l'espace ne s'est donc pas déroulée comme prévu en raison de différents incidents sans gravitégravité pour la sécurité des deux astronautes. Le principal problème a été un dysfonctionnement de la combinaison de l'astronaute américain qui l'a contraint à retourner dans le sas du module Quest de l'ISS pour vérifier son bon fonctionnement et la réinitialiser. À la suite de quoi, les deux astronautes n'ont pas pu rattraper le retard pris, malgré que la Nasa ait décidé d'augmenter la durée de sortie. Sept heures et 15 min, contre les six heures et demie initialement prévues. Tous les objectifs prévus n'ont pas été atteints, dont la mise en service du premier panneau iROSA. Ce panneau a certes été installé sur la grande poutrepoutre, qui supporte l'ensemble des panneaux solaires du complexe orbital, mais n'a pas été déployé.

    Shane Kimbrough lors de la sortie extravéhiculaire le 16 juin 2021 qui s'affaire autour du premier iROSA dont ont peut voir qu'il est roulé sur lui-même en deux cylindres repliés l’un sur l’autre. Et non, l'astronaute américain ne « marche » pas sur les panneaux solaires actuellement en service. © Nasa
    Shane Kimbrough lors de la sortie extravéhiculaire le 16 juin 2021 qui s'affaire autour du premier iROSA dont ont peut voir qu'il est roulé sur lui-même en deux cylindres repliés l’un sur l’autre. Et non, l'astronaute américain ne « marche » pas sur les panneaux solaires actuellement en service. © Nasa

    Une deuxième sortie pour continuer le travail

    Ce dimanche 20 juin, Thomas Pesquet et Shane Kimbrough devraient de nouveau sortir dans l'espace. En tant que leader de la sortie, Thomas est EV1 et portera une combinaison avec des rayures rouges, Shane, sans rayures, est EV2. La Nasa annoncera samedi soir ou dimanche matin si elle maintient cette deuxième sortie. Si elle est maintenue, la Nasa devra décider si Thomas Pesquet et Shane Kimbrough terminent la mise en service du panneau installé lors de la première sortie ou s'ils se concentreront uniquement sur l'installation du deuxième panneau iROSA.


    Sortie de Thomas Pesquet dans l’espace : une intervention extravéhiculaire « complexe » nous explique son entraîneur

    Article de Rémy Decourt publié le 16/06/2021

    C'est à 14 h 00, heure de Paris, que Thomas Pesquet et Shane Kimbrough sortiront dans l'espace pour débuter la première des deux EVA prévues. Ils ont pour tâche d'installer un nouveau panneau solaire, ce qui s'avère complexe. Hervé Stevenin, instructeur de l'Agence spatiale européenne, qui dirige l'entraînement aux sorties extravéhiculaires des astronautes européens, nous explique la complexité de la tâche et pourquoi les astronautes européens sont très bien considérés par la Nasa.  

    C'est aujourd'hui que Thomas Pesquet et Shane Kimbrough vont sortir dans l'espace et réaliser la première des deux sorties extravéhiculaires (EVA) prévues pour installer deux des six nouveaux panneaux solaires de la Station spatiale internationale. Cette sortie dans l'espace est à suivre en direct (voir ci-dessous). La diffusiondiffusion débutera à partir de 12 h 30.

    En direct, la sortie dans l'espace de Thomas Pesquet et Shane Kimbrough. © Nasa

    La Station spatiale internationale compte huit paires de panneaux solaires. La première a été installée en décembre 2000 et continue de fonctionner malgré une durée de vie de 15 ans. Les autres datent de 2006, 2007 et 2009. Ces panneaux solaires montrent des signes de vieillissement et de dégradation. Rien d'anormal puisqu'ils ont été conçus pour une durée de vie d'au moins 15 ans. Cette dégradation des performances a poussé les partenaires de l'ISS à imaginer comment augmenter la puissance électrique de l'ISS sans changer les panneaux solaires. D'où cette idée de panneaux à dérouler devant les panneaux existants et d'utiliser les mêmes points d'appuis sur la grande poutre. Ces nouveaux panneaux de nouvelle génération sont appelés iROSA, pour ISS Roll-Out Solar Array. Long de 19 mètres et large de 6, chaque panneau est empaqueté autour de deux rouleaux que les deux astronautes devront donc déployer !

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    Sortie dans l’espace de Thomas Pesquet : une activité qui n'est pas sans risque

    Comme nous l'explique Hervé Stevenin, l'instructeur de l'Agence spatiale européenne qui dirige l'entraînement aux sorties extravéhiculaires des astronautes européens à l'EAC, « cette sortie dans l'espace est une première et s'avère complexe ». L'objectif de l'EVA est d'installer deux des six panneaux iROSA (ISS Roll-Out Solar Array). Bien que la sortie soit prévue pour durer 6 h 30, la Nasa estime que l'installation de ce nouveau panneau peut se faire en 5 h 30. Si c'est le cas, les deux astronautes utiliseront l'heure restante pour avancer le travail à réaliser lors de leur prochaine sortie, prévue dimanche et qui consistera à installer un deuxième panneau iROSA.

    Hervé Stevenin, instructeur de l’Agence spatiale européenne qui dirige l'entraînement aux sorties extravéhiculaires des astronautes européens au Centre européen des astronautes, à Cologne (EAC). © Nasa
    Hervé Stevenin, instructeur de l’Agence spatiale européenne qui dirige l'entraînement aux sorties extravéhiculaires des astronautes européens au Centre européen des astronautes, à Cologne (EAC). © Nasa

    Chaque panneau « est roulé sur lui-même en deux cylindres repliés l'un sur l'autre et se déploiera automatiquement une fois installé par les astronautes ». Problème : le bras robotiquerobotique Canadarm2 ne « peut pas transporter ces panneaux là où ils seront installés, en bout de structure » ! La distance à parcourir est trop grande pour le bras canadien, même déplié au maximum. Résultat, les deux astronautes vont devoir faire une « sorte de transmission de relais en 3 étapes » pour amener les panneaux solaires à installer à l'extrémité de la grande poutre qui supporte les panneaux solaires du complexe orbital.

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    Concrètement, Thomas Pesquet sera « attaché par les pieds sur une plateforme elle-même rattachée au bras robotique » qui va amener l'astronaute aussi loin que possible, jusqu'à Shane qui « l'attendra sur une plateforme pour réceptionner le panneau solaire ». Le panneau iROSA sera installé sur le même point d'appui qui supporte l'actuel panneau solaire mais pour éviter qu'il ne le « touche », il sera incliné de 10 degrés. À cela s'ajoute que la phase de câblage et de branchement de ces nouveaux panneaux s'annonce délicate. Pour éviter que les panneaux solaires ne soient en fonctionnement pendant l'opération de câblage, celle-ci est programmée dans une phase de nuit orbitaleorbitale. Les panneaux « n'étant plus éclairés par le soleilsoleil, ils seront inactifs pendant le câblage ».

     L’astronaute de l’ESA Thomas Pesquet et la maquette de la Station spatiale internationale dans la piscine d’entraînement à l’impesanteur de la Nasa, située à Houston aux États-Unis. © Nasa
    L’astronaute de l’ESA Thomas Pesquet et la maquette de la Station spatiale internationale dans la piscine d’entraînement à l’impesanteur de la Nasa, située à Houston aux États-Unis. © Nasa

    Des astronautes européens dans le haut du classement

    Le choix de Thomas Pesquet pour réaliser cette sortie ne doit rien au hasard. En raison de la spécificité de leur formation, lorsque la Nasa évalue les astronautes, les Européens sont souvent identifiés comme « très bons, voire excellents, éléments pour effectuer des sorties extravéhiculaires et sont généralement classés dans le haut du classement ».

    Les européens sont souvent identifiés comme très bons, voire excellents éléments pour effectuer des sorties extravéhiculaires et sont généralement classés dans le haut du classement

    Dans le cadre du nouveau programme d'entraînement des astronautes européens, mise en place en 2007, les astronautes s'entrainent dans le bassin d'entrainement NBF (Neutral Buoyancy Facility) au Centre des astronautes européens (EAC) et dans lequel sont immergées des maquettes à l'échelle 1 de modules de la Station spatiale internationale. Cet entraînement, développé par l'ESA en partenariat avec la Nasa et « unique au monde, comble le fossé entre les compétences acquises par un astronaute en tant que plongeur sous-marinsous-marin et celles nécessaires pour un entrainement en scaphandre à la Nasa », tient à préciser Hervé Stevenin.

    Le bassin d’entraînement NBF (<em>Neutral Buoyancy Facility</em>) au Centre des astronautes européens (EAC) et dans lequel sont immergées des maquettes à l’échelle 1 de modules de la Station spatiale internationale. © ESA, S. Corvaja
    Le bassin d’entraînement NBF (Neutral Buoyancy Facility) au Centre des astronautes européens (EAC) et dans lequel sont immergées des maquettes à l’échelle 1 de modules de la Station spatiale internationale. © ESA, S. Corvaja

    L'objectif de ce programme, mis en œuvre par l'ESA à Cologne, en Allemagne, préalablement à l'entraînement des astronautes européens en scaphandre à Houston, est « d'entraîner les astronautes aux règles d'engagement à appliquer pour la sécurité et l'efficacité des astronautes en sorties extravehiculaires  ».

    Lorsque les Européens arrivent à Houston pour s'entraîner en scaphandre, ils doivent, comme leurs collègues astronautes de la Nasa, s'adapter aux difficultés des contraintes physiquesphysiques créees par la pressurisation du scaphandre, mais ils « maîtrisent déjà les règles de bases à appliquer en sorties extravehiculaires ». C'est un atout clé qui dynamise leur performance et leur ouvre la « voie pour avoir une chance d'être affectés à des sorties extravehiculaires pendant leurs futures missions spatiales, sur la base de l'évaluation de leur performances en entraînement », conclut Hervé Stevenin.


    Espace : Thomas Pesquet va opérer deux sorties extravéhiculaires cette semaine

    Article de Rémy Decourt publié le 14 juin 2021

    Thomas Pesquet et Shane Kimbrough sortiront dans l'espace mercredi et dimanche pour installer deux des six nouveaux panneaux solaires. Plutôt que de remplacer ceux déjà existants, ces nouveaux panneaux seront positionnés devant ceux qui sont déjà en place. Pour Thomas Pesquet, ces deux nouvelles sorties dans l'espace porteront à quatre le nombre total d'EVA réalisées depuis sa première mission (Proxima), dans l'espace en 2017.

    Semaine chargée pour les astronautes d'Expedition 65 qui se préparent à installer deux des six nouveaux panneaux solaires du complexe orbital. Deux sorties dans l'espace, plus communément appelées EVA, sont prévues cette semaine. Elles auront lieu mercredi 16 juin et dimanche 20 juin. Ces deux sorties seront réalisées par l'astronaute de la Nasa, Shane Kimbrough, et l'Européen, Thomas Pesquet. Chaque sortie durera environ 6 heures et 30 minutes.

    Il s'agira des 239e et 240e sorties dans l'espace depuis la Station spatiale internationale. Ces deux EVA seront les septième et huitième pour Kimbrough, et les troisième et quatrième pour Pesquet. Mais Kimbrough et Pesquet réaliseront leur troisième et quatrième sorties dans l'espace ensemble après deux sorties réalisées dans le cadre d'Expédition 50 et la mission Proxima de Thomas en janvier et mars 2017.

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    Sortie dans l’espace de Thomas Pesquet : une activité qui n'est pas sans risque

    Deux panneaux solaires iROSA, enroulés et logés dans la partie non pressurisée du cargo Dragon de SpaceX. Un panneau solaire s'enroule autour de deux rouleaux. © SpaceX
    Deux panneaux solaires iROSA, enroulés et logés dans la partie non pressurisée du cargo Dragon de SpaceX. Un panneau solaire s'enroule autour de deux rouleaux. © SpaceX

    Des panneaux solaires enroulés sur eux-mêmes

    Ces deux nouveaux panneaux solaires sont arrivés à bord de l'ISS lors de la 22e mission de ravitaillement de SpaceX avec un cargo Dragon. iROSA, pour « ISS Roll-Out Solar Array », c'est le nom de ces nouveaux panneaux solaires ; ils sont longs de 19 mètres et larges de 6. Chaque panneau est enveloppé dans deux rouleaux que les deux astronautes devront donc déployer !

    Les six nouveaux panneaux solaires iROSA seront installés au-dessus de six des huit panneaux actuellement en service. Lors de leurs deux sorties dans l'espace, Pesquet et Kimbrough installeront le panneau 2B le 16 juin, situé en haut, à droite, et le 20 juin, le 4B, situé en bas et à l'extrême droite.
    Les six nouveaux panneaux solaires iROSA seront installés au-dessus de six des huit panneaux actuellement en service. Lors de leurs deux sorties dans l'espace, Pesquet et Kimbrough installeront le panneau 2B le 16 juin, situé en haut, à droite, et le 20 juin, le 4B, situé en bas et à l'extrême droite.

    Lorsque les six panneaux iROSA seront mis en service, ils fourniront 120 kW de puissance électrique supplémentaire, ce qui fera passer la puissance totale disponible de la station de 160 kilowatts à un maximum de 215 kilowatts. Comme les panneaux iROSA seront installés devant les panneaux existants, ils feront de l'ombre, ce qui explique pourquoi les 120 KW de puissance qu'ils apportent ne s'additionneront pas aux 160 KW actuellement produits par les panneaux en service. L'ombre limitera la production d'énergie. Cette nouvelle génération de panneaux solaires sera adaptée pour le Gateway, la station spatiale qui sera installée à proximité de la LuneLune.

    Des panneaux solaires vieillissants

    La Station spatiale internationale compte huit paires de panneaux solaires. La première a été installée en décembre 2000 et continue de fonctionner malgré une durée de vie de 15 ans. Les autres datent de 2006, 2007 et 2009. Ces panneaux solaires montrent des signes de vieillissement et de dégradation. Rien d'anormal puisqu'ils ont été conçus pour une durée de vie d'au moins 15 ans. Cette dégradation des performances a poussé les partenaires de l'ISS à imaginer comment augmenter la puissance électrique de l'ISS sans changer les panneaux solaires. D'où cette idée de panneaux à dérouler devant les panneaux existants et d'utiliser les mêmes points d'appuis sur la grande poutre.

     

     

     

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