Une nouvelle série de tweets publiée par Dmitri Rogozine, le directeur de Roscosmos, laisse à penser que la Russie pourrait décider de suspendre sa participation au programme de la Station spatiale internationale. Le refus de la communauté internationale de lever les sanctions contre la Russie explique cette décision.
[EN VIDÉO] ISS : jusqu’en 2030, et après ? La Station spatiale internationale continuera d’accueillir des astronautes du monde entier pour des missions scientifiques jusqu’en 2030. Et de venir en appui des missions de conquête spatiale qui doivent emmener les humains jusqu’à la Lune et même vers Mars. (en anglais) © Nasa
Les relations spatiales entre les partenaires historiques de Roscosmos et la Russie vont-elles atteindre un point de non-retour ? Dans une série de tweets publiée le 2 avril, Dmitri Rogozine, le directeur de Roscosmos, s'en est, une nouvelle fois, pris aux partenaires du programme de la Station spatiale auxquels il reproche les sanctions prises contre la Russie à la suite de l'invasion de l'Ukraine.
Le « retour à la normale des liens entre les partenaires de la Station spatiale internationale et d'autres projets de coopération ne sera possible qu'une fois levées toutes les sanctions occidentales contre Moscou », a-t-il déclaré. Conscient qu'il y a très peu de chances que cela n'arrive dans un avenir proche, Rogozine a précisé qu'il communiquera au gouvernement russe ses propositions en vue de « l'arrêt de la coopération sur l'ISS avec les agences spatiales des États-Unis, du Canada, de l'Union européenne et du Japon ».
считаю, что восстановление нормальных отношений между партнерами по Международной космической станции и другим совместным проектам возможно лишь при полной и безоговорочной отмене незаконных санкций.
— РОГОЗИН (@Rogozin) April 2, 2022
Конкретные предложения "Роскосмоса" по срокам завершения сотрудничества в рамках
Une séparation d'une extrême complexité
Il n'a pas précisé toutefois comment se matérialisera l'arrêt de cette coopération ni si elle se fera par étape. Précisions que, s'il est physiquement impossible -- ou plutôt d'une complexité extrême -- de séparer le segment russe du reste du complexe orbital, les deux segments ne peuvent pas fonctionner l'un sans l'autre dans la configuration actuelle de la station.
Si Vladimir Poutine décide de suspendre la participation russe au programme ISS tant que les sanctions ne sont pas levées, il y a fort à parier que les États-Unis puissent décider, en concertation avec les autres partenaires, de réfléchir à l'arrêt de l'exploitation de l'ISS bien avant la date prévue et donc de ne pas attendre janvier 2031 pour désorbiter la Station.
Cela dit, la Russie pourrait y réfléchir à deux fois avant de sortir du programme. En s'éloignant et en coupant les ponts avec ses partenaires historiques, elle pourrait y perdre le peu qui lui reste de statut de « puissance spatiale ». Un statut qu'elle n'est pas près de regagner.
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