Une vingtaine d’années que les astronomes se demandent ce qui se cache réellement derrière les structures sombres qui semblent retomber vers le Soleil lors d’une éruption. L’hypothèse d’une conséquence de la reconnexion magnétique semblait séduisante. Mais des chercheurs proposent aujourd’hui une nouvelle explication.


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    Les éruptions solaires classiques se présentent comme des flux émergentsémergents de notre Étoile. Mais en janvier 1999, des astronomesastronomes ont observé des mouvements étranges au sein de l'une de ces éruptions. Un flux descendant. Comme si de la matière retombait vers le Soleil. Aujourd'hui, des chercheurs du Harvard-Smithsonian Center for Astrophysics (CfA, États-Unis) proposent une explication à ce phénomène qualifié de flux descendant supra-arcade (SAD).

    Depuis leur découverte, les astronomes voyaient dans ces structures sombres « ressemblant à des doigts », des manifestations de la reconnexion magnétique. L'équivalent en termes de champs magnétiques de ce qui se passe lorsque vous tirez un élastique et que vous le coupez. « Il revient en arrière », remarque Kathy Reeves, astronome, dans un communiqué. Ainsi donc ces flux descendants sombres correspondraient à des champs magnétiques brisés « regagnant » le Soleil après une éruption.

    Selon des chercheurs du Harvard-Smithsonian Center for Astrophysics (CfA, États-Unis), les doigts sombres que l’on peut observer lors des éruptions solaires sont le résultat de l’interaction de deux fluides de densités différentes. © Nasa SDO

    Prévoir la météo solaire

    Belle théorie ! Mais qui ne permet pas d'expliquer la vitessevitesse « étonnamment lente » mesurée pour ces flux. Alors les chercheurs ont analysé les images du flux descendant capturé par l'Atmospheric Imaging Assembly (AIA) à bord de la sonde SDOSDO (Solar Dynamic Observatory) de la NasaNasa. Des images prises toutes les 12 secondes dans sept longueurs d'ondelongueurs d'onde différentes.

    Par comparaison avec des simulations 3D d'éruptions solaireséruptions solaires, les astronomes montrent finalement que la plupart des SAD ne sont pas générés par une reconnexion magnétiquereconnexion magnétique. Mais qu'ils se forment d'eux-mêmes dans l'environnement turbulent de l'atmosphère solaire. Comme le résultat de l'interaction de deux fluides de densités différentes. Ainsi ces « doigts » sombres marqueraient un déficit en plasma, une région dans laquelle la densité apparait bien inférieure à celle du plasma environnant.

    En comprenant les processus qui entraînent les éruptions solaires, les astronomes pourraient finalement aider à développer des outils pour prévoir la météométéo spatiale et anticiper ses impacts.