Notre Soleil est régulièrement secoué par de puissantes éruptions. Généralement, elles se produisent au moment de son pic d’activité ou en phase de décroissance. Mais en 1903, c’est en plein minimum que s’est déclenchée l’une des plus puissantes tempêtes solaires de l’histoire moderne. Dans des conditions très similaires à celles que nous connaissons aujourd’hui… 


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    L'activité du Soleil varie en moyenne selon un cycle de onze ans. Et généralement, notre étoile subit plus d'éruptions violentes pendant les phases de maximum ou les phases de décroissance. La tempêtetempête enregistrée en 1903 s'est pourtant produite pendant la phase la plus calme du cycle solaire. L'une des tempêtes solaires les plus fortes de l'histoire moderne de la Terre. Elle est aujourd'hui décrite dans le détail dans une étude d'astronomes japonais.

    Au cours de la dernière semaine d'octobre 1903, en plein minimum d'activité, une nouvelle tache est apparue sur le Soleil. Et lorsque l'éruption s'est produite, le 30 octobre, cette tache solaire faisant directement face à la Terre. Un peu comme AR2767, celle qui est apparue sur le Soleil il y a quelques jours et dans les mêmes circonstances. Mais à cette époque, pas de satellite pour mesurer l'intensité de l'éruption. Seulement des témoignages des effets étonnants de cette tempête.

    Beaucoup de témoignages et quelques mesures

    À Chicago (États-Unis), par exemple, les tensions dans les lignes téléphoniques ont atteint les 675 volts. « Assez pour tuer un homme », titraient alors les journaux. À Londres, les opérateurs télégraphiques ne parvenaient plus à envoyer de messages. Des aurores australesaurores australes ont été observées jusqu'en Nouvelle-Galles-du-Sud, en Australie. Quant aux aurores boréales, elles ont surpris les habitants du Colorado qui rapportaient alors avoir vu des « rayons de lumière magnifiques et froids ».

    Notre étoile, le Soleil, photographiée le 31 octobre 1903 à l'Observatoire royal de Greenwich. © <em>Greenwich Royal Observatory</em>, DP
    Notre étoile, le Soleil, photographiée le 31 octobre 1903 à l'Observatoire royal de Greenwich. © Greenwich Royal Observatory, DP

    Quelques instruments ont toutefois pu mesurer les variations du champ magnétique terrestre. De quoi permettre aux astronomesastronomes d'estimer son DST - pour Disturbance storm time. Cet indice mesure la perturbation magnétique due aux tempêtes solaires aux basses latitudeslatitudes. Plus sa valeur est négative, plus l'énergieénergie accumulée est importante. Ainsi le DST des tempêtes considérées comme intenses atteint -100 nanoteslas (nT). Le DST de la tempête solaire de 1903 est aujourd'hui estimé à -531 nT !