Les priorités des employés ont évolué : l'équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle est désormais plus important que la rémunération, surtout depuis la pandémie de Covid-19. Les jeunes générations, en particulier, privilégient cette harmonie. Le télétravail et la flexibilité des horaires sont devenus des normes essentielles. Mais d'autres tendances émergent aussi, contraignant les entreprises à s'adapter à ces nouvelles attentes pour retenir leurs talents, sous peine de les perdre.


au sommaire


    La rémunération a longtemps été perçue comme le moteur principal de la motivation au travail. Pourtant, si le salaire reste crucial, il ne suffit plus à engager pleinement les employés. Aujourd'hui, c'est l'équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle qui fait toute la différence.

    La pandémie de Covid-19 a renforcé certaines tendances qui existaient déjà dans le monde du travail. Parmi elles, un nombre croissant de salariés accordent de l'importance au fait de maintenir un équilibre sain entre leurs vies professionnelle et privée. 83 % des 26 000 salariés interrogés dans le cadre de l’enquête Workmonitor 2025: A new workplace baseline estiment que cet aspect est essentiel pour choisir ou conserver un emploi. 

    Cette préoccupation se situe au même niveau que la sécurité de l'emploi et légèrement devant le salaire, cité par 82 % des répondants. « Pour la première fois depuis la création de Workmonitor il y a 22 ans, l'équilibre entre les vies professionnelle et privée dépasse la rémunération en tant que principal facteur de motivation. Le salaire reste important, mais les talents d'aujourd'hui ont des attentes multiples », déclare Sander van 't Noordende, PDG de Randstad.

    Les jeunes générations sont particulièrement sensibles à la recherche d’une meilleure harmonie entre leurs vies professionnelle et personnelle. © zeljkosantrac, Getty Images
    Les jeunes générations sont particulièrement sensibles à la recherche d’une meilleure harmonie entre leurs vies professionnelle et personnelle. © zeljkosantrac, Getty Images

    D'autres tendances émergent 

    Les jeunes générations sont particulièrement sensibles à la recherche d'une meilleure harmonie entre leurs vies professionnelle et personnelle. Pour les travailleurs de la génération Z, cet équilibre prime même sur la rémunération : 74 % le considèrent comme prioritaire, contre 68% pour le salaire. À l'inverse, les baby-boomers accordent une importance plus grande au revenu, probablement parce qu'ils approchent de la retraite. 

    Cette évolution des priorités se traduit dans les tendances globales. Près de 79 % des salariés à l'échelle mondiale jugent leur équilibre vie-travail satisfaisant, un chiffre en progression par rapport à l'année précédente (78 %). De plus, 68 % estiment que leur salaire leur permet de vivre comme ils le souhaitent. Mais au-delà de ces deux aspects, d'autres attentes émergentémergent fortement, notamment des congés annuels suffisants (77 %), une couverture santé adéquate (74 %) ainsi qu'un besoin de se sentir utile et valorisé dans leur travail (69 %).

    La flexibilité au travail devient une norme

    Près de cinq ans après la crise sanitairecrise sanitaire, qui a poussé de nombreux actifs à transformer leur cuisine, leur chambre d'amis ou même leur canapé en bureau improvisé, le télétravail s'est solidement installé dans les habitudes. Il est désormais perçu par certains salariés comme un véritable acquis social. Cependant, les attentes en matière de flexibilité au travail vont aujourd'hui bien au-delà du télétravail. Les travailleurs interrogés pour l'enquête de Randstad soulignent que leur emploi leur offre désormais davantage de liberté, que ce soit pour choisir leur lieu de travail (passant de 51 % en 2024 à 60 % en 2025) ou pour adapter leurs horaires (de 57 % à 65 %). L'intensité du travail est, elle aussi, plus modulable : en 2025, 64 % des salariés déclarent pouvoir ajuster leur charge de travail, alors qu'ils n'étaient que 54 % l'année précédente.

    S'engager dans une communauté

    Ces évolutions témoignent d'une transformation majeure dans le monde professionnel. La flexibilité au travail devient progressivement une norme, les employeurs offrant davantage de liberté pour permettre aux salariés de mieux équilibrer vie professionnelle et personnelle. Cependant, cette flexibilité seule ne suffit pas toujours à garantir un sentiment d'appartenance. D'après Randstad, 83 % des salariés veulent travailler dans un environnement où ils peuvent nouer des liens et s'intégrer à une communauté. Plus de la moitié (55 %) se disent prêts à démissionner si ce besoin n'est pas comblé, un chiffre en forte progression par rapport à 2023 (37 %).

    Ces évolutions posent de nouveaux défis aux employeurs. Malgré un contexte économique incertain, les salariés exigent davantage de leurs organisations. Cette quête d'équilibre, plus forte que jamais, redéfinit les normes du travail. Les entreprises qui ne s'adaptent pas risquent de perdre leurs talents, surtout parmi les jeunes générations, pour lesquelles un cadre de travail flexible et équilibré est désormais une condition sine qua non. Une révolution silencieuse, mais déterminante, pour l'avenir du travail.