Economie d'énergie, économie de place, voyage moins fatiguant… Les astronautes auraient tout à y gagner s'ils pouvaient se mettre en hibernation lorsqu'ils font de longues traversées dans l'espace. De la science-fiction à la réalité, il n'y a qu'un pas !

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    © ESALes contraintes de l'alitement, un problème à résoudre dans l'hibernation

    © ESALes contraintes de l'alitement, un problème à résoudre dans l'hibernation

    L'équipe 'Concepts de pointe' (ACT) de l'Agence Spatiale EuropéenneAgence Spatiale Européenne (ESA) est déjà au travail. Sa mission : comment amener l'organisme humain à un état hypométabolique, suffisamment ralenti pour qu'il soit proche de l'hibernation ?

    Les études sur les mécanismes d'hibernation ont déjà une dizaine d'années de recul selon Mark Ayre, responsable du Programme Bio-MimétismeMimétisme de l'ACT. Mais cette fois, il s'agit bien de tenter de mener le projet à terme puisque l'ESA en entrevoit des applications pour la prochaine mission humaine sur Mars en 2030 !

    Plusieurs pistes sont envisagées. La première, sur laquelle travaille Marco Biggiogera, expert sur la question à l'Université de Pavia en Italie, est celle du DADLE (D-Ala, D-Leu-enképhaline), une molécule de la famille des opiacées. Une injection de DADLE est capable d'entraîner l'état d'hibernation chez des écureuils terrestresécureuils terrestres en plein été.

    Idem pour les cellules humaines en culture in vitroin vitro : le DADLE les met en sommeilsommeil, elles se divisent plus lentement et l'activité de leurs gènesgènes diminue. Ces études sont publiées dans la revue European Journal of Clinical Investigation, et d'autres, dirigées par Carlo Zancanaro, sont en cours à l'Université de Vérone sur des mammifèresmammifères non hibernants, à commencer par les rats.

    Un des problèmes auxquels on peut s'attendre dans une possible hibernation chez l'homme est celui qui frappe les personnes alitées par la maladie : la fonte musculaire. Zancanaro a peut-être trouvé la parade avec la dobutamine, un médicament qui stimule le cœur, et pourrait empêcher cette perte de muscles. Le remède est en tout cas efficace sur les rats !

    L'autre voie de recherche est celle d'un lémurien malgache (Cheirogaleus medius), premier primateprimate connu pour hiberner, comme l'a révélé cette année la revue Nature, et qui a sans doute bien des choses à nous faire découvrir... Bref, l'hibernation ? Des travaux de recherche passionnants et de quoi faire pâlir de jalousie Mr Spok de Star Trek qui n'a pas connu le repos lors de ses épopées à bord de l'Enterprise !