Si, historiquement, les États-Unis jouent un rôle dominant dans le domaine de la recherche, de l'innovation et de la commercialisation biotechnologiques, l'Europe s'efforce d'accomplir de nouvelles réussites, et y parvient.

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    L'Europe plus appréciée des entreprises biotechnologiques américaines

    L'Europe plus appréciée des entreprises biotechnologiques américaines

    Même si l'Europe doit faire face à de nombreux défis dans sa quête de la suprématie en matière biotechnologique, les pays européens parviennent, un à un, à surmonter les obstacles que sont les problèmes de financement public et privé, les coûts de production élevés et les délais d'approbation des produits, peut-on lire dans la revue américaine Expansion Management.

    "Les entreprises américaines déploient de nombreux efforts pour mettre l'actif intellectuel, l'emplacement stratégique, les avantages logistiques et la qualité de vie de l'Europe à leur service", peut-on ainsi lire.

    Si, au départ, ce sont le Royaume-Uni et la Suisse qui attiraient la plupart des investissements étrangers dans le secteur des biotechnologiesbiotechnologies, des pays comme les Pays-Bas, la France et l'Italie sont de plus en plus populaires.

    Ainsi, les Pays-Bas, grâce à diverses mesures d'incitation commerciale, à leurs disponibilités en matière de capital-risque et à leur proximité avec les aéroports internationaux, est en passe de devenir l'un des pays européens préférés des entreprises américaines.

    Biovec BV, une jeune entreprise américaine spécialiste des sciences du vivant et axée sur le développement de nouveaux produits destinés à la thérapie géniquethérapie génique a commencé ses travaux de recherche fondamentale aux États-Unis mais réalise actuellement ses essais cliniquesessais cliniques aux Pays-Bas, pour des raisons d'ordre réglementaire.

    "Il est souvent plus facile d'obtenir une autorisation réglementaire dans l'UE plutôt qu'auprès de la FDAFDA américaine l'organisme américain de surveillance des aliments et des médicaments", explique David Wolf, le PDG de Biovec. "Il est normalement possible d'obtenir l'autorisation de commercialiser un produit plus rapidement en Europe par rapport aux Etats-Unis. Pour parvenir aux essais humains de phase 1, il faut compter environ deux ans et demi. Pour aller jusqu'à la phase 3, il faut peut-être six ans. Aux Etats-Unis, ce peut être plus long", a déclaré M. Wolf à Expansion Management.

    "Ces années supplémentaires peuvent avoir une influence décisive sur la réussite ou l'échec d'une entreprise", a-t-il ajouté, "surtout lorsqu'on ne fait que dépenser de l'argent, sans percevoir de revenus".

    En choisissant l'université de Groningen, l'entreprise a trouvé un site européen doté d'une vaste expérience de la thérapie cardiovasculaire et du pontagepontage, ainsi que du travail avec des chercheurs anglophones. Biovec emploie actuellement cinq personnes à Groningen mais envisage de faire passer ses effectifs à dix personnes d'ici décembre pour suivre l'expansion des travaux de recherche.

    La France est également populaire parmi les entreprises spécialistes des soins de santé car "tout comme les États-Unis, la France dispose de l'un des systèmes de santé les plus avancés au monde", explique Mark Owen de McKesson Corp, une société de San Francisco également dotée d'installations près de Bordeaux et Poitiers. "Ensuite, toujours comme aux États-Unis, les possibilités d'améliorer le système existant sont considérables. Enfin, le gouvernement français et le marché se montrent très réceptifs à une collaboration avec McKesson. La conjugaison de ces facteurs fait de la France un choix naturel pour nous", a-t-il déclaré au magazine.

    L'Italie, qui est devenue la troisième plus grosse industrie des sciences du vivant d'Europe en termes de chiffre d'affaires et d'effectifs, a commencé à attirer plusieurs entreprises américaines.

    Comme l'explique le journaliste d'Expansion Management, les dépenses en recherche et développement y sont en hausse, et le nombre de nouvelles entreprises biotechnologiques continue de croître, souvent sous la forme de résultats de travaux universitaires ou d'une présence industrielle étrangère en Italie. Ces changements, appuyés par l'existence de centres de recherche ayant fait leurs preuves dans le domaine des soins de santé et de liens plus étroits entre les universitaires et les entreprises, ont déjà engendré la mise en place de plusieurs groupements biotechnologiques, dont certains sont spécialisés dans les domaines des essais diagnostiques et thérapeutiques.

    "Ce sont surtout les récentes applications aux domaines de la biomédecine, de la biomécanique et des nanobiotechnologies qui suscitent l'intérêt des investisseurs", peut-on encore lire dans Expansion Management.

    Toutefois, malgré ces évolutions prometteuses, le secteur européen des biotechnologies continue de se positionner derrière celui des États-Unis en termes de maturité. Alors que la concurrence avec les entreprises biotechnologiques américaines commence à s'intensifier, le secteur européen cherche à démontrer qu'il est suffisamment solide pour être à la fois durable et rentable.