À peine plus de 6 minutes. C’est, selon une étude basée sur les principes de la dynamique des fluides, le temps qu’il faudrait à un vampire pour sucer suffisamment de votre sang pour qu'apparaissent les premiers symptômes.

au sommaire


    Le mythe du vampire est universel. Dans quasiment toutes les cultures du monde, on peut retrouver des traces très anciennes de cette créature assoiffée de sang. Et, à l'heure où Hollywood fête le 85e anniversaire de la première apparition officielle du célèbre Dracula sur les écrans, une question reste toujours en suspens : combien de temps faudrait-il à un vampire pour vous vider de votre sang ? Des étudiants en physique de l'université de Leicester (Royaume-Uni) s'appuient sur l'équation de Bernoulli et les principes de la dynamique des fluides pour proposer aujourd'hui un début de réponse.

    Les vampires, tout le monde le sait, boivent le sang de leurs victimes en leur mordant le cou. Plus exactement, en perçant de leurs canines, l'artère carotide externe. Dans une première phase de leurs travaux, les étudiants se sont donc intéressés à la vitesse que pouvait atteindre le sang qui circule dans cette artèreartère. Car la vitesse du fluide est l'un des paramètres qui entre en compte dans les équations qui régissent la dynamique des fluides. Partant du principe que le sang entre dans l'aorte, l'une des principales artères du corps humain, à une vitesse de 0,1 m/s et au prix de quelques approximations, ils sont arrivés à la conclusion que la vitesse du sang dans la carotide externe est de 0,6 m/s.

    Les vampires mordent leurs victimes dans le cou. C’est donc depuis la carotide externe qu’ils aspirent l’énergie vitale de leurs victimes, une énergie contenue dans leur sang. © Kiseley Andrey Valerevich, Shutterstock

    Les vampires mordent leurs victimes dans le cou. C’est donc depuis la carotide externe qu’ils aspirent l’énergie vitale de leurs victimes, une énergie contenue dans leur sang. © Kiseley Andrey Valerevich, Shutterstock

    Les équations de la dynamique des fluides à la rescousse

    Dans une deuxième étape, les étudiants de l'université de Leicester ont évalué la différence entre la pression sanguine et la pression atmosphérique à quelque 13,3 kPa. Sachant par ailleurs que la densité moyenne du sang à température ambiante est égale à 1.060 kgkg/m3, ils ont pu, grâce à l'équation de Bernoulli, déterminer que le sang jaillit d'un trou percé au niveau du cou à la vitesse de 5 m/s.

    Estimant que les canines de vampires percent des trous de quelque 0,5 mm de diamètre chacune, ils ont calculé ensuite, à partir d'une autre équation communément utilisée en dynamique des fluides, l'équation de continuité, le débitdébit volumétrique du sang avant d'en arriver à leur conclusion. Un corps humain disposant, en moyenne, d'une réserve de 5 litres de sang, il faudrait à un vampire, 6,4 minutes pour en boire un volumevolume de 15 %.

    À ce stade de la démonstration, un point en particulier mérite que l'on s'y arrête. Il s'agit du volume de sang considéré, soit 15 % du volume total disponible dans un corps humain. Ce volume est celui à partir duquel le corps humain montre les premiers signes de carencecarence en sang. Il essaie alors notamment de compenser les pertes par une accélération du rythme cardiaque. La victime commence à faiblir. « Il serait intéressant de travailler sur un volume de sang perdu plus important et de se demander ce qu'il adviendrait si le vampire ne se contentait pas de boire le sang mais se mettait à l'aspirer », concluent les étudiants de l'université de Leicester, déjà prêts à réviser leur copie.