Par le passé, il a été rapporté que les propriétés du graphite pouvaient se trouver altérées par l’humidité. Alors des chercheurs ont voulu savoir ce qu’il en était pour le graphène. Selon leurs conclusions, ce paramètre serait bien à surveiller.


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    Résistant, conducteur, léger, flexible, transparenttransparent. La liste des propriétés extraordinaires du graphène est longue. Mais des chercheurs de l'université Queen Mary de Londres (Royaume-Uni) nous apprennent aujourd'hui que celles-ci pourraient être affectées par l'humidité relative.

    Leur étude a porté sur du graphènegraphène bicouche, c'est-à-dire sur un matériau formé de deux couches de graphène empilées l'une sur l'autre. Soit un matériau d'une épaisseur de seulement deux atomes. Et voici leur conclusion. À 22 % d'humidité relative, l'eau suinte entre les couches et y forme un film de l'épaisseur d’un atome. Et lorsque l'humidité dépasse les 50 %, l'eau apparaît même capable de séparer les deux feuillets de graphène. Or les propriétés du graphène dépendent fortement des interactions entre ces feuillets.

    C’est le fait que le graphite perde sa capacité de lubrification dans des conditions de faible humidité – un fait remarqué notamment dans des avions évoluant à haute altitude pendant la seconde guerre mondiale – qui a encouragé les chercheurs à se pencher sur la question de l’impact de l’humidité sur les propriétés du graphène. © Keith Tarrier, Fotolia
    C’est le fait que le graphite perde sa capacité de lubrification dans des conditions de faible humidité – un fait remarqué notamment dans des avions évoluant à haute altitude pendant la seconde guerre mondiale – qui a encouragé les chercheurs à se pencher sur la question de l’impact de l’humidité sur les propriétés du graphène. © Keith Tarrier, Fotolia

    Une sensibilité à l’humidité à explorer

    De quoi s'interroger quant aux usages imaginés au graphène bicouche. Encore plus dans des endroits du globe où l'humidité relative peut varier de quelque 10 % à plus de 65 % dans la même année ! « Il semble que certains dispositifs à base de graphène peuvent fonctionner au maximum de leurs capacités dans des endroits secs, tandis que d'autres, dans des endroits humides », présente Yiwei Sen, chercheur à l'université Queen Mary.

    Il recommande désormais de mesurer scrupuleusement l'humidité relative lors de toutes les expériences sur les propriétés du graphène. Du graphène et même d'autres matériaux en couches tels que le nitrure de bore - composé de feuillets de bore et d'azote - ou le disulfure de molybdènemolybdène, composé de feuillets de molybdène et de soufresoufre.