Sous peu, très probablement, la confirmation viendra que le nouveau boson découvert au Cern est bien celui de Higgs. Pour aller beaucoup plus loin, il faudra s’armer de patience, car les derniers faisceaux de particules ont circulé dans le LHC. Il n'en verra passer à nouveau que dans deux ans environ, quand les capacités du LHC auront été améliorées afin d’atteindre de nouveaux sommets d’énergie et de luminosité.

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    La quête d'une nouvelle physique au-delà du modèle standard va marquer une pause avec l'arrêt temporaire des collisions de faisceaux de particules au LHC. Les analyses des données fournies par ces collisions dans les détecteurs de la machine vont se poursuivre malgré tout. Mais pendant au moins deux ans, Atlas, CMSCMS, Alice et LHCb ne scruteront plus les myriades de particules secondaires produites dans les collisions de paquetspaquets de protons pour tenter d'y détecter, par exemple, des minitrous noirs en train de s'évaporer.

    Durant cette période, on n'y cherchera pas non plus les secrets du quagma, car on a cessé temporairement, là aussi, de faire des collisions d'ions lourds avec des protons. En revanche, les ingénieurs et les techniciens du CernCern vont avoir du pain sur la planche.


    Une présentation en trois minutes du Cern. On y étudie le boson de Higgs et on y chasse les particules de matière noire. © Cern

    À vérifier, 10.000 connexions entre aimants du LHC

    Ils vont par exemple inspecter et renforcer les plus de 10.000 interconnexions entre aimantsaimants supraconducteurssupraconducteurs. Il faut en effet vérifier  avant le redémarrage en 2015 qu'ils pourront supporter la montée en énergieénergie et en luminositéluminosité du LHCLHC. La totalité du système de ventilationventilation du Synchrotron à protons (PSPS) sera aussi changée, ainsi que plus de 100 km de câbles irradiés sur le Supersynchrotron à protons (SPS).

    Le LHC est donc pour le moment hors jeu pour tenter d'aller au-delà du modèle standard, et l'on pourrait croire que s'annonce une période un peu terne pour la physique des hautes énergies. Espérons que non : en outre, le mois de mars 2013 pourrait bien être marqué par quelques révolutions.

    Un montage fabriqué avec une vraie photo du LHC dans son tunnel montrant, au centre la circulation des deux faisceaux de protons à travers l’un des aimants supraconducteurs. © Maximilien Brice, Cern

    Un montage fabriqué avec une vraie photo du LHC dans son tunnel montrant, au centre la circulation des deux faisceaux de protons à travers l’un des aimants supraconducteurs. © Maximilien Brice, Cern

    Le LHC laisse la place à Planck et AMS

    On attend en effet la publication des résultats de la chasse aux particules de matière noire avec le détecteur AMS. Il ne faut probablement pas s'attendre à des miracles, étant donné que le LHC n'a pour le moment fourni aucune trace de ces particules. Mais on ne se sait jamais.

    En revanche, il est bien possible que l'on sache enfin si oui ou non l'universunivers observable a subi une phase d'inflation dans les premiers instants de son existence. L'Esa a en effet annoncé que les premiers résultats des analyses sur les observations du rayonnement fossile faites avec PlanckPlanck devraient être publiés le 21 mars. L'accès au serveurserveur de la Planck Legacy Archive risque probablement d'être encombré ce jour-là.