Toutes les informations importantes ne proviennent pas forcément de grands congrès nationaux ou internationaux. C'est ainsi que le projet de l'incorporation d'éthanol dans l'essence a reçu une douche froide dernièrement à Barcelone-du-Gers lors d'un débat organisé par les Jeunes Agriculteurs dans le cadre d'une foire au matériel agricole d'occasion. C'est typiquement le genre d'information qu'on a toutes chances de manquer, et pourtant...

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    Carburant : coup de froid sur le bioéthanol - MAJ

    Carburant : coup de froid sur le bioéthanol - MAJ

    En effet les producteurs de maïsmaïs du Sud-Ouest fondaient un grand espoir dans un projet de bioraffinerie dans la région. Remarquons au passage avec un peu d'humour les termes de bioéthanol et de bioraffinerie utilisés, qui donnent un coup de peinture tout-à-fait écologique à une culture (le maïs), dont on ne peut pas dire qu'elle soit vraiment écologique dans sa pratique habituelle. Et puis pourquoi bioéthanol, alors que tout l'éthanol utilisé pour quelque usage que ce soit provient, à ma connaissance, de la distillation de produits de fermentationfermentation ?

    Dans cette réunion, Dominique Paret, représentant de l'Union française des industries pétrolières a présenté deux objections qui sont restées, semble-il, sans réponse. La première est l'impossibilité de transporter un carburant mixe éthanol-essence dans les pipe-lines (pardon messieurs les académiciens... les oléoducs) à cause du déphasage qui se produit, l'eau se séparant trop facilement du reste du carburant.

    Le deuxième argument est également de taille : encouragé par de faibles taxes et par l'effort des constructeurs, le marché du diesel ne cesse de croître dans notre pays : pour 30 millions de tonnes de gasoil consommé nous devons en importer 14 MT. Dans le même temps notre production d'essence est excessive : nous en produisons 14 MT et nous devons en exporter 4. Pourquoi alors ajouter de l'éthanol pour rallonger un carburant dont nous ne manquons pas ?

    Si les représentants des pétroliers disent que le bioéthanol "n'a pas d'avenir comme carburant", Bernard Chaud, représentant le ministère de l'agricultureagriculture a déclaré "Les jeux ne sont pas faits, ce sont les ministres qui choisiront, et vous avez votre chance à jouer". Autrement dit, par arrêté ministériel le carburant dopé au bioéthanol sera interdit de déphasage ! Qu'on nous dise comment ! Et se tournant vers les pétroliers il ajoute "Pour ce qui est du marché, nous vous faisons confiance pour trouver la solution".

    En revanche les chose semblent aller mieux pour les plastiques biodégradablesbiodégradables incorporant de l'amidonamidon et le ministère de l'écologieécologie travaillerait sur une loi destinée à remplacer d'ici 2010 nos sac d'hypermarchés par ces sacs biodégradables et tout n'est pas perdu du côté du diesterdiester.

    Mise à jour

    L'Association générale des producteurs de maïs vient de répondre à cette prise de position. Claude Lacadée, son directeur adjoint, et responsable du projet de bioraffinerie dans le Sud-Ouest, déclare que « tout le monde demain ne roulera pas au diesel, la consommation de celui-ci devant progresser moins vite dans le futur que pendant ces dernières années ». Il fait remarquer en effet que les moteurs Dieselmoteurs Diesel sont plus chers que les moteurs à essence et que l'écart de prix se réduira entre les deux types de carburant.

    Il rappelle aussi que le gouvernement prévoit une incorporation de 800.000 tonnes d'éthanol contre 100.000 actuellement. En ce qui concerne les difficultés techniques il se demande comment le Brésil ou les USA font car « l'incorporation existe depuis des décennies pour des quantités 47 fois plus élevées qu'en Europe ».