S'il en était besoin, on en a la preuve : le Rhin n'arrête pas la circulation atmosphérique.

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    Début mai 1986, quelques semaines après l'explosion du réacteur n°4 de la centrale de Tchernobyl, le Service central de protection contre les rayonnements ionisants (SCPRI) présente aux Français des cartes rassurantes : le "nuagenuage radioactif", pour employer l'expression de l'époque, s'est déplacé d'est en ouest, jusqu'à toucher l'Allemagne, mais s'est miraculeusement immobilisé à la frontière française.

    Ces cartes étaient fausses. C'est ce qu'affirment aujourd'hui Paul Genty et Gilbert Mouthon, deux experts indépendants mandatés par la juge Bertella-Geffroy. Cette magistrate mène l'enquête depuis plusieurs années, à la suite d'une plainte de l'Association française des malades de la thyroïdethyroïde, la Commission de recherches et d'informations indépendantes sur la radioactivitéCommission de recherches et d'informations indépendantes sur la radioactivité (CRII-Rad) et par 51 malades français. Ces experts ont notamment étudié des documents saisis lors de perquisitions effectuées en novembre 2001 dans différents ministères et organismes concernés par la sécurité face au risque nucléaire.

    Leur conclusion : à l'heure où elles ont publié ces cartes, les autorités françaises savaient que les particules radioactives avaient bel et bien, comme tout le monde s'en doutait, survoler la France et s'y sont déposées dans l'est et le sud-est. Elles ont donc menti.

    Le rapport de ce deux experts n'auraient pas dû être rendu public avant la fin de l'instruction, encore loin d'être terminée. Mais, là aussi, il y a eu des fuites...