Guidées par un champ magnétique et pour réparer des circuits endommagés, des nanoparticules sont capables de s’organiser en un pont conducteur. Un peu comme le font des fourmis qui s’agrippent les unes aux autres pour franchir une brèche.


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    À plusieurs, on est plus fort que tout seul. Les fourmis l'ont bien compris. Lorsqu'il s'agit de traverser ce qui pour l'une d'entre elles constituerait une brèche infranchissable, elles s'agrippent les unes aux autres pour former une sorte de pont vivant qui permet à la colonie de passer d'un bord de la brèche à l'autre sans encombre. Des chercheurs de l'université de Hong Kong se sont inspirés de cette méthode pour mettre au point un système d'autoassemblage de nanoparticules. De quoi réparer des circuits électriques défectueux.

    Au cœur de leur système : des nanoparticulesnanoparticules magnétiques d'oxyde de fer (Fe3O4) recouvertes d'une couche d'or les rendant également conductrices. Soumises à un champ magnétique, ces nanoparticules peuvent s'organiser pour former une sorte de ruban conducteur. Sa longueur et son épaisseur se règlent en ajustant le champ magnétique. Et une fois celui-ci désactivé, le ruban, initialement formé en solution, peut sécher en une structure rigide.

    Les chercheurs de l’université de Hong Kong qualifient leur méthode de technique du <em>« micro essaim »</em>, le micro essaim en question étant constitué de nanoparticules d’oxyde de fer enrobées d’or. © Dongdong Jin, Université de Hong Kong
    Les chercheurs de l’université de Hong Kong qualifient leur méthode de technique du « micro essaim », le micro essaim en question étant constitué de nanoparticules d’oxyde de fer enrobées d’or. © Dongdong Jin, Université de Hong Kong

    Passer de deux à trois dimensions

    Ce système a permis aux chercheurs de réparer des circuits électriques microscopiques en créant un chemin conducteur stable et permanent entre deux points déconnectés. Une nouvelle façon de montrer que la science peut s'inspirer de la nature pour résoudre certains de ses problèmes.

    Mais pour l'heure, la méthode ne fonctionne que sur des circuits à deux dimensions. Des travaux supplémentaires sont en cours pour améliorer la précision de l'autoassemblage des nanoparticules et, pourquoi pas, leur permettre d'établir des connexions à travers un espace tridimensionnel. De quoi mimer un peu plus les ponts de fourmisfourmis.