Ils se sont gelé les pieds ou ont patienté plusieurs années pour réussir leur cliché. Les photographes gagnants du Wildlife Photographer of the Year, l’un des plus anciens et prestigieux concours de photographie de nature au monde, ont bien mérité leur prix.


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    Plus de 48.000 photos venant de 100 pays étaient en compétition cette année pour remporter un prix dans l'une des 19 catégories du concours Wildlife Photographer of the Year 2019, organisé par le Museum d'histoire naturelle de Londres. Sélectionnées par un jury international pour leur originalité, leur créativité et sur leur excellence technique, les photos gagnantes illustrent la beauté et parfois la cruauté du monde animal.

    Grand prix du photographe de l’année : la marmotte et le renard

    Le photographe chinois Youngqing Bao a reçu deux prix pour ce cliché de marmotte : celui du photographe animalier de l'année et celui de la meilleure photo dans la catégorie « comportement mammifère ». Dans les monts Qilian, une chaîne de montagnes au nord des plateaux tibétains en Chine, il a pisté le renard pendant une heure avant d'apercevoir une marmotte affamée sortant de son terrier, qui s'est fait surprendre en voulant brouter l'herbe fraîche.

    <em>The Moment.</em> © Yongqing Bao
    The Moment. © Yongqing Bao

    Gagnant de la catégorie mammifères : puma et guanaco, une lutte pas si inégale

    Après avoir traqué le puma pendant sept mois et enduré le froid et le vent dans la région de Torres deldel Paine en Patagonie (Chili), le photographe allemand Ingo Arndt a enfin pu assister à une attaque en direct. Le puma, qui n’est rapide que sur de courtes distances, a bondi sur le guanaco alors qu'il était à 10 mètres de lui. Hélas pour lui, il a raté le coup de patte fatal qui aura pu briser d'un coup les os de ce cousin du lama, qui a pu s'enfuir. Quatre chasses sur cinq du puma se finissent ainsi sur un cuisant échec.

    <em>The equal match.</em> © Ingo Arndt
    The equal match. © Ingo Arndt

    Prix de « l’étoile montante » : l’instant glacé

    Attribué à des auteurs âgés de 18 à 26 ans, le prix de « l'étoileétoile montante » a été attribué cette année au Français Jérémie Villet pour sa photo de couple de mouflons prise dans le Yukon, au nord du Canada. Lui aussi a dû lutter contre les conditions météométéo et le froid, tapi dans la neige pour réussir sa photo. Sur une crête escarpée en plein blizzard, le jeune photographe a même eu les pieds gelés sans s'en apercevoir, concentré sur son sujet.

    <em>Frozen moment. </em>© Jérémie Villet
    Frozen moment. © Jérémie Villet

    Grand prix du jeune photographe de l’année : le calmar luminescent

    Le jeune néo-zélandais Cruz Erdmann, âgé de 14 ans, a rencontré ce calmar au large des côtes de Lembeh Strait, au nord de l'île de Sulawesi en Indonésie. Ce mâle était en pleine parade nuptiale, arborant une palette de couleurscouleurs et de nuances changeantes. Un sublime spectacle aquatique récompensé par le jury.

    <em>Night glow.</em> © Cruz Erdmann
    Night glow. © Cruz Erdmann

    Gagnant de la catégorie animal dans son environnement : les antilopes nomades du Tibet

    Parfois appelée chirou, l'antilopeantilope du Tibet vit dans les montagnes tibétaines entre 3.700 et 5.500 mètres d'altitude. Pour survivre aux températures pouvant descendre jusqu'à -40 °C, elle possède une toison très légère et chaude (le shahtoosh), qui lui a valu d'être intensément braconnée dans les années 1980. Situé à plus d'un kilomètre du troupeau, le photographe chinois Shangzhen Fan a saisi leur sillage dans la neige.

    <em>Snow-plateau nomads.</em> © Shangzhen Fan
    Snow-plateau nomads. © Shangzhen Fan

    Gagnant de la catégorie amphibiens et reptiles : le grand plongeon

    Chaque printemps, lorsque les températures commencent à grimper, les grenouilles communes sortent de la cachette où elles ont passé l'hiverhiver (sous les rochers ou même enterrées dans la vase au fond de l'eau) pour se reproduire dans les étangs. Elles peuvent se rassembler par centaines pour frayer, comme ici, lorsque le photographe italien Manuel Plaickner les a saisies dans une des rares mares de cette région du Tyrol du Sud en Italie.

    <em>Pondworld.</em> © Manuel Plaickner
    Pondworld. © Manuel Plaickner

    Gagnant de la catégorie oiseaux : le royaume de l’aigle

    Il a fallu plus de trois ans de patience au photographe norvégien Audun Rikardsen pour saisir l'atterrissage de cet aigle royal. Il a positionné une caméra sur une branche morte et laissé des charognes de temps en temps pour attirer le rapacerapace. Petit à petit, l'aigle s'est habitué à la présence de l'appareil photo, ce qui a permis à Audun Rikardsen de l'immortaliser juste à son arrivée, serres étirées et ailes déployées.

    <em>Land of the eagle.</em> © Audun Rikardsen
    Land of the eagle. © Audun Rikardsen

    Gagnant de la catégorie photojournalisme : le migrant sacrifié

    La constructionconstruction de la clôture « Trump » à la frontière américano-mexicaine pose une grave menace pour de nombreuses espècesespèces animales, comme le jaguarjaguar projeté sur cette section de murmur. Victime d'une chasse intense jusqu'en 1997 et de la destruction de son habitat, le jaguar a aujourd'hui quasiment disparu de la région et la fermeture de la frontière signerait son arrêt de mort définitif. La photo est signée Alejandro Prieto.

    <em>Another barred migrant.</em> © Alejandro Prieto
    Another barred migrant. © Alejandro Prieto

    Gagnant de la catégorie portrait animal : faux ami

    Il croyait avoir photographié une fourmifourmi, mais le photographe indien Ripan Biswas s'est aperçu en comptant ses pattes qu'il s'agissait en fait d'une minuscule araignéearaignée crabe, d'à peine 5 mm de long. De nombreuses espèces d'araignées imitent l'apparence et même l'odeur des fourmis, afin de s'infiltrer discrètement dans les colonies pour se protéger en cas d’attaque de prédateur.

    <em>Face of deception.</em> © Ripan Biswas
    Face of deception. © Ripan Biswas