L’Agence spatiale américaine a annoncé une collaboration avec la start-up SpinLaunch afin d’envoyer un objet en orbite basse. L’objectif est de tester les capacités de la centrifugeuse qui pourrait devenir une alternative économique et écologique aux fusées conventionnelles.


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    La Nasa oriente ses recherches vers de nouveaux horizons et mise sur... une grosse centrifugeuse. Dans un communiqué de presse diffusé le 6 avril par le site Business Wire, l'agence spatiale américaine annonçait le début d'une collaboration avec la jeune compagnie californienne SpinLaunch. L'objectif est de tester, dès 2022, les capacités du projet porté par l'entreprise : des envois de satellites et objets en orbite grâce à la force cinétique provoquée par une centrifugeuse. Grâce à la signature d'un Space Act Agreement, la Nasa pourra apporter son expertise tout en analysant les possibilités offertes par ce système novateur.

    Une solution écologique et économique

    Fondée en 2014, l'entreprise SpinLaunch prône une évolution écologique et économique de l'exploration spatiale. Son système se base sur une structure massive appelée « accélérateur de masse orbitale » (ou L100 Orbital Mass Accelerator, en anglais). Ce titanesque tambour de 50 mètres de hauteur et de 33 mètres de diamètre possède en son sein un grand bras auquel serait attaché un projectile. La rotation du bras, gagnant progressivement de la vitesse, permettrait d'augmenter l'énergie cinétiqueénergie cinétique de l'objet à propulser dans l'espace.

    Une fois la vitesse suffisamment élevée, le projectile serait envoyé à la verticale depuis un tube adjacent au tambour, semblable à une cheminéecheminée. La force provoquée par la rotation de l'objet atteindrait potentiellement entre 9.000 et 10.000 G. Comparativement, la force exercée sur des astronautes décollant dans une capsule SoyuzSoyuz est équivalente à 5 G.

    La centrifugeuse SpinLaunch pourrait révolutionner les lancements de satellites. Les premiers tests conjoints avec la Nasa se dérouleront en 2022. © SpinLaunch
    La centrifugeuse SpinLaunch pourrait révolutionner les lancements de satellites. Les premiers tests conjoints avec la Nasa se dérouleront en 2022. © SpinLaunch

    L'un des avantages du système élaboré par SpinLaunch est son aspect écologique : les lancements nécessitent environ 70 % de carburant en moins que les décollages de lanceurslanceurs traditionnels. Le P.-D.G. de la compagnie, Jonathan Yanley, affirmait ainsi que SpinLaunch était une véritable alternative aux fuséesfusées polluantes face à l'augmentation constante des missions vers l'espace, avec l'envoi d’armadas de satellites tels que les constellationsconstellations StarlinkStarlink ou OneWebOneWeb. Ces appareils nécessiteraient ainsi moins de carburant pour ajuster leurs positions une fois en orbite basse.

    En parallèle, la centrifugeuse SpinLaunch se veut aussi économique, permettant le lancement de satellites dans l'espace à moindre coût. Selon le véhicule utilisé et la charge emportée, l'envoi d'une sonde en orbite peut coûter plusieurs millions d'euros, voire des dizaines de millions. Ainsi, une Ariane 5 peut emporter près de 20 tonnes de charge utile pour la modique somme de 170 millions d'euros. SpinLaunch souhaite réduire ces frais considérables, avec un plafond de 500.000 dollars par lancement.

    Décollage d'une Ariane 5 depuis la base de Kourou, en Guyane. © ESA
    Décollage d'une Ariane 5 depuis la base de Kourou, en Guyane. © ESA

    Lancement imminent pour SpinLaunch ?

    La centrifugeuse de SpinLaunch n'en est qu'à sa phase expérimentale, mais un premier test réalisé en octobre 2021 démontrait la faisabilité du projet. Un objet de trois mètres de haut avait été propulsé à 10.000 mètres d'altitude, à une vitesse de plus de 8.000 kilomètres/heure. Un premier succès pour l'entreprise, les ingénieurs ayant souligné que la centrifugeuse n'avait fonctionné qu'à 20 % de sa puissance maximale théorique.

    Le premier test de SpinLaunch s'étant déroulé le 22 octobre 2022 a permis d'envoyer un projectile à 10.000 mètres d'altitude. © SpinLaunch, CNBC
    Le premier test de SpinLaunch s'étant déroulé le 22 octobre 2022 a permis d'envoyer un projectile à 10.000 mètres d'altitude. © SpinLaunch, CNBC

    La collaboration entre la Nasa et SpinLaunch pourrait accélérer le développement du projet. La firme avait précédemment indiqué que, pour envoyer des satellites de 200 kgkg dans l'espace, le diamètre de la centrifugeuse devait croître proportionnellement pour atteindre une centaine de mètres. SpinLaunch et l'agence spatiale devraient mener un premier test conjoint au cours de l'année 2022.

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