C'est un voyage de quelque 200 jours et 497 millions de kilomètres à parcourir qui attend le rover Perseverance de la Nasa. Après une première correction de trajectoire qui le mettra dans la bonne direction, ses journées seront monotones, rythmées par quelques vérifications routinières, jusqu'à son arrivée à proximité de la planète où il se préparera pour un atterrissage de précision inédit !


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    Le voyage interplanétaire est prévu pour durer environ 200 jours et bien que la distance entre la Terre et Mars soit de seulement 105 millions de kilomètres (au 20 juillet), la sonde devra parcourir quelque 497 millions de kilomètres avant d'atteindre la planète rouge ! Son arrivée sur Mars est prévue le 18 février dans le cratère Jezero où l'équipe de la mission est convaincue que ce site abrite de nombreux fossilesfossiles de micro-organismesmicro-organismes, s'ils ont existé bien évidemment.

    À proprement parler, la sonde ne sera pas lancée en direction de Mars ! En effet, comme chaque mission spatiale à destination de Mars, PerseverancePerseverance doit se conformer aux règles internationales de la protection planétaire édictées par le Cospar (Committee on Space Research), qui  stipule de ne pas lancer directement une sonde vers d'autres planètes ou lunes soupçonnées d'abriter une forme de vie ou présentant des conditions d’habitabilité. Si le lancement échoue ou si les opérateurs au sol perdent le contrôle de la sonde, il y a un risque qu'elle s'écrase sur sa cible et contamine la zone du crash. Il en va de même pour le lanceur pour lequel la Nasa et ULA n'appliquent évidemment pas les mêmes règles de propreté et de décontamination de ses différentes parties. Sa trajectoire pendant le lancement et surtout après la séparationséparation de Perseverance ne doit pas l'amener sur une collision avec Mars.

    Le rover Perseverance installé dans son bouclier thermique (<em>aeroshell</em>, en anglais) qui se compose d'un cône arrière (<em>backshell</em>) et d'un cône avant (<em>heatshield</em>). Le cône arrière (de couleur blanche) est surmonté de l'étage de croisière utilisé pour le voyage entre la Terre et Mars. © Nasa, Christian Mangano
    Le rover Perseverance installé dans son bouclier thermique (aeroshell, en anglais) qui se compose d'un cône arrière (backshell) et d'un cône avant (heatshield). Le cône arrière (de couleur blanche) est surmonté de l'étage de croisière utilisé pour le voyage entre la Terre et Mars. © Nasa, Christian Mangano

    Ce n'est seulement que lors de la première correction de trajectoire que le rover Perseverance sera mis sur une trajectoire de rencontre avec la planète Mars. Pendant le voyage interplanétaire, les contrôleurs au sol s'assureront régulièrement du bon fonctionnement des différents systèmes du rover et ses instruments. Pendant cette phase, trois corrections de trajectoire sont prévues.

    Voir aussi

    Comment le rover Perseverance va-t-il chercher la vie sur Mars ?

    Un atterrissage de précision inédit

    La phase d'approche débutera 45 jours avant l'atterrissage de Perseverance. Si nécessaire, jusqu'à deux corrections de trajectoire pourraient être réalisées pour affiner l'itinéraire de la sonde avant d'effectuer son entrée dans l'atmosphèreatmosphère martienne dont le point d'entrée n'est évidemment pas choisi au hasard.

    Le saviez-vous ?

    Ce n'est pas la première fois qu'un lanceur Atlas est utilisé pour lancer une mission à destination de Mars. C'est la onzième fois. Et la cinquième fois si l'on compte seulement les Atlas V utilisés pour Mars Reconnaissance Orbiter (2005), Curiosity (2011), Maven (2013), InSight (2018) et Perseverance. 

    Pour poser Perseverance, la Nasa prévoit d'utiliser un système d'atterrissage similaire à celui de CuriosityCuriosity mais avec comme grande différence que Perseverance réalisera un atterrissage de précision pour préparer le retour d'échantillons martiens. En effet, il pourra ouvrir son parachuteparachute  au moment jugé le plus opportun en tenant compte de deux paramètres : sa position et sa vitesse. Cela doit contribuer à réduire l'ellipse d'atterrissage de plus de 50 % et donc viser un site d'atterrissage plus précis. Ce sera l'occasion de tester le « Range Trigger », une technique qui doit permettre de poser l'atterrisseur au plus près du point visé. Mais nous aurons l'occasion d'en reparler, notamment des sept minutes de terreur qui attendent chaque mission souhaitant se poser sur Mars...