Voici une preuve de plus que Mars a possédé des lacs d’eau liquide, même tardivement dans son histoire. Une découverte qui aide à reconstruire l’évolution climatique de la planète et laisse penser que les conditions d’habitabilité ont duré plus longtemps que prévu.
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Que Mars ait possédé des étendues d'eau liquide, lacs, voire océan, est désormais attesté grâce notamment aux deux rovers actuellement en fonction, CuriosityCuriosity et PerseverancePerseverance. Les indices géologiques sont en effet nombreux, mais une question reste en suspens : jusqu'à quand Mars a-t-elle réussi à préserver de l'eau liquide à sa surface ?
Aujourd'hui, la planète est en effet totalement aride et gouvernée par un climatclimat froid. On sait ainsi que Mars a connu une transition climatique majeure qui a définitivement changé son paysage. Il est cependant encore difficile de savoir quand et comment s'est opérée cette transition, si elle a été brutale ou progressive. En cela, les derniers résultats publiés dans la revue Science Advances apportent de nouveaux éléments.
Des rides de vagues sur Mars
En 2022, le rover Curiosity a en effet découvert d'intéressantes structures sédimentaires dans le fond du cratère Gale. Il n'a pas fallu plus qu'un coup d'œilœil aux géologuesgéologues pour les identifier, tellement elles sont similaires à ce que l'on trouve sur Terre dans les environnements côtiers. Il s'agit de rides de vagues.

Quiconque est allé en bord de mer a déjà observé ce phénomène : le fond marin sableux peu profond est souvent marqué d’une succession de petites rides, qui sont créées par l'action des vaguesvagues ou du clapotement de l'eau. Fragiles, ces structures typiques d'un environnement marin peu profond peuvent cependant être fossilisées dans certaines conditions. Des millions d'années plus tard, elles deviennent un marqueur paléoenvironnemental essentiel. Et c'est ce qu'elles sont sur Mars.

De l’eau liquide à l’air libre
Les chercheurs ont ainsi estimé que ces rides de vagues datent de 3,7 milliards d'années, et qu'elles signent la présence, à cette époque lointaine, d'un lac de moins de 2 mètres de profondeur. De plus, l'analyse de la forme des rides indique que ce lac était « à ciel ouvert » et non couvert par une couche de glace, ce qui suggère la présence d'un climat chaud et d'une atmosphèreatmosphère suffisamment dense encore à cette période, que l'on pensait pourtant associée à une aridification du climat.
« Étendre la durée de la présence d'eau liquide étend les possibilités d'une habitabilité microbienne tardive dans l'histoire de Mars, explique Claire Mondro, auteure principale de l'étude, dans un communiqué. C'est un élément important pour comprendre le climat de la planète dans le passé ».