Nous ne sommes plus qu’à 90 secondes de la fin du monde… : l'horloge de l'apocalypse est-elle un signe avant-coureur d'une catastrophe imminente ? Alors que les crises (guerres, urgence climatique, intelligence artificielle, etc.) se multiplient, sommes-nous suffisamment vigilants face à ces menaces qui pèsent sur notre avenir ?


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    Face à l'accumulation de menaces pesant sur l'humanité, l'horloge de l'apocalypse, qui symbolise depuis 1947 l'imminence d'un cataclysme planétaire, a été maintenue mardi à 90 secondes du gong fatidique.

    Guerres, changement climatique, maladies : comment faire face au stress de l'actualité et prendre soin de sa santé mentale ? Réponse avec Julie Kern dans La Santé sur Écoute. © Futura

    « Les tendances continuent de pointer de façon inquiétante vers une catastrophe mondiale, résume Rachel Bronson, la présidente du Bulletin of the Atomic Scientists. La guerre en Ukraine pose un risque constant d'escalade nucléaire, et l'attaque du 7 octobre en Israël puis la guerre à Gaza illustrent encore davantage les horreurs de la guerre moderne, même sans escalade nucléaire », a-t-elle développé.

    Parmi d'autres risques majeurs relevés par cette association de scientifiques figurent la crise climatique et le fait que 2023 ait été désignée comme l'année la plus chaude de l'histoire, l'effilochage des accords de réduction des armes nucléaires et aussi les menaces de désinformation posées par l'intelligence artificielle.

    « Ce n'est pas un signe que le monde est stable. C'est plutôt le contraire »

    L'horloge de l'apocalypse était passée à l'heure de minuit moins 90 secondes il y a un an, le plus près qu'elle ait jamais été de minuit (voir article plus bas), l'heure fatidique à ne jamais atteindre.

    « Attention à ne pas se tromper » sur ce maintien à la même heure de l'horloge de l'apocalypse, insiste Mme Bronson. « Ce n'est pas un signe que le monde est stable. C'est plutôt le contraire. Il est urgent que les gouvernements et les peuples autour du monde agissent ».

    Parfois nommée l'« horloge de la fin du monde », cet indicateur métaphorique avait été créé en 1947 dans un contexte d'une montée en puissance du péril nucléaire et des tensions entre les deux blocs qui se partageaient le monde, URSS et États-Unis.

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    Depuis, les membres de cette organisation basée à Chicago ont élargi les critères pour inclure, par exemple, les pandémiespandémies, l'urgence climatique, l'effondrement de la biodiversité ou encore les campagnes étatiques de désinformation et désormais l'intelligence artificielleintelligence artificielle.


    Horloge de l’apocalypse : la fin de l’humanité n’a jamais été aussi proche !

    Article de Nathalie MayerNathalie Mayer publié le 29 janvier 2023

    L'horloge de l'apocalypse, c'est une horloge virtuelle, évidemment. Une horloge dont le mécanisme délicat est maintenu par des scientifiques. Chaque année, ils la remettent à l'heure. Et en ce début 2023, ils viennent de la positionner juste 90 secondes avant minuit. Comprenez que l'humanité n'a jamais été aussi proche de sa fin !

    L'été dernier, Antonio Guterres, le secrétaire général de l'Organisation des Nations unies (ONU) le soulignait. « Le monde est entré dans une période de danger nucléaire sans précédent depuis la guerre froide. » Aujourd'hui, le comité scientifique et de sécurité du Bulletin of Atomic Scientists, fondé en 1945 par Albert Einstein et par des chercheurs qui ont participé au projet Manhattan - dont l'objectif était le développement d'armes nucléaires -, le confirme. Sur l'horloge de l’apocalypse, ils viennent encore de faire avancer l'aiguille de 10 secondes, nous rapprochant plus que jamais de la fin du monde.

    En cause, essentiellement - mais pas seulement, nous le verrons un peu plus loin -, la guerre en Ukraine. Et dans ce contexte surtout, les menaces à peine voilées de la Russie de recourir à la force nucléaire. Faisant ressurgir le risque d'une escalade du conflit. Qu'elle soit intentionnelle ou même accidentelle. Menaçant également le dernier traité sur les armes nucléaires entre la Russie et les États-Unis. Celui-ci doit en effet expirer d'ici trois ans. Ce serait la fin des inspections et le retour de la méfiance et de la course aux armements. Sauf si les deux parties trouvent un accord d'ici là.

    Les actions menées par la Russie sur les sites des centrales nucléaires de Tchernobyl et de Zaporijia sont également de nature à inquiéter le comité scientifique et de sécurité du Bulletin of Atomic Scientists. Car elles font courir un risque de rejet à grande échelle de matières radioactives dans notre atmosphèreatmosphère.

    Image du site Futura Sciences

    Sur cette image – une capture d’écran d’une vidéo diffusée par la télévision d’État nord-coréenne –, on découvre Kim Jong-un supervisant un test de missile balistique intercontinental Hwasong-17 en mars 2022. Une preuve que la menace ne vient pas que de la Russie. © Agence centrale de presse coréenne

    La menace nucléaire, une menace parmi d’autres

    Malheureusement, la menace nucléaire n'est pas la seule qui plane actuellement sur le monde. Il y a aussi celle d'une guerre biologique ou chimique. Pour les experts du Bulletin of Atomic Scientists, en effet, « le flux continu de désinformation sur les laboratoires en Ukraine fait craindre que la Russie elle-même envisage de déployer des armes biologiques ou chimiques, que de nombreux experts pensent qu'elle continue de développer ».

    Et au-delà de ces effets très directs, la guerre en Ukraine a également des conséquences indirectes. Parce qu'elle entrave les efforts internationaux destinés à faire face à d'autres préoccupations mondiales. Comme la capacité à prévenir les épidémiesépidémies. À les détecter rapidement lorsqu'elles surviennent et à réagir efficacement pour limiter leur ampleur. Ou encore comme la capacité à faire face aux menaces de la désinformation ou de certaines nouvelles technologies (satellites, drones, guidage de précision, etc.).

    Dernier point chaudpoint chaud pour les experts du Bulletin of Atomic Scientists : la lutte contre le changement climatique. D'abord parce que la guerre en Ukraine a affaibli la volonté mondiale de coopérer tout en sapant la confiance dans la durabilité, voire la faisabilité, d'une collaboration multilatérale. Les pays dépendants du pétrole et du gaz russes ont, par ailleurs, depuis plusieurs mois, cherché à diversifier leurs approvisionnements. Et ce faisant, ils se sont trop souvent tournés vers des solutions qui mettent à mal les efforts de décarbonation entrepris jusqu'alors. La consommation mondiale de charboncharbon a battu un record. Une catastrophe pour nos émissions de gaz à effet de serre qui ont atteint un nouveau record en 2022.

    Alors que l'horloge de l'apocalypse n'affiche désormais plus que 90 secondes avant minuit, 90 secondes avant la fin du monde, le comité scientifique et de sécurité du Bulletin of Atomic Scientists appelle avant tout à maintenir le dialogue parce qu'en « cette période de danger mondial sans précédent, une action concertée est nécessaire et chaque seconde compte ».


    L'horloge de l'apocalypse affiche seulement 100 secondes avant minuit !

    Un virus mortel qui menace de se propager au monde entier depuis la Chine. Des tensions de plus en plus grandes entre les États-Unis et l'Iran. L'Australie ravagée par les flammes. Des experts viennent aujourd'hui confirmer ce que nous ressentions depuis quelques mois : l'humanité n'a jamais été aussi proche de sa fin. Et l'horloge de l'apocalypse n'affiche plus que « 100 secondes avant minuit ». Mais, n'en déplaise aux collapsologues de tous horizons, rien n'est perdu. Il est encore temps de sauver le monde !

    Article de Nathalie Mayer paru le 24/01/2020

    Image du site Futura Sciences

    L’horloge de l’apocalypse affiche désormais « 100 secondes seulement avant minuit ». La fin du monde se rapproche. Mais nous pouvons encore changer notre destin. © Vadimsadovski, Adobe Stock

    Jamais la fin du monde n'aura été aussi proche ! Hier après-midi, en effet, les chercheurs du Bulletin of the Atomic Scientists ont symboliquement déplacé les aiguilles de l'horloge de l’apocalypse. Pour la première fois de son histoire, elle est passée sous la barre symbolique des deux minutes. Et affiche désormais seulement « 100 secondes avant minuit ».

    C'est au cœur de discussions entre des scientifiques ayant travaillé au projet Manhattan et à l'élaboration de la bombe atomique que l'idée d'une telle horloge est née. Alors qu'ils débattaient des conséquences de cette technologie d'une puissance extraordinaire qu'ils avaient mise au point. Et de leur responsabilité à en informer le monde. C'était en 1947. Et la seule véritable menace qui planait alors sur l'humanité était bien celle-ci, celle d'une guerre nucléaire. Mais depuis 2007, les chercheurs du Bulletin of the Atomic Scientists ont été contraints d'ajouter une autre menace : celle portée par le réchauffement climatiqueréchauffement climatique.

    Le saviez-vous ?

    L’horloge de l’apocalypse est aujourd’hui réglée par des scientifiques et d’autres experts de la question nucléaire et climatique. Avant de fixer une nouvelle heure, ils consultent de nombreux collègues et études et prennent notamment l’avis de plusieurs prix Nobel.

    Aujourd'hui, les chercheurs du Bulletin of the Atomic Scientists jugent la situation critique. Non seulement parce que ces deux menaces majeures existent. Mais aussi parce que les dirigeants de ce monde semblent avoir tout fait, durant l'année écoulée, pour que le risque encouru par l'humanité augmente. Des traités ou des négociations majeurs sur la maîtrise des armements ont ainsi été sapés. Des conflits politiques notamment autour de la Corée du Nord et de l'Iran ne sont toujours pas résolus. Ils ont même empiré.

    Et si le public a été touché par la crise climatique, les gouvernements ne semblent toujours pas prêts à relever le défi. Pire, certains s'appuient désormais sur la puissance des réseaux sociauxréseaux sociaux pour semer le doute et la méfiance vis-à-vis des alertes lancées par les scientifiques. Avec pour seul but de préserver leurs propres intérêts.

    L’heure de prendre notre avenir en main

    Désormais donc, les chercheurs du Bulletin of the Atomic Scientists estiment que nous sommes plus proches que jamais de la fin du monde. Plus proche encore qu'en 1953, au summum de la guerre froide. Alors que les États-Unis et l'Union soviétique possédaient des dizaines de milliers d'armes nucléaires de plus qu'ils en possèdent aujourd'hui. L'horloge de l'apocalypse marquait alors « 2 minutes avant minuit ».

    « L'heure est grave, mais la fin du monde n'a pas encore sonné. Nous avons la possibilité d'inverser la tendance. Notre avenir est entre nos mains », a déclaré Jerry Brown, ancien gouverneur de Californie (États-Unis) lors de la conférence de presse organisée à l'occasion de l'annonce de la nouvelle heure de l'horloge de l'Apocalypse.

    Nous devons agir. Ensemble. Maintenant.

    « Nous pouvons dépasser les menaces qui planent sur l'humanité, mais nous devons agir. Ensemble. Maintenant », a renchéri Ban Ki-moon, ancien secrétaire général des Nations unies. Alors que d'autres intervenants martelaient : « Le passé nous a montré que nous étions capables de changer les choses. Il est temps de le montrer à nouveau. » « Réveillons-nous ! »

    Parmi les pistes évoquées par les chercheurs du Bulletin of the Atomic Scientists pour parvenir à faire reculer l'horloge - pourquoi pas jusqu'aux « 17 minutes avant minuit » qu'elle avait atteint en 1991, alors que la guerre froide prenait fin -, il y a, bien sûr, la reprise des négociations pour ralentir la prolifération nucléaire au Moyen-Orient et un nouvel engagement de tous les pays à limiter le réchauffement climatique à moins de 2 °C. Et redonner du crédit aux scientifiques dont le regard objectif doit nous aider à éclairer le monde en ces périodes troubles.